jeudi 30 août 2007 par Le Front

Le Front populaire ivoirien ne veut point abandonner le pouvoir d'Etat. Il a déjà pris une avance dans l'opération d'identification des populations.

L'opération est pourtant du ressort de la commission électorale indépendante (Cei). Mais, le parti présidentiel a choisi d'établir les listes électorales par l'établissement de fiche d'identification. Cette fiche, tous les Ivoiriens l'auront entre leurs mains au moment donné. Sans s'en rendre compte, l'identification a débuté sous les yeux des partis de l'opposition. Et des Forces nouvelles. La technique employée ici est encore machiavélique. Et comme les astuces les plus simples sont les meilleures, personne jusque-là ne s'en est rendu compte. Sauf le Front qui a découvert la stratégie. Les extraits d'acte de naissance sont les nouvelles fiches d'identification. Avant, bien avant l'avènement brutal du Fpi dans le quotidien des Ivoiriens avec la ?'savante'' refondation, l'extrait ne comportait que les mentions de date, le nom du nouveau-né suivi de son sexe, le lieu de naissance et l'identité des deux parents. Simplement. Cela se passait ainsi depuis l'indépendance de la Côte d'Ivoire jusqu'à l'imagination de la politique ségrégationniste du Fpi. Avec les refondateurs qui ont mis en pratique l'ivoirité, l'extrait d'acte de naissance a changé. Désormais, les mentions : ?'suivant l'ordonnance n° . du .. tribunal de ..'' et des domiciles des parents. Les dates et lieux de naissance des deux géniteurs figurent aussi maintenant sur l'extrait d'acte de naissance. Ce changement est intervenu avec le changement de politique en matière d'enregistrement des naissances en Côte d'Ivoire. Le parti du président Laurent Gbagbo avait sous l'autorité de feu Emile Boga Doudou ex-ministre de l'identification des populations procédé autrement. Ainsi, au regard du nouveau formulaire de l'extrait d'acte de naissance, on sait qui est ivoirien ou non. Seulement, la question à laquelle les concepteurs de cette formule n'ont pas pensé, est bien sûr le cas des naturalisés ou ces enfants nés en ville et dont les parents ne vont plus au village. Le Fpi veut pouvoir déceler les ?'Ivoiriens'' au cas discutable car un Ivoirien qui l'est à la suite d'une naturalisation bénéfice d'un décret. De quoi résulte alors l'ordonnance d'un tribunal ? Ce formulaire qui est quasiment un certificat de nationalité qui ne dit pas son nom, permet au Fpi d'établir avant la date de l'identification que doit communiquer la Cei, un listing électoral propre à lui. Il est ici évident que cette liste électorale que veut créer le Fpi, ne sera que celle qu'il veut. Ainsi, on comprend maintenant un peu plus clairement la volonté de Laurent Gbagbo d'aller ?'vite, vite, vite'', aux élections. Il est évident que grâce à cette technique, il aurait été facile d'éliminer les concitoyens naturalisés ou nés de parents bi-nationaux. Quoique prévu par le code de nationalité, le Fpi a tendance à nier ?'l'ivoirité'' de ceux-là. Au moment où les responsables des partis de l'opposition encouragent leurs militants à se faire identifier le moment venu, le ministère de l'intérieur a glissé des mentions nouvelles sur l'extrait d'acte de naissance. La grave crise née de la négation de l'identité de millions de concitoyens ressortissants du nord n'a, semble-t-il, pas fait prendre réellement conscience au Fpi. Ce parti tient vaille que vaille à stratifier les Ivoiriens. Les Forces nouvelles qui ont pris les armes pour un peu plus de dignité pour tout Ivoirien reconnu comme tel ne sont pas au bout de leurs peines. Les partis d'opposition, le Pdci et le Rdr devraient arrêter les grands discours et se décider à mettre un terme au diktat du Fpi. En tout cas, pour rien au monde, Laurent Gbagbo et ses camarades ne veulent perdre le pouvoir d'Etat. Convaincus qu'ils seront poursuivis pour mauvaise gestion, défiguration de la Côte d'Ivoire, détournement de deniers publics, concussion et luxure à outrance. Il faudrait que les Ivoiriens, épris de paix et de justice, s'opposent à cette entreprise malveillante du Fpi. Rien ne doit se faire en dehors de la commission électorale indépendante dirigée par Eugène Mambé Beugré. Au sein de celle-ci, tous les partis signataires de l'accord de Linas-Marcoussis ont leurs représentants. Mais, la volonté de tripatouiller étant une constante au Fpi, tout est mis en ?uvre pour renouveler l'expérience de 2000. Réussira ou réussira pas ? Attendons de voir.



Souanga Adam's Régis

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