mercredi 29 août 2007 par Notre Voie

On aurait pu dire à cause de mais choisissons grâce à pour être mieux compris. Grâce à la guerre et au désordre que cela a pu créer au sein de la société ivoirienne, Dramane Ouattara, président du Rassemblement des républicains (RDR), peut se pavaner, se frapper la poitrine et dire, à qui veut l'entendre : Je serai candidat et je gagnerai les élections?. Samedi dernier, en banlieue parisienne, le président du RDR a rassemblé ses militants pour fêter à sa manière, la fin de la guerre qui signe en même temps, sa candidature à l'élection présidentielle de 2008. Si, bien sûr, l'on s'en tient à la décision présidentielle qui lui donne l'autorisation de se présenter. Le bilan que l'on peut faire de cette sale guerre qu'il a menée de bout en bout aux côtés de la rébellion est qu'il en sort perdant. Il n'a pas réussi à prendre le fauteuil présidentiel qu'il visait et qu'il réclamait à tout vent. On se souvient encore qu'au lendemain des événements des 6, 7 , 8 et 9 novembre 2004, intervenant sur RFI, il conseillait à la France d'aller plus loin pour achever ce qu'elle a commencé. Il n'en sort qu'avec un petit papier qui fait de lui et des autres signataires de l'accord de Linas-Marcoussis, un candidat à l'élection présidentielle sans avoir même à poser sa candidature. Cette décision de faire de lui un candidat à titre exceptionnel ayant été prise en période exceptionnelle, il est à se demander aujourd'hui si la validité de ce document courra toujours le jour où les temps seront cléments. C'est une question à laquelle les juristes doivent répondre impérativement et, là-dessus, notre consultant est très avancé. Mais en attendant le fruit de ses recherches, notre sensibilité de journaliste nous amène à dire que le jour où le Conseil constitutionnel va proclamer à la face du monde que ce qui faisait que le pays était en situation d'exception a disparu, tout redeviendra normal. Le pays ayant retrouvé son assise à tous points de vue, les sages du Conseil constitutionnel siégeront normalement et délibéreront en toute sérénité. Il y a de fortes chances qu'à ce moment-là, l'institution juridique déclare l'article 48 inopérant et appelle tous les candidats à respecter scrupuleusement les règles de la loi électorale.
Vu sous cet angle aussi, Ouattara sort perdant de la guerre. Puisque son sort est revenu dans les mains de la justice ivoirienne. Il n'est donc qu'un putatif candidat à l'élection présidentielle de 2008. Plus clairement dit, un candidat à la candidature. Le sait-il ? Sans doute, et c'est là un signe, puisqu'il n'a pas dit merci à la guerre de lui avoir permis d'être candidat avant la lettre.



Abdoulaye Villard Sanogo

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