mercredi 29 août 2007 par Le Front

Le Front populaire ivoirien, parti présidentiel est à la quête de la meilleure stratégie pour évincer ses adversaires politiques et ainsi se maintenir au pouvoir d'Etat.


La stratégie concoctée pour la région du Kabadougou est explosive. Seul le chef de l'Etat Laurent Gbagbo pouvait, en fin politicien, imaginer une telle stratégie. Et elle est vraiment machiavélique mettant en pratique le fameux ?'seule la fin justifie les moyens''. Au moment où le rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) appelle à l'organisation d'élections démocratiques, le parti au pouvoir préparer des techniques pour justement leur offrir des surprises. Sentant le Pdci-Rda moins offensif, le Fpi, à travers son président, a décidé de marcher sur les plates-bandes du vieux parti. Rien à craindre de ce côté car le dieu argent permettra de détourner quelques militants du Pdci-Rda vers le nouveau ?'fétiche''. C'est donc le rassemblement des républicains (Rdr) qui se révèle un peu difficile à man?uvrer. Le parti au pouvoir a donc choisi une autre manière pour empêcher le Dr Alassane Dramane Ouattara d'accéder au pouvoir en 2008. Celui-ci a affirmé samedi dernier, à Paris, qu'il remportera sans coup férir le scrutin présidentiel. Pour contrer Ado, le Fpi a mûri une stratégie très simple. Laurent Gbagbo veut jouer sur les antagonismes au sein de certaines communautés pour briser le rêve du mentor du Rdr. A ce jeu sadique, la région maternelle du président des Républicains va être le laboratoire du machiavélisme du Fpi. Odienné, comme Kong, est totalement acquis à la cause du neveu et fils Alassane Dramane Ouattara. Laurent Gbagbo procède par un chantage sur des populations. De quoi s'agit-il ?

Redéploiement de l'administration et audiences foraines

La mise en ?uvre de l'accord politique de Ouagadougou, signé le 4 mars dernier au Burkina Faso, a vu le retour dans les régions centre, nord et ouest sous contrôle des Forces nouvelles de l'administration préfectorale et sous-préfectorale. Tous les départements, anciens et nouveaux, ont été pourvus en préfets. Parmi eux, ceux de la région du Kabadougou que sont Madinani, Odienné et Minignan. Seulement, les six (6) nouvelles sous-préfectures créées dans cette région par le décret 2005- 315 du 6 octobre 2005 n'ont pas eu leurs sous-préfets affectés. Pourtant, le retour rapide de ces officiers d'état civil est lié à la reprise imminente des opérations d'audiences foraines. Les populations de Gbongaha, N'goloblasso, Mahandiana- Sokourani, Sokoro, Kimbrila ?sud et Bougousso seront bien obligées de participer éventuellement à ces audiences foraines en allant vers les anciennes sous-préfectures. Or, Odienné est une région que le bitume a déserté. Ce sont donc des dizaines de kilomètres de voie non bitumée que les requérants d'un jugement supplétif devront parcourir. Ce document administratif est présenté comme lié aux élections. Toute chose qui vise à décourager les populations. Poursuivant son plan, le Fpi à travers Désiré Tagro n'a pas affecté les sous-préfets des nouvelles sous-préfectures. Une petite porte laissée afin que la population d'Odienné veuille le supplier de réparer un tort. Tout le monde sait que c'est du vivant du ministre Issa Diakité, natif de Minignan que la région a vu le découpage actuel. Il est reproché à l'ex-ministre de l'Intérieur de n'avoir pas consulté les populations avant le découpage. Lequel pose de sérieux problèmes sur le terrain. Ainsi, les sous-préfectures de Kaniasso, Goulia et Tienko ont leurs populations qui refusent d'être reliées au département de Minignan. Goulia est distant de son chef-lieu de département de 150 km alors que 85 km la séparent d'Odienné. Sur des routes non-bitumées en mauvais état. Pour donc remettre les choses dans l'ordre, les populations de ces sous-préfectures ?'rebelles'' ont-elles saisi le président de la République. Celui-ci leur aurait demandé de venir le rencontrer de façon officielle. Ce serait pour Laurent Gbagbo, le lieu de condamner la façon d'agir de l'ex-ministre issu des Forces nouvelles. Evidemment, dans son entendement, les forces nouvelles ne sont pas différentes du Rdr. Le parti d'Ado a confirmé bien avant l'affectation des préfets, le découpage contesté. Il a organisé les élections départementales. Laurent Gbagbo ferait ainsi croire que ce sont les Forces nouvelles et le Rdr qui ont stratifié la région pour des ambitions électoralistes. Ayant senti le piège, les populations mécontentes n'ont pas donné une suite favorable à l'invitation déguisée au palais présidentiel du chef de l'Etat. Pour donc les punir de cette insoumission, il a fait muter les préfets de Minignan, Odienné et Madinani. Les nouvelles sous-préfectures, elles, attendent toujours leurs ?'commandants''. En dépit des assurances reçues, les populations un peu ahuries et énervées à la vue des préfets ont décidé de venir rencontrer Gbagbo. Il est clair que ?'le bienfaiteur'' tirerait profit de la remise en ordre du ?'désordre'' créé par l'ex-ministre Issa Diakité issu des Forces nouvelles. En même temps, il devrait demander aux populations de voter pour lui. Le Rdr ayant par ses élections départementales à Odienné adoubé le travail du ministre Forces nouvelles. Il va s'en dire que le mécontentement contre Guillaume Soro et ses hommes va se traduire par un vote- sanction dans ces trois sous-préfectures. Dame Sarata Ottro Zirignon, chef de cabinet adjoint, fille d'Odienné sera alors chargée de suivre de près ces potentiels électeurs. Le Fpi ne lésinerait pas sur les moyens pour répondre au moindre desideratum des Odiennekas fâchés contre le Rdr et les Forces nouvelles. L'affectation de nouveaux préfets dans le Kabadougou s'est faite avec une arrière-pensée avec le souci de faire réagir les populations. Sinon, comment les préfectures seront-elles opérationnelles sans les sous-préfectures qui leur sont rattachées ? Laurent Gbagbo a encore mis son poulain Désiré Tagro à contribution dans la mise en ?uvre de ce plan. Objectif, bénéficier de l'électorat des populations de Kaniasso, Goulia et Tienko. Du chantage au sommet de l'Etat pour des visées électoralistes ! Bien triste tout ça. Les populations devraient garder leur sérénité car leur colère leur ferait regretter beaucoup de choses après. N'est-elle (la colère) pas mauvaise conseillère ? Elles doivent résister au chantage du Fpi.




Souanga Adam's Régis

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