mardi 28 août 2007 par 24 Heures

Depuis 1960, les 80 000 âmes qui habitent le sous-quartier d'Abobo Sagbé vivent sans infrastructures routières, ni électricité, ni adduction d'eau. Indignées par cette absence d'indice de développement, les populations ont une fois encore élevé la voix. Visite guidée d'un quartier précaire.

Les populations d'Abobo Sagbé palmeraie vivent un calvaire ineffable.
Situé derrière la mosquée Hadja Tenin, Mosquée blanche , sur l'axe Abobo-Anyama, la vie n'y est pas facile ? Les flaques d'eau et les nids-de-poule rendent difficile la circulation.
Par conséquent, les populations sont obligées de marcher parce que les woro-woro refusent d'y aller, quand bien même on leur proposerait le double du tarif.
Cet enclavement est d'autant plus fatal qu'il met en danger les femmes enceintes.
En effet, les risques d'accouchement à domicile sont récurrents.
Ma fille a accouché à la maison, j'ai pris le nouveau-né dans une cuvette pour traverser les rails et la voie express pour qu'elle arrive à la maternité , a révélé dame Nana Yapo.
Au plan de l'électrification, les ruelles de Sagbé manquent de lumière.
Les poteaux électriques sont insuffisants eu égard à la superficie.
Cette insuffisance et sans doute le manque de moyens entraînent le regroupement de plusieurs familles sur un même compteur.
Mais pour sortir de cette impasse, les populations ne sont pas restées inactives.
Les démarches entreprises auprès de la Compagnie ivoirienne d'électricité (CIE) pour doter le quartier d'installations électriques adéquates, sont restées vaines.
Nous avons engagé des actions auprès de la CIE qui avait donné son accord.
La société avait même fait une étude prospective du terrain, nous en étions heureux.
Mais à notre grande surprise, on nous apprend qu'il nous revenait de payer les poteaux électriques , a dénoncé Souleymane Sangaré, porte-parole des jeunes de Sagbé palmeraie.
C'est ainsi que les branchements anarchiques ont prospéré, hélas.
Ce type d'électrification réalisé sur les poteaux de fortune partant deci-delà les habitations pour se perdre dans les couloirs, en formant parfois des toiles d'araignées fatales.
Je suis contre la politique des niches.
La CIE se sucre dans cette affaire bien sûr, avec la complicité de certains agents véreux.
Qui tantôt viennent placer les compteurs, tantôt viennent les enlever.
Nous combattons la fraude, mais les branchements anarchiques ne disparaîtront que lorsque la CIE nous enverra des poteaux et des compteurs.
Les quelques poteaux que vous voyez sont le fruit des cotisations de quelques habitants qui datent de longtemps , s'est-il indigné.
Même lieu.
Autre problème.
La sécurité.
A partir de 19 heures, la circulation est quasiment interdite, au risque de se voir dépouillé par des individus tapis dans le noir.
L'eau potable aussi fait parfois défaut.
Toutes les femmes n'ont pas de compteur d'eau, ce qui rend plus difficile l'accès à cette denrée vitale.
Les plus chanceuses créent des fontaines de fortune et se posent en revendeuses qui dictent leurs lois aux populations.
En fait, la position géographique du quartier n'est pas très favorable à la réalisation d'ouvrages tels que les branchements de compteurs.
C'est un quartier accidenté.


L.F.


www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023