Le président du Front populaire ivoirien, Pascal Affi N'Guessan, a clos le samedi dernier à la place Cocoda de Daoukro, sa tournée de deux semaines dans la région du N'Zi-Comoé, par un giga-meeting. Bien que se trouvant sur la terre natale du président du PDCI, Henri Konan Bédié, le leader des refondateurs n'a pas ménagé ce dernier. Pour lui, M. Bédié est fini et le PDCI est mort.
Il dit qu'il n'est pas fini.
Moi, je dis que Bédié est fini et bien fini.
Il y a un temps pour tout.
Celui du PDCI-RDA est terminé?.
Comme il fallait s'y attendre, Pascal Affi N'Guessan n'est pas allé de main morte le samedi dernier à Daoukro pour charger l'ex-président de la République, M.
Henri Konan Bédié, et sa formation politique.
A la place Cocoda de la ville natale du président du plus vieux parti de Côte d'ivoire, le président du Front populaire ivoirien (FPI), qui y a terminé sa tournée de deux semaines dans la région du N'zi-Comoé par un meeting, a tiré à boulets rouges sur M.
Bédié et le PDCI.
Devant une immense foule sortie pour écouter le message du FPI, le président dudit parti a estimé que le PDCI est mort.
Bédié doit maintenant se mettre à l'écart.
Car il est dépassé .
Avant de se déclarer nouvel homme fort de la région.
C'est désormais moi qui suis aux commandes dans le N'zi-Comoé.
Il faut que le PDCI comprenne cela.
Je suis aux commandes et on y peut rien contre cela , a-t-il défié Bédié et ses hommes.
Par ailleurs, le patron des frontistes a soutenu que le coup d'Etat de 1999, contrairement à l'opinion des militants du PDCI, n'est pas un accident de parcours, c'est la fin d'un règne.
40 ans aux affaires, c'est beaucoup, c'est assez.
Et tout cela est fini maintenant , a-t-il répété.
Selon lui, le PDCI, pendant tout ce temps, n'a pas pu assurer aux Ivoiriens des jours heureux.
J'ai sillonné la région, animé plus d'une trentaine de meetings.
J'ai parcouru près de 1000 Km de piste.
Comme partout en Côte d'ivoire, ce sont des problèmes de route, de santé, d'eau potable, d'emploi, d'éducation ().
Particulièrement à Daoukro, les choses sont un peu plus graves , a-t-il martelé.
Certainement pour faire comprendre que le PDCI, malgré le long moment qu'il a passé au pouvoir, n'a rien fait pour la région qu'il réclame être un bastion imprenable.
Subtilement, Affi a donc incité les militants du PDCI à rejoindre sa formation politique.
En outre, Mme Henriette Lagou, présidente du comité d'organisation du meeting et fille de la région a rassuré son hôte.
Avec cette mobilisation totale des militants, vous avez vu que Daoukro n'est pas le bastion d'un parti politique.
Daoukro est libérée et les parents sont également libérés , a-t-elle signifié.
Tout en disant à son président qu'il est désormais en terre conquise à Daoukro.
Daoukro a changé.
Si avant on pouvait dire au FPI de ne pas entrer à Daoukro, maintenant les choses ont changé.
La ville n'est plus impénétrable pour le FPI.
Personne ne peut nous empêcher maintenant de mettre les pieds à Daoukro , a-t-elle juré.
La directrice de campagne de Laurent Gbagbo, dans le département de Daoukro, a affirmé que Daoukro a choisi le président Laurent Gbagbo pour son développement.
Et personne ne pourra changer cette donne .
En effet, selon elle, la moisson de la tournée de Affi dans le N'zi-Comoé est loin d'être maigre.
Celle qui a été surnommée Sukoï dans la ville a fait savoir que près de 5000 personnes ont quitté les rangs du PDCI pour rallier le FPI.
Et quelques-unes ont été présentées au public.
Après quoi, plusieurs comités de base ont été investis.
Cependant le FPI s'est-il vraiment installé à Daoukro ? La bataille du contrôle de la région est ainsi engagée entre le FPI et le PDCI.
L.O.