samedi 25 août 2007 par Notre Voie

Avec le temps et les nombreux problèmes qui les assaillent, les jeunes Ivoiriens sont devenus très imaginatifs. Certains d'entre eux, grâce à leur imaginaire, ont même pu se donner la communion. C'est le cas de Berthé Seydou, se disant chauffeur du capitaine Tony Oulaï en 2004, qui aurait participé, en tant que chauffeur, à l'enlèvement, à l'exécution, à l'enterrement, puis, deux jours plus tard, à l'exhumation du corps de Guy-André Kieffer, journaliste, homme d'affaires franco-canadien, introuvable depuis 2004. Jeudi soir, la télévision française F3 l'a présenté comme témoin de l'assassinat de Kieffer. Pour le présenter comme ça à visage découvert, c'est qu'on lui a déjà trouvé un exil doré, généralement en Belgique. L'affaire Kieffer et bien d'autres sont devenues un fonds de commerce pour nombre d'Ivoiriens qui proposent leurs services aux confrères français en quête de scoop. Lesquels, en échange, leur proposent la sécurité sur le territoire européen. Généralement, ces témoignages cousus de fil blanc, dont la grossièreté frappe la conscience des hommes normalement constitués, ne connaissent pas d'issue heureuse. Parce que nos confrères ne cherchent pas la vérité ; ils cherchent leur vérité qu'ils ont établie avant de prendre l'avion pour Abidjan. C'est-à-dire la vérité qui accuse, à tous les coups, Laurent Gbagbo et son épouse d'être à la base de la disparition de Kieffer et les autres. Or, quand ils sont placés dans cette posture, ils ne font plus attention dans la sélection des informations qui perd de sa rigueur. Et la première info qui leur tombe sous les bras et qui met le président ivoirien en cause est la bienvenue. On la monte en épingle pour se rendre compte sur le tard que c'était du pipeau. Dans le reportage qu'il nous été donné de voir sur FR3 jeudi, si nos confrères avaient eu le recul nécessaire exigé devant une information, ils auraient tiqué devant l'histoire imaginaire, sans tête ni queue, racontée par Berthé Seydou. Car comment ont-ils pu ne pas s'interroger sur la façon dont le corps de Kieffer a été traité ? Selon le jeune homme, lorsque l'homme d'affaires a été enlevé, il a passé deux jours et deux nuits à la présidence de la République avant d'être transféré dans un champ pour être mitraillé. Son corps restera là, deux jours et deux nuits, gardé par des militaires, avant d'être exhumé pour être transféré dans la villa n° 81 d'un quartier d'Abidjan. Quelle histoire ! On n'est pas loin, du moins nous sommes revenus encore à la période d'avant-guerre et même de guerre où des hommes politiques ivoiriens ont monté des histoires pour salir le pouvoir Gbagbo. Rappelez-vous seulement : le charnier de Yopougon, les enfants esclaves, etc. Remarquez ! Ils ne font cette campagne sournoise que lorsqu'ils préparent un coup ou lorsqu'ils sentent que tout leur échappe. Bientôt, leur Q sera dehors !

Abdoulaye Villard Sanogo

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023