samedi 25 août 2007 par Le Nouveau Réveil

Des combattants de la Force spéciale LIMA de Toulepleu se sont affrontés hier à Abidjan, précisément à Cocody Mermoz, non loin du Campus. A l'origine de ces violences qui ont fait plusieurs dégâts tant corporels que matériels, la question de la prise en compte des combattants qui ont récemment déposé les armes. Alertés, nous nous sommes rendus sur les lieux pour en savoir plus sur cette bagarre entre des frères d'hier. Une fois dans la cour où ont eu lieu les affrontements, on ne pouvait lire sur le visage des habitants que la détresse et la colère. La maison appartenant à Tony Oulaï, mise à la disposition de ces jeunes miliciens et plusieurs autres personnes, est à sac. La cour, le salon et les chambres n'ont pas échappé à la furie des miliciens venus de Koumassi, selon les informations recueillies sur place. De tels dégâts naturellement ne peuvent que provoquer la colère des victimes. Justement, c'est l'une d'entre elles qui se propose de nous donner les raisons de cette attaque. Son nom, commandant Kpéhié Benjamin, milicien lui aussi à Toulepleu, aujourd'hui ennemi de ses frères d'armes d'hier et de ses recruteurs. Il raconte, avec la vengeance dans les yeux ,les vraies raisons de cette attaque. "Le ministre Kadet Bertin nous a demandé de déposer les armes. Mais nous lui avons posé une condition, celle de prendre en compte tous les 2256 éléments. Mais après accord, Kadet Bertin a décidé de ne prendre en compte que 200 éléments. Ce que nous avons refusé", a lancé le commandant Kpéhié Benjamin entouré de ses hommes battus à sang par les miliciens pro-Kadet Bertin. Notre interlocuteur explique aussi qu'en plus du désaccord sur le nombre d'éléments à prendre en compte, ses miliciens n'ont pas apprécié la façon dont le partage de l'argent de Gbagbo a été faite. "L'argent que le Président a donné, certains éléments ont reçu 400 francs, d'autres 1000 francs quand d'autres encore se sont tirés avec des millions." a-t-il dénoncé avant d'accuser en plus de Kadet Bertin certains cadres FPI de Toulepleu de manipuler une partie des miliciens afin de les opposer aux autres qui se dressent contre l'injustice. "Il y a des cadres de Toulepleu qui sont à la base de cette affaire. Il s'agit de Voho Sahi, conseiller du Président Gbagbo, et de Yro Philippe Benoît, président du conseil général de Toulepleu. Ils ne vont plus mettre les pieds à Toulepleu, car c'est avec leur complicité que Dosséa Julien est venu nous attaquer avec ses miliciens. Ils l'ont envoyé pour nous tuer. Avant qu'ils ne viennent, ils étaient chez Kadet Bertin qui leur a donné des consignes", a poursuivi le commandant Kpéhié Benjamin Narcisse qui a prévenu : "D'ici la fin de la semaine, Toulepleu sera fermé. Nous allons reprendre les armes et reprendre les villes que nous avons libérées parce que nous possédons toujours des armes". Les menaces des deux (02) camps ont obligé pratiquement tous les occupants de la maison à quitter les lieux pour d'autres destinations faisant d'eux de nouveaux déplacés. Contre leur gré. Bien triste tout ceci dans cette Côte d'Ivoire refondée.
Djè. KM

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