vendredi 24 août 2007 par Nord-Sud

Rencontre rassurante pour la suite du dossier Guy-André Kieffer. Nicolas Sarkozy a rencontré hier à l'Elysée, la famille du journaliste disparu.

L'affaire Guy-André Kieffer sera bel et bien au menu de l'entretien entre les présidents Nicolas Sarkozy et Laurent Gbagbo. A sa sortie d'audience, hier après-midi, au palais de l'Elysée, Osange Silou l'épouse du journaliste franco-canadien disparu à Abidjan le 16 avril 2004 a détaillé le contenu de la rencontre avec M. Sarkozy. Comme on pouvait s'y attendre, ce dernier, aux dires de Mme Kieffer, a fermement promis l'implication de la France dans ce dossier. Exit les hésitations et autres lenteurs diplomatiques qui ont émaillé l'ère Jacques Chirac sur cette affaire. Le président Sarkozy avait des petits points qu'il voulait éclaircir, parce que manifestement, c'est un dossier qu'il maîtrise parfaitement. Il nous a donné son assurance que ce dossier était une priorité pour l'Etat français. C'est ce qu'on attendait depuis trois ans : qu'il y ait un signal fort venant de France, pour montrer que Guy-André Kieffer est un Français , a déclaré Osange Silou, accompagnée de sa fille et de Bernard Kieffer, le frère du journaliste disparu. Le président nous a dit qu'il en parlerait à M. Gbagbo sur les différents points que nous avons soulevés, qu'il nous accompagnerait à partir de maintenant et qu'on pouvait faire appel à lui chaque fois qu'on avait besoin de lui , a-t-elle ajouté, visiblement satisfaite de l'entretien.

Face à l'hyper-président, (c'est ainsi que les médias français baptisent désormais M. Sarkozy), Osange Kieffer a une fois encore expliqué, par le menu, l'état d'avancement du dossier. En insistant surtout sur les entraves faites par le pouvoir ivoirien face à la demande des juges français Patrick Ramael et Emmanuelle Ducos d'interroger tous les suspects. Sur ce point, l'épouse de Guy-André Kieffer ne décolère pas contre le président ivoirien qu'elle accuse d'avoir fait obstruction aux démarches des juges d'entendre des suspects comme Michel Legré, beau-frère de Simone Gbagbo la Première Dame ivoirienne ou d'autres personnalités proches du couple présidentiel en Côte d'Ivoire. Tout ce que nous demandons au président Gbagbo, c'est qu'il m'a promis, quand il m'a reçue en 2004, de permettre aux juges d'interroger les personnes qui sont citées dans le dossier. Nous demandons que le président Gbagbo respecte les engagements qu'il avait pris, martèle Osange Silou. Qui réclame toujours, à l'instar des juges français, que Michel Legré soit prêté à la France, pour ne pas dire extrader. Afin que son audition se déroule dans de bonnes conditions. De même que les autres suspects, au nombre desquels cinq militaires qu'on annonçait morts dans des conditions floues. Nous avons la certitude qu'ils n'ont pas été tués. C'était une fausse information venue polluer le dossier. Nous espérons que lorsque le président Sarkozy va parler au président Gbagbo, qu'il va bien entendre la demande que toutes les personnes citées dans le dossier soient entendues. Gbagbo à l'époque l'avait promis. Nous demandons que cette parole soit respectée , insiste-t-elle.

L'implication du président français constitue donc une nouvelle donne dans le dossier Kieffer. Son homologue ivoirien va-t-il répondre favorablement à la requête de la famille?




Karim Wally, correspondant permanent à Paris

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