La justice est éternelle, les violations contre les droits humains sont imprescriptibles. Guy-André Kieffer, ce journaliste d'investigation Franco-canadien que nous avons connu si attachant, si sympathique et professionnel jusqu'au bout des ongles a été enlevé un matin dans un supermarché d'Abidjan, Prima en Zone 4, par des inconnus et depuis lors il n'a plus fait signe de vie. Il s'est volatilisé, éparpillé comme la fumée dans le ciel d'Abidjan. Est-il mort ? Vit-il caché quelque part ? Est-il détenu dans un endroit secret ? Aucune réponse à ces questions, on a beau cherché, lancer des SOS, aucune trace de Guy André Kieffer vivant, aucune trace de son cadavre ?
La vérité c'est que les autorités d'Abidjan qui n'ont pas hésité à mettre un avion spécial à la disposition d'un député français pour obtenir la libération de 2 journalistes français en Irak n'ont rien fait pour que Guy André soit retrouvé. Bien au contraire elles ont refusé de collaborer. Parce que les 1ères personnes à être soupçonnées dans le cadre de cette procédure judiciaire initiée par des magistrats français gravitaient tous autour du pouvoir de Laurent Gbagbo et de son épouse. Il y avait Légré Michel, le beau-frère de Simone Gbagbo, Paul Antoine Bohoun Bouabré ministre de l'Economie et des finances au moment des faits, et des acteurs de la filière café-cacao que dérangeaient les investigations du journaliste spécialiste de ladite filière. Aujourd'hui, avec l'avènement de Sarkozy au pouvoir, Laurent Gbagbo aura bien du mal à protéger tous ses "enfants" cités dans cette affaire. La France a décidé d'inscrire l'affaire Kieffer au rang de ses priorités. Quand on a vu avec quelle rapidité le couple Sarkozy a réussi à sortir d'affaire les infirmières bulgares détenues en Libye après 8 ans de captivité, on se dit que les assassins de Kieffer auront bientôt le sommeil très agité.
A.S.C