jeudi 23 août 2007 par Le Nouveau Réveil

La polémique alimente actuellement les débats. La sortie du chef d`état-major des Forces de défense et de sécurité, le mardi 14 août dernier devant la presse a relancé les commentaires. Devant les journalistes en effet, ce jour-là, le Général de Division, avait coupé court sur la question des grades des éléments des Forces armées des Forces nouvelles. "Cette question, avait fait savoir le Général Mangou, n`est pas encore réglée". Depuis, la polémique s`enfle. Et les analyses ainsi que les commentaires vont bon train à Abidjan. D`autant plus que ces propos sont intervenus après des signaux forts. C`est que le mardi 07 août, la Côte d`Ivoire tout entière et avec elle, la communauté internationale, a suivi avec intérêt les défilés conjoints FAFN-FDS aussi bien à Abidjan que dans les zones ex-assiégées. L`on a même avancé que la présence plus que symbolique du chef d`état major adjoint des FAFN, le Commandant Wattao, à la présidence de la République avec son nouveau grade, ne voulait strictement pas dire que la "République" reconnaissait les "grades Soro". Concernées en premier lieu par ces débats, les Forces nouvelles ne se prononcent toujours pas. Faut-il en déduire un désintérêt total sur la question ? Point du tout. Celles-ci ont leur idée derrière la tête. Et les témoignages des uns et des autres recueillis, hier, par téléphone depuis Bouaké sont sans équivoque. Selon un responsable de la branche politique de l`ex-rébellion, "le débat est clos. Quand on ne reconnaît pas les grades de quelqu`un, celui-ci ne se met pas au garde-à-vous tout en se présentant comme tel. S`il le fait et que vous répondez, c`est que vous le reconnaissez. En tout, nous, on ne dit plus rien. On observe", a dit notre source.
Un proche du Premier ministre également interrogé, hier, a été plus prudent : "La question des grades et les autres points de l`accord de Ouaga ont été évoqués lors de la première réunion du CPC. Elle a été soumise au facilitateur et un consensus va être trouvé". Plus catégorique, une autre source martèle "C`est un non évènement. Il faut apprendre à connaître Laurent Gbagbo. Il dit une chose et son contraire à la fois. En disant aux FDS qu`elles n`ont pas gagné la guerre, il reconnaît de facto qu`il y a deux armées. Dans tous les pays où il y a eu la guerre, les militaires de l`ex-rébellion ont rejoint l`armée régulière avec leurs grades. Cela a été le cas en Afrique du Sud. Où il y a eu d`ailleurs un général qui avait 26 ans. Les gens affirment également que nous avons eu des grades complaisants. C`est faux. En outre, qu`a fait de particulier Mangou pour atteindre en cinq ans seulement son grade de Général de Division ? Il n`a pas fait d`Ecole de guerre. Chez nous, le Général Bakayoko a fait l`Ecole de guerre. Le Général Gueu est un stratège militaire hors pair. Les militaires se connaissent mieux entre eux. Il faut que le politique les laisse régler leurs problèmes entre eux". Ce point de vue et ces explications sont largement partagés par les populations. Un habitant de Bouaké joint aussi par téléphone a déclaré que "Gbagbo a dit cela pour calmer ses éléments. Les FAFN avec qui nous échangeons disent qu`elles n`ont pas de problèmes avec leurs grades. Elles ont été élevées à ces grades par Guillaume Soro en sa qualité de Secrétaire général des Forces nouvelles. Aujourd`hui, il est Premier ministre. C`est avec lui qu`il faut régler ce problème. Personne ne peut leur arracher leurs grades", a-t-il laissé entendre. "Nos galons et nos grades sont des acquis. Et on avance", a coupé court un soldat.

Yves M. Abiet

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