La capitale économique ivoirienne ne s'est pas encore totalement débarrassée des ordures du Probo Koala.
Des experts internationaux sont arrivés à Abidjan pour finir les travaux de dépollution des sites encore contaminés par les déchets toxiques déversés il y a un an, dans le cadre de l'accord entre l'Etat ivoirien et Trafigura. L'équipe, constituée de membres de la société française Biogénie, du cabinet américain Environ et du cabinet français Burgeap, a été envoyée à Abidjan à la demande de la multinationale Trafigura, affréteur du cargo Probo Koala qui a déchargé les déchets toxiques à Abidjan à la fin août 2006.
"Leur mission s'inscrit dans le cadre de l'audit poursuivi en accord avec l'Etat ivoirien et ses représentants qui n'est pas achevé, et dont l'objet final est bien la dépollution des sites demeurant éventuellement pollués par les slops" (déchets pétroliers, Ndlr), a-t-on précisé chez Trafigura.
Cet audit et cette dépollution complémentaire sont prévus par l'accord amiable signé le 13 février entre l'Etat ivoirien et Trafigura. Aux termes de cet accord, la multinationale, spécialisée dans le transport pétrolier, a versé près de 100 milliards de FCFA (152 millions d'euros) à l'Etat ivoirien en échange de l'abandon des poursuites judiciaires engagées contre elle en Côte d'Ivoire. Les travaux de dépollution avaient dans un premier temps été confiés à la société française Trédi, qui a collecté 9.300 tonnes de substances contaminées sur place, avant de les acheminer en France pour y être traitées. Mais ils avaient été interrompus en fin d'année, faute d'une autorisation du gouvernement ivoirien pour poursuivre les travaux selon Trédi, qui estimait que 2.500 à 3.000 tonnes de substances contaminées restaient à collecter.
Depuis, la saison des pluies a favorisé l'écoulement des déchets restants, rendant complexes les opérations de dépollution qui restent à faire, et continuant de menacer les populations locales selon certains experts. Cette pollution a provoqué la mort de plus de 15 personnes et intoxiqué plus de 100.000 autres selon les autorités ivoiriennes.
Le Figaro du 21/8/07