mercredi 22 août 2007 par Nord-Sud

Les sorties contre la presse s'intensifient. L'objectif est de livrer les journalistes à la vindicte populaire.


Comme pour faire baisser la fièvre qui s'est emparée des casernes militaires, les autorités ont décidé de casser le thermomètre que constitue la presse libre. Au lendemain de la rencontre, le 14 août, entre le chef de l'Etat et les militaires qui grognaient pour des problèmes de primes impayées et des grades, les autorités ont décidé de chercher un bouc émissaire à qui faire endosser la responsabilité de la montée d'adrénaline chez les corps habillés. La presse est au banc des accusés. C'est d'abord le Conseil national de la presse Cnp, dont le secrétaire général par intérim, Mathurin Yao SAki, qui, après avoir cité la une de tous les journaux non arrimés à la refondation, a estimé que ceux-ci ont traité l'information de façon exécrable et se réserve le droit de sanctionner toutes les publications qui se sont rendues coupables de ces manquement graves à la loi sur la presse et aux règles élémentaires du métier de journalistes. Le conseil national de la presse, incapable de dire ce qui est faux dans les comptes rendus des journaux visés, puisque n'ayant pas elle-même assisté à la rencontre au palais, a décidé de livrer ses protégés à la vindicte populaire. Naturellement, le ministre de la Défense, Amani N'Guessan Michel, que les militaires ne veulent plus écouter et qui a dû annuler sa tournée dans les casernes, va enfoncer la porte déjà ouverte par le Cnp. Sur le plateau du journal télévisé du vendredi 17 août il énonce : L'accord politique de Ouagadougou et la résolution 1765 récemment votée invitent instamment toutes les couches à s'inscrire dans le processus de sortie de crise et à contribuer au retour définitif de la paix en Côte d'Ivoire. Malheureusement, des écrits de presse, dépeignent une situation chaotique dans notre pays. Et par là même, créent des tensions inutiles.

Plutôt que de s'adresser aux militaires mécontents placés sous son autorité directe, et laisser le soin au ministre de la Communication, le soin de gérer les affaires de son département, Amani, a choisi de donner dans la bouc émissarisation. Pourquoi ne demande-t-il pas aux militaires mécontents de la hiérarchie dont il fait partie, d'arrêter de tirer ces coups de feu en l'air qui troublent la quiétude des populations ? Est-ce les journalistes qui ont instauré la fameuse dénommée prime haut les coeurs ?









Si chacun faisait son travail









Est-ce eux qui refusent de payer les arriérés des soldats? Est-ce les journalistes qui ont empêché le ministre de la Défense d'entreprendre sa tournée dans les casernes? Est-ce la presse qui a attribué de nouveaux grades aux officiers supérieurs et généraux qui a suscité le mécontentement de la troupe? Concernant la rencontre entre le chef de l'Etat et les militaires, est-ce que les porte-parole de la présidence ou des armées ont-ils fait des communiqués qui n'ont pas été exploités par la presse ? Est-ce que le Cnp qui menace de faire ceci ou cela contre la presse, s'est-il offusqué de la mise à l'écart des journalistes au dernier moment alors qu'ils avaient été invités à couvrir l'événement du 14 août au palais ? Assurément certaines personnes n'ont pas fait le travail pour lequel elles sont payées avec l'argent du contribuable, au contraire des journaux. Pendant que nous y sommes, où est passé le fonds de développement de la presse censé améliorer les conditions de travail des journalistes?









Traoré M.Ahmed

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