mercredi 22 août 2007 par Notre Voie

Le Premier ministre a donné samedi à Ferkessédougou, chez lui, le programme de la rentrée gouvernementale. Il est simple et précis. Il a dit à ses parents qu'il le tire de l'accord politique de Ouagadougou. Selon ce que nous a rapporté notre envoyé spécial, la tâche principale qui attend Guillaume Soro et ses collaborateurs après la pause de deux semaines, c'est la phase pratique de quelques dispositions l'accord de Ouagadougou. A savoir, les audiences foraines, l'identification et hop !, les élections. Plus d'une fois, Soro est revenu sur ce programme pour bien faire comprendre à ses parents et à tous les Ivoiriens, qu'il ne fera que ça et rien d'autre. Or, selon l'accord de Ouagadougou auquel il fait allusion, il y a effectivement les audiences foraines, l'identification et les élections. Mais avant d'arriver aux élections, l'accord signé le dimanche 4 mars à Ouagadougou, par Laurent Gbagbo et Guillaume Soro, en présence du facilitateur Blaise Compaoré et des caméras du monde entier, prévoit le désarmement complet des combattants. Ce volet-là, Soro l'a royalement ignoré dans son discours de samedi dernier à Freké. Devons-nous comprendre par là que le désarmement ne sera pas fait avant les élections ? Et que, par conséquent, l'armée des Forces nouvelles restera mobilisée comme une force parallèle du Premier ministre ? ou bien devons-nous comprendre par là que pour le chef du gouvernement, le désarmement n'est plus un impératif dès l'instant où les deux forces travaillent ensemble ? ou alors le Premier ministre veut-il nous faire comprendre que le désarmement est si délicat pour lui qu'il refuse d'en parler en public pour ne pas s'attirer le courroux de ses combattants ?
Ces questions, pour nous, méritent des réponses précises pour satisfaire notre curiosité de journaliste parce que notre intelligence ne peut accepter un tel saut dans le programme de l'accord de Ouagadougou. Cela est d'autant plus urgent pour nous que, s'adressant à ses combattants, le Premier ministre leur a demandé d'accepter les préfets, sous-préfets, maires et conseils généraux qui regagnent leurs bases. Car, conseille-t-il, ce ne sont pas des adversaires mais des hommes et des femmes qui arrivent pour nous aider. Aider à faire quoi ? à asseoir davantage le pouvoir des Forces nouvelles ? Pourquoi Soro ne dit pas, par exemple, que ces responsables administratifs arrivent dans le cadre du redéploiement de l'administration afin d'aider à faire disparaître progressivement, la situation de non-droit dans laquelle s'est installée la zone Forces nouvelles ? pourquoi ? pourquoi ?



Abdoulaye Villard Sanogo

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