mardi 21 août 2007 par Le Matin d'Abidjan

M Gboko Gervais, président de la représentation du COJEP en Italie est en Côte d'Ivoire depuis quelques jours. Accompagné de son vice-président Sérikpa Djessa, il s'est rendu jeudi dernier à notre rédaction pour parler des activités de sa structure. Mais aussi se prononcer sur l'actualité nationale.

Depuis quand existe la représentation COJEP Italie et quelles sont les actions que vous avez menées jusque-là?
Nous sommes une coordination qui a été créée le 13 mai 2006 à Leko, la localité dans laquelle nous vivons. Nous avons été investis ce jour-la par le camarade représentant Europe, Patrice Kouté, qui réside à Londres en Angleterre. Le COJEP Italie est un mouvement légalement déclaré. Nous sommes inscrits au ministère de l'Intérieur. Les statuts et règlement de la représentation ont été traduits en Italien afin que les compatriotes de Romano Prodi comprennent mieux notre combat. Au départ, nous étions au nombre de 15, le nombre minimum requis par les statuts du COJEP national. Puis nous sommes passés à 22 membres. Mais aujourd'hui, notre effectif s'est nettement étoffé.

Vous arrivez à mener de grandes actions avec cet effectif ?
Le nombre n'est pas tellement important pour mener des actions. C'est la volonté, le dynamisme des uns et des autres qui comptent. Au delà des membres du COJEP, nous avons des amis, des sympathisants qui nous apportent leur soutien et qui nous aident à mener à bien nos actions. Et nous travaillons à faire des sympathisants des membres à part entière, et à accueillir d'autres frères qui voudraient bien nous rejoindre dans notre combat. Notre effectif s'accroît avec le temps. Après l'investiture du 13 mai 2006, nous avons organisé une manifestation strictement culturelle pour recueillir des fonds devant servir à mener nos actions. Nous avons fait la dédicace du livre ''Ma part de vérité'' de Charles Blé Goudé, le leader du COJEP. Cette dédicace a été animée par le camarade Gnahoua Jean-Claude qui est le président de COJEP Suisse. Le président du COJEP Europe, le camarade Patrice Kouté n'avait pu obtenir de visa pour l'Italie afin de participer à cette cérémonie. Nous avons aussi pris part aux conseils européens du COJEP en Suisse. Pendant trois jours, nous avons défini ensemble les grandes lignes des actions du COJEP en Europe. Nous avons effectué un autre déplacement en Suisse pour assister à la cérémonie de dédicace du livre de la Première dame Simone Gbagbo. Il y a peu, c'est-à-dire du 22 au 25 juillet 2007, nous avons accueilli le ministre Clotilde Ohouochi pour entretenir les Ivoiriens sur l'apport du COJEP dans le processus de paix. Le général? Blé Goudé étant encore sous le coup d'une sanction onusienne, nous avons invité madame le ministre qui a toujours été à ses côtés pour tenir ce rôle.

Avez-vous réussi à vous faire comprendre des Italiens ?
Les Italiens sont très attachés aux médias occidentaux par lesquels ils s'informent sur le reste du monde. Nous avons par exemple initié des rencontres avec certaines autorités. Dans ce cadre, nous avons échangé avec M. Dalema, l'ancien ministre des Affaires étrangères à qui nous avons montré toutes les cassettes des événements de novembre 2004. Malgré toutes ces preuves, il nous avait expliqué en son temps que l'Italie s'alignait sur la position de la France. Dans la localité où nous résidons, nous avons avec nous certaines autorités comme le député et sénateur socialiste Rousconi. Certaines personnalités comme lui, au delà du grand public, comprennent notre combat. Mais la plupart des Italiens s'en tiennent seulement à ce que les médias français rapportent. C'est donc pour expliquer aux Italiens et à l'ensemble des Européens le combat pour la liberté que mènent les Ivoiriens que nous avons mis sur pied la représentation COJEP. Nous sommes sur la bonne voie, car de plus en plus, on nous accorde de l'importance ; on nous écoute.

Le grand public ? Les autorités ?
A notre investiture, il y avait des maires, notamment celui de Leko. Nous avons rencontré récemment le président de la province de Leko, en compagnie de Mme Ohouochi. Il y a aussi le consul et le président de la région lombarde qui connaissent aussi notre combat. Mais sur le plan officiel, les choses sont plus compliquées. N'empêche, nous sommes convaincus que c'est en posant des actes forts que les Européens nous prêteront une oreille attentive. Ils savent que nous existons et le nombre d'Italiens qui était dans la salle lors de la conférence prononcée par le ministre Clotilde Ohouochi nous donne raison.

Blé Goudé était en partance pour l'Italie quand il a été l'objet de tracasseries à l'aéroport de Bruxelles. Comment les Italiens ont-ils accueilli la sanction onusienne qui le frappe aujourd'hui encore ?
A cause des contrevérités publiées sur son compte par les médias occidentaux, le président du COJEP n'était pas bien vu en Italie. Mais avec ses différentes interventions lors de ses différents séjours en Italie, les choses ont quelque peu changé. Il y a une localité qui a été véritablement meurtrie à l'annonce des sanctions contre lui. Les habitants de cette ville ont été touchés par cette sanction injuste parce qu'ils connaissaient déjà Blé Goudé dont ils approuvent le combat pour la liberté. C'est la ville de Perruzia qui lui a même donné la citoyenneté, où il avait été accueilli les bras ouverts après les tracasseries en Belgique. Mais à force d'expliquer aux uns et aux autres le combat de la jeunesse africaine, en particulier les Ivoiriens, les Italiens ont commencé à s'intéresser véritablement à la Côte d'Ivoire. Nous avons prouvé à nos différents interlocuteurs que cette sanction était injuste. Et qu'elle avait d'autres raisons que celles évoquées par la France. Notre action porte aujourd'hui ses fruits. Car outre les sénateurs et les maires, nous avons réussi à toucher des hommes d'affaires italiens qui ont même effectué le déplacement en Suisse en notre compagnie, pour assister à la dédicace de l'?uvre de la première dame. Aussi, depuis le voyage de Mme Ohouochi, de nombreux Italiens nous approchent pour avoir des informations sur la Côte d'Ivoire.

Vous êtes aujourd'hui en Côte d'Ivoire, au moment où l'accord de Ouaga est en train d'être progressivement appliqué. Quels sentiments vous animent ?
Nous avons salué depuis l'Italie la décision du président Gbagbo de nommer le leader de la rébellion au poste de premier ministre. Et nous restons convaincus qu'ils conduiront ensemble le pays à une paix durable. J'ai été satisfait depuis l'aéroport que la Côte d'Ivoire présente un nouveau visage. Il y a moins de barrages policiers en ville et les populations vaquent tranquillement à leurs occupations. Nous souhaitons qu'une solution soit trouvée qui arrange les deux parties sur la question des grades FAFN.

Avez-vous mené des actions depuis votre retour ?
Nous sommes arrivés en Côte d'Ivoire dans une période de fête, avec la cérémonie de la flamme de la paix à Bouaké. Malheureusement de retour de Bouaké où il a suivi cet événement, il y a eu les décès accidentels de nos camarades de lutte dont Kuyo Serges. Ainsi, c'est seulement samedi dernier que nous avons rencontré le bureau exécutif du COJEP pour exposer sur nos projets. Le mardi, nous avons eu droit à un déjeuner au domicile du président Blé Goudé. Au cours d'une visite du siège, nous avons réalisé que nos camarades ont fait beaucoup d'effort. C'est aujourd'hui le seul mouvement qui est doté d'un siège aussi grand et équipé. Mais il y a encore beaucoup à faire. Dans l'immédiat, nous avons décidé d'ériger un mat qui portera le drapeau national et celui du COJEP. Nous envisageons en outre d'organiser une foire économique ivoiro-italienne en collaboration avec le consulat de Côte d'Ivoire en Italie. Après quoi, nous ferons un séminaire sur les problèmes des Ivoiriens en Italie. Sur notre initiative, la chaine de télévision 3A Télé Sud prépare un reportage sur la vie des Ivoiriens en Italie.

Réalisée par
Emmanuel Akani

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