mardi 21 août 2007 par Le Matin d'Abidjan

Du 4 au 9 septembre prochain, Abidjan vivra au rythme du festival international du rire d'Abidjan(Fira). A moins de deux semaines de l'événement, Adama Dahico, Directeur artistique et principal initiateur de la manifestation révèle les innovations de cette 2e édition.

Vous êtes passé de la fête du rire au festival international du rire d'Abidjan. Qu'est ce qui a motivé ce changement d'appellation ?
Rien de particulier. Nous nous sommes rendus compte, après les deux premières éditions de la fête du rire, de l'engouement des jeunes humoristes ivoiriens qui ont commencé à avoir confiance en eux-mêmes. Les spectacles se sont multipliés. Pour nous démarquer de ces derniers, nous avons réfléchi et nous nous sommes demandés pourquoi ne pas élargir la chose et en faire un festival ? C'est aussi une manière de lui donner un cachet officiel. Car comme nous le disons souvent, nous voulons faire d'Abidjan, la capitale africaine du rire.

Quelles seront les différentes articulations de l'édition 2007 ?
Nous avons apporté beaucoup d'innovations à cette édition. Dans un premier temps, il y aura le spectacle habituel tel que le " One man show " qui accueille cette année des humoristes qui viendront du Sénégal, du Cameroun, de la Guinée Conakry, du Gabon et du Burkina Faso. Ensuite, il y aura le " maquis le Dôrômikan " qui a pour thème " la fille du Président fête son anniversaire dans le maquis de Dahico ". A cette occasion, le public pourra découvrir beaucoup de jeunes ivoiriens qui ont du talent en matière d'humour, mais qui sont encore dans l'ombre. Nous avons prévu également un spectacle de clown pour les enfants. Parce que nous nous sommes rendu compte que pour la première édition, les enfants ont été oubliés. C'est donc une façon pour nous de réparer cette injustice. Nous comptons d'ailleurs sur cet aspect et nous adressons notre reconnaissance aux producteurs et animateurs d'émissions radio et télévision qui nous ont donné la chance de prouver notre savoir-faire pendant leur temps d'antenne. Ce sont des personnes comme Barthélemy Inabo, Tonton Bouba, Georges Tai Benson, Léonard Groguhet, etc.

Outre le volet spectacle, nous avons entendu parler d'un volet scientifique que vous comptez ajouter à cette édition. Qu'en est-il exactement ?
C'est vrai que nous avons décidé d'ajouter cette année, en plus de spectacle, un volet scientifique au festival du rire. C'est tout simplement pour que notre manifestation respecte les normes internationales. Nous voulons faire un festival en bonne et due forme. Nous avons prévu à cet effet, des ateliers d'échanges et de formation afin de donner les rudiments de base aux nombreux jeunes qui se sont souvent lancés dans le métier sans avoir les armes nécessaires. Nous prévoyons deux conférences. La première aura pour thème " la contribution des humoristes dans les médias ". La seconde conférence, dont le thème est " l'humour pour la consolidation de la paix et la réconciliation nationale ", sera animée par le journaliste Venance Konan. Cette partie du festival nous permettra de voir ce que les humoristes africains pouvent faire pour installer une industrie de l'humour dans nos pays respectifs. Car il faut que se développe en Afrique, une véritable industrie de l'humour afin de nous permettre de vivre effectivement de cet art.

Quelles sont les dispositions pratiques que vous avez prises pour que la population abidjanaise soit associée à cette fête ?
Nous n'avons pas voulu faire une manifestation restreinte à une classe sociale. Nous avons donc choisi plusieurs sites pour abriter les spectacles. Ainsi, en plus du palais de la culture où il y aura les manifestations officielles, les amateurs d'humour pourront se retrouver au centre culturel d'Abobo et à l'espace " la kartier " à Cocody. Nous voulons faire une promotion de proximité afin de permettre à la population d'être avec nous.

N'avez-vous pas peur de vous retrouver dans des salles vides, vu que les spectacles d'humour sont trop nombreux ces derniers temps ?
Non pas du tout. Nous n'avons pas peur. Bien au contraire, nous nous sentons à l'aise parce que nous nous rendons compte au fil des spectacles, que le public a véritablement adopté l'humour en Côte d'Ivoire. Nous tenons compte de tout ce qui se passe en ce moment. Mais le public qui fera le déplacement pour le festival se rendra compte que c'est de l'humour professionnel que nous allons lui offrir.

Quelles sont vos ambitions pour les éditions futures ?
Notre plus grande ambition, c'est de faire venir à ce festival, des humoristes européens. Les démarches ont été déjà entamées et les échos sont favorables. Ensuite, nous voulons faire en sorte que les humoristes locaux prennent conscience du fait que l'humour est un art très important. Et que pour le pratiquer, il faut un minimum de formation. Parce que pour faire d'Abidjan, la capitale africaine de l'humour, il faut que les acteurs soient formés pour maîtriser tous les contours de ce métier.

réalisée par
Solange ARALAMON

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