ABIDJAN - Les avocats de Trafigura, l`affréteur du cargo qui a déchargé des déchets toxiques il y a un an à Abidjan, affirment que ces produits "n`ont pu causer" les "maladies" ou "préjudices de grande ampleur" décrits par les victimes, dans un texte dont l`AFP s`est procuré copie mardi.
Les déchets pétroliers, quelque 500 tonnes, "bien que dégageant une odeur désagréable, n`ont pas pu causer les maladies ni les préjudices de grande ampleur mentionnés", estiment les avocats de la multinationale dans un document présentant leur "ligne de défense", déposé auprès des tribunaux de Paris et Londres.
Plusieurs dizaines d`Ivoiriens ont porté plainte contre Trafigura ou
comptent le faire auprès de ces tribunaux européens, à la suite de cette pollution qui a causé la mort d`au moins 15 personnes et en a intoxiqué des dizaines de milliers selon les autorités ivoiriennes.
"L`environnement local" où les déchets ont été déversés "était déjà
fortement pollué et de nombreux habitants souffraient déjà des symptômes invoqués bien avant l`arrivée du Probo Koala", le cargo qui avait transporté ces déchets depuis l`Europe, ajoutent les avocats.
Ils estiment par ailleurs que leur client, dans cette affaire, "a respecté toutes les procédures en vigueur et internationalement reconnues".
Ils jugent enfin que les seules fautes commises l`ont été par la société ivoirienne Tommy, à qui Trafigura avait confié les déchets au port d`Abidjan après, affirment-ils, l`avoir informée de leur nature.
"Trafigura ne pouvait pas prévoir que la société Tommy déverserait illégalement les slops non traités à Abidjan et dans ses environs", selon eux.
Trafigura, installée en Suisse, a signé en février dernier un accord
amiable avec l`Etat ivoirien dans lequel elle s`est engagée à lui verser 100 milliards de FCFA (152 millions d`euros) en échange de l`abandon des poursuites judiciaires dans cette affaire.
"Ce paiement ne saurait en aucun cas être interprété comme une
reconnaissance de responsabilité", soulignent les avocats de la multinationale.