mardi 21 août 2007 par Fraternité Matin

Environ 200 personnes du secteur Mondon? se sont attaquées à la clôture du corridor, dans la soirée du dimanche 19 août.
Un pan du mur de près de 100 mètres de long et qui sépare le quartier Gesco (Yopougon) du corridor du même nom, a été entièrement démoli dans la soirée du dimanche 19 août par des riverains. Et naturellement, les militaires en poste dans ce corridor ont réagi. Ainsi, pendant plusieurs heures, ils ont fait des tirs de dissuasion à travers le quartier, créant du coup, une grande panique dans la population. Dans la débandade qui s'en est suivie, un jeune homme a été atteint par une balle perdue. Il s'agit du nommé Lorgne Mathias 18 ans, gérant d'hôtel, sorti du CHU de Yopougon avec un collier cervical. Comme s'ils s'étaient passés le mot, les habitants, pour la plupart des jeunes du secteur dit "Mondon" de la Gesco, se sont attaqués à la clôture qui sépare le quartier de l'autoroute du Nord. Munis de pioches, gourdins et de tout autre objet concordant, les manifestants, estimés à environ 200 personnes, ont démoli le mur en l'espace d'une vingtaine de minutes. Une descente qui suscite cette interrogation. Comment, en effet, ces hommes et femmes ont-ils pu s'attaquer à la clôture du corridor qui est pourtant tenu de jour comme de nuit par des agents des forces de l'ordre ? Sur les raisons de l'acte posé par la foule, les gendarmes en poste au corridor que nous avons rencontrés hier matin nous renvoient à leur hiérarchie au Commandement supérieur de la gendarmerie. Du côté des riverains, les avis sont les mêmes : "Cette clôture élevée pour protéger le site du corridor constitue une grande entrave aux habitants du quartier, un frein à notre liberté de circuler". Le mur, comme nous l'avons constaté, avait complètement obstrué la seule voie d'accès au quartier "Mondon". Tous les habitants de ce quartier étaient jusqu'à hier matin obligés de faire un long détour en passant par l'espace du secteur "Fourrière" pour rentrer et sortir de chez eux. Cette clôture, dit-on, avait pratiquement tué tous les petits commerces de ce quartier dont l'accès était un véritable parcours du combattant. Nos interlocuteurs anonymes évoquent aussi comme dommages causés par ladite clôture, l'accès à la maternité du quartier, rendu impossible aux véhicules. Il ressort de certains témoignages que la clôture était toute aussi gênante pour les agents en poste au corridor. "Complètement encastrés derrière ce mur, comment allons-nous protéger en cas d'attaque ?" Se demandaient-ils ? Ce serait donc avec la bénédiction des agents eux-mêmes que le mur a été démoli. Comme quoi, les tirs de dissuasion ne constituaient que de la poudre aux yeux. Malgré toutes les correspondances qui auraient été adressées aux autorités en vue de remédier aux difficultés liées à l'existence de la clôture, il n'y aurait eu aucune réaction. C'est pourquoi et instruits du comportement des autochtones du village ébrié de Abiabou, dans la commune de Port-Bouet, qui ont récemment détruit la clôture de l'Aéroport, les riverains de la Gesco sont passés à l'acte. L'enquête en cours situera toutes les responsabilités dans cette affaire.

Landry Kohon

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