mardi 21 août 2007 par Le Front

L'urgence de la mise en route rapide des opérations d'audiences foraines a poussé le Premier ministre Guillaume Soro à marquer le chef de l'Etat au pas pour la signature du décret d'affectation des sous-préfets. Seulement des zones d'ombre émergent de la liste des sous-préfectures publiée.


Le parti présidentiel n'entend pas perdre les élections présidentielles à venir. Et le ministère de l'Intérieur dirigé par l'ancien porte-parole de la présidence, Désiré Tagro, est mis en selle pour jouer le mauvais rôle. Le décret n° 2007-574 du 15 août dernier est apparu comme un lest lâché par Laurent Gbagbo. Cela faisait en tout cas quelque peu longtemps maintenant, depuis la date de signature de l'accord politique de Ouagadougou (4 mars 2007) que les Ivoiriens attendaient ce décret. Le corps sous-préfectoral est en effet un maillon essentiel des opérations d'audiences foraines et de la reconstitution des registres d'état-civil. Ainsi, l'affectation générale des sous-préfets a-t-elle été bien accueillie. Mais pas sur toute l'étendue du territoire national. A Odienné, des voix s'élèvent pour relever un cas flagrant de tentative de fraude électorale.

Samango, sous-préfecture fictive ou réelle ?

Dès la parution du supplément ?'redéploiement de l'administration'' dans le quotidien Fraternité Matin, des appels en provenance d'Odienné se sont multipliés. Tous convergent sur le cas de Samango. Selon nos sources, ?'Samango n'est plus une sous-préfecture depuis plus de dix ans''. C'est donc avec ?'surprise'' que la population du Kabadougou a vu le nom de cette localité sur la liste des sous-préfectures du département d'Odienné. Erigée en sous-préfecture de plein exercice, Samango a été fermée pour insuffisance de population. Il n'y avait, à en croire nos sources, que trois villages qui étaient rattachés à la sous-préfecture. Ainsi, depuis au moins dix ans, Samango n'est-elle plus sous-préfecture. Mais subitement, elle réapparaît sur la liste des sous-préfectures d'Odienné. Pure magie ? Non, pour des cadres de la région, le Front populaire ivoirien a laissé transparaître sa technologie électorale. La réhabilitation en catimini de la sous-préfecture de Samango avec pour administrateur Diomandé Zoumana, matricule 265579 P montre que la course à la victoire a débuté. L'année dernière, au cours d'une réunion d'information sur les nouvelles sous-préfectures de la région tenue au siège du conseil général aux-2-Plateaux, le secrétaire général de la préfecture, M. Gondo, a réaffirmé que Samango n'était pas sur la liste. Curieusement que cela puisse paraître, la localité se retrouve réérigée en sous-préfecture. Après donc plus de dix ans, où logera le nouveau ?'commandant'' ? Pour certaines sources qui voudraient jouer la carte de la bonne foi, le ministre Désiré Tagro a pu être trompé. Seulement, il faudrait indiquer le décret de réhabilitation de Samango. Car, aucun décret, à ce jour, selon des cadres, ne mentionne le nom de la localité sur la liste des nouvelles sous-préfectures. Alors question : quelle carte ont utilisé les services du ministère de l'Intérieur dans ce nouveau mouvement du corps préfectoral ? Seulement pas celle issue au moins de recensement général de la population et de l'habitat (RGPH) de 1998. En procédant de la sorte, le Fpi ne manquera pas de créer des listes fictives issues des prochaines opérations d'audiences foraines. Il va s'en dire que le corps électoral changera au profit du clan présidentiel. Le cas de Samango traduit toute l'inquiétude de l'opposition réunie au sein du Rhdp. Le Fpi crée des sous-préfectures fictives pour chambouler le corps électoral. Heureusement que la population du Kabadougou a tiré la sonnette d'alarme. Tous les Ivoiriens doivent demeurer vigilants afin que le clan présidentiel ne sème pas la zizanie dans le pays après cinq années de crise grave.



Souanga Adam's Régis

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023