lundi 20 août 2007 par 24 Heures

Abou Moussa a perdu presque toutes les chances de remplacer le Suédois Pierre Schori. Au siège des Nations Unies à New York, où depuis quelques semaines les consultations se sont intensifiées, la recherche du nouveau Représentant Spécial du Secrétaire général de l'ONU en Côte d'Ivoire, le nom du N°2 de l'ONUCI a disparu des pupitres.

Abou Moussa ne remplacera certainement pas Pierre Shori à la tête de la mission de l'Organisation des Nations Unies en Côte d'Ivoire, ONUCI.
Depuis quelques semaines, les services du Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon, ont accéléré le rythme au travail pour dénicher le nouveau patron de l'ONUCI.
Cependant, une chose est quasi sure désormais, selon un diplomate africain au siège de l'ONU que nous avons joint par téléphone vendredi dernier, le Tchadien Abou Moussa n'apparaît plus dans aucun schéma, en dehors de l'intérim qu'il assume depuis le départ du Suédois.
Certes, il figurait encore sur la liste des prétendants au poste il y a quelques jours, mais aux dernières nouvelles, il a disparu de la short list qui a été dressée par l'équipe chargée par le secrétaire général de débusquer l'oiseau rare.
A en juger par ce qui se raconte à New York, Abou Moussa semble grillé.
Définitivement.
Les membres de l'équipe de sélection chargée de faire des propositions à Ban K-Moon auraient plusieurs noms de personnalités politiques et diplomatique de grande expérience sur leurs calepins.
Une expérience de la diplomatie et de la politique internationale qui, estiment-ils, fait défaut à l'actuel intérimaire à la tête de la mission.
Leur jugement semble avoir été également conforté par les notes des partis politiques envoyées au Secrétaire général de l'ONU.
En Côte d'Ivoire, c'est un secret de polichinelle, Abou Moussa n'a pas la grande cote.
Les partis politiques de l'opposition et bien d'autres organisations n'ont jamais raté une occasion pour exprimer leur manque total de confiance en lui.
Tous soulignent qu'il ne ferait pas le poids devant un chef d'Etat, Laurent Gbagbo, décidé à se maintenir au pouvoir par tous les moyens.
Ils reprocheraient même à Abou Moussa d'avoir aidé M.
Gbagbo à se débarrasser de Gérard Stoudmann, l'ex-Haut représentant chargé des élections, HRE, avec la complicité du chef de la dernière mission de l'ONU qui a séjourné en Côte d'Ivoire en avril dernier.
Il est précisément reproché au Représentant spécial par intérim du secrétaire général de l'ONU en Côte d'Ivoire d'avoir été co-auteur des rapports complaisants qui ont déformé la lecture du processus de sortie de crise en Côte d'Ivoire, influençant de manière négative les décisions du Conseil de Sécurité.
Et tout cela, simplement pour ne pas fâcher le pouvoir en place.
Ainsi, il est soupçonné d'avoir fait, à la faveur de l'intérim qu'il assume, le jeu du chef de l'Etat en posant des actes pour rester dans ses grâces et avoir, le cas échéant, son soutien politique et diplomatique dans la bataille pour le contrôle du désormais stratégique Hôtel Sébroko , siège de l'ONUCI.
Les partis politiques de l'opposition, signataires des différents accords, cette fois-ci, ne veulent plus se laisser surprendre.
Le nouveau chef de l'ONUCI, en plus de ses missions traditionnelles, va cumuler ce qui reste du mandat du HRE depuis la suppression de ce poste par la Résolution 1765 du Conseil de sécurité.
Désormais, c'est une cellule chargée des élections, placée sous les ordres du Représentant spécial, qui jouera le rôle de veille.
Les réserves de l'opposition et, selon nos sources, les divisions créées par la guerre interne à L'ONUCI liée à la succession de Pierre Schori, ont tâché les prétentions et obstrué le parcours de Abou Moussa.
Il avait pourtant espéré prendre la place du Suédois.
Dès le départ de ce dernier, il avait affiché ses ambitions pour le poste.
Des proches au siège de l'ONUCI travaillaient à le booster pour la réalisation de son ambition.
Légitime somme toute.
Mais les choses semblent se présenter autrement.
Apparemment, Abou Moussa, qui a voulu éviter à tout prix le syndrome Tévoèdjrè , pourrait être, en définitive, victime des effets secondaires du vaccin qu'il s'est auto-prescrit.


Hervé Akaché

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023