Quel que soit le résultat qui va sanctionner l'opposition Al Hilal-El Alhy à Omduram au Soudan hier, les Jaune et Noir se sont bien mis en embuscade en prévision de la dernière journée des matchs en poule avec leur éclatante victoire (2-0) face aux Sang et Or de Tunis.
C'est bien la marque des grandes formations. Elles n'ont pas toujours besoin d'être dominatrices. L'essentiel étant que la moindre faille soit exploitée pour faire d'elles de véritables compétitrices. Hier, après avoir fait douter la poignée d'Actionnaires qui croient encore au miracle, les Jaune et Noir ont tenu leur rang et fait ainsi démentir tous ceux qui les avaient un peu enterrés avant l'heure. Au terme de l'opposition du dimanche dernier au stade FHB face aux Espérantistes qui se trouvent désormais dans de beaux draps, on retiendra que les Jaune et Noir restent toujours fiévreux. Face à des Sang et Or qui auront perdu de leur éclat d'antan, les Mimosas, en première mi-temps, ont eu du mal à aligner deux passes de suite. La transmission entre les lignes laissait à désirer. Les milieux de terrain, à qui Patrick Liewig avait décidé de faire confiance avec un étonnant 3-5-2 jamais appliqué auparavant par les Mimosas, ont simplement trahi. Koné Kouamatien, qui cédera sa place à Yao Kouassi Magloire et ses camarades ont longtemps cherché leurs marques. Incapables de mobilité et sans réelle inspiration, ils vont priver la ligne offensive composée de Iddrissu Nafiu et du très prometteur N'Gossan Antoine des balles nécessaires pour porter le danger dans le camp adverse. Bien regroupés derrière avec notamment un garde de corps personnel à Iddrissu Nafiu, en la personne de Yaken Bilel, les Espérantistes peuvent voir venir le danger. Et procéder par contre alternativement sur les deux ailes avec Aboucherouane à gauche et Kasdaoui Salama à droite. Les visiteurs ont le beau rôle et seront d'ailleurs les premiers à sonner la charge. A la 14è mn, bien déporté sur son côté gauche, Aboucherouane peut reprendre une balle venue de l'aile inverse. Mohamed Kaboré reste pantois mais a la chance de voir la balle repoussée faiblement par un défenseur. Accouru, Kasdaoui Salama ne peut suffisamment incliner son corps pour donner à la balle une trajectoire plus dangereuse. Il faut attendre la 35è mn pour voir la réaction mimosas sur un coup-franc de Koné Kouamatien bien placé au ras du montant droit des buts tunisiens que repousse in extremis Kasraoui Hamdi, le portier. Ce sera tout pour cette première partie où les Tunisiens semblent réaliser la bonne affaire en tenant le 0-0. La seconde partie sera d'une autre crue. Dès la 52è mn, Koné Kouamatien place une tête en pleine surface que repousse presque couché le portier adverse. L'Asec a enfin pris la mesure de son adversaire et semble avoir trouvé le bon tempo. Les Jaune et Noir ne tarderont d'ailleurs pas à trouver la faille. A la 58è mn, combatif à souhait malgré le traitement dont il est l'objet, Iddrissu Nafiu fait un appel en profondeur. Résiste bien à la charge de Yaken Bilel et pique une balle par-dessus le corps du portier sorti à sa rencontre. Celui-ci réussit une première fois à ramener la balle mais ne pourra rien sur celle renvoyée par Yaken Bilel aux abois face au Ghanéen. C'est le 1 à 0 qui libère le peuple jaune et noir. La réaction adverse ne se fait pas attendre. Sur un joli dédoublement sur la défense droite de la défense mimosas, suivi d'un joli centre, les Tunisiens sont tout près de l'égalisation à la 62è. Ils vont le regretter puisqu'à la 76è, les Jaune et Noir prennent définitivement le large avec le splendide but de Alli Diarra. A la manette sur un coup franc aux abords de la surface adverse, Laby Kassiaty dépose une balle sur la tête du milieu de terrain monté plus haut que tous et qui coupe ainsi la balle au premier poteau. A la 81è, Laby Kassiaty a le 3è but au bout du soulier mais échoue à parachever une mi-temps de rêve en marquant à son tour. Avec cette belle victoire de 2-0, les Mimosas refleurissent et se repositionnent pour la qualification en demi-finales. Tout redevient donc possible même si la dernière sortie au Caire ne sera pas un voyage d'agrément.
Patrice BEKET