FERKESSEDOUGOU - Le gouvernement ivoirien va relancer début septembre le processus d`identification des populations en vue des élections, l`un des principaux volets du processus de paix, a annoncé samedi le Premier ministre Guillaume Soro.
"A la rentrée du gouvernement, nous serons en mesure de lancer sur l`ensemble du territoire les audiences foraines, pour que tous ceux qui n`ont jamais été déclarés à l`état civil fassent (faire) leurs papiers", a déclaré M. Soro lors d`une cérémonie organisée en son honneur à Ferkessédougou (nord).
Le gouvernement ivoirien est actuellement en congés jusqu`au 31 août.
Les audiences foraines sont la première phase du processus d`identification de la population ivoirienne, qui doit permettre à la fois d`actualiser les listes électorales en vue des prochaines élections et de donner des papiers aux nombreux Ivoiriens qui n`ont jamais été déclarés à l`état civil.
Le nombre de personnes qui doivent ainsi être intégrées aux listes électorales est un sujet de polémique entre le président Laurent Gbagbo, partisan d`un simple "rafraîchissement" des listes électorales de 2000, année de son élection, et l`opposition qui réclame leur renouvellement en profondeur.
Lancées à l`été 2006, les audiences foraines avaient été vite interrompues en raison d`affrontements meurtriers entre partisans des deux camps.
"Parallèlement, nous allons aussi travailler à lancer (...) la délivrance des cartes d`identité aux citoyens de ce pays", a ajouté M. Soro, originaire de la région de Ferkessédougou, devant quelque 2.500 personnes.
Ferkessédougou est située dans la moitié nord de la Côte d`Ivoire, contrôlée par la rébellion des Forces nouvelles (FN) depuis sa tentative de coup d`Etat de septembre 2002 contre le président Gbagbo, qui a gardé le pouvoir au sud.
Secrétaire général des FN, Guillaume Soro est devenu Premier ministre de M. Gbagbo après avoir signé un accord de paix avec lui en mars.
Cette réconciliation a permis une relance du processus de paix ivoirien, qui vise à réunifier le pays par, notamment, le désarmement, l`identification, les élections et le redéploiement de l`administration dans le nord.
Le 6 août, M. Gbagbo a estimé que les élections, sans cesse repoussées depuis la fin de son mandat en 2005 en raison des blocages politiques et de la partition, pouvaient avoir lieu dès le mois de décembre.
L`opposition, qui le soupçonne de vouloir aller vite pour favoriser la fraude électorale en sa faveur, a de son côté mis en garde contre toute précipitation.
"Après la guerre que notre pays a connue, on ne peut plus se payer le luxe d`élections truquées. Ce n`est pas possible. Il faut organiser en Côte d`Ivoire des élections démocratiques et transparentes", a abondé samedi M. Soro.
Il a également invité les chefs militaires de la rébellion, soupçonnés par certains de freiner le processus de paix pour garder leur pouvoir, à faire en
sorte que les fonctionnaires qui doivent se redéployer dans le nord "soient bien reçus et bien accueillis partout".
"Ils viennent pour nous aider. Ils ne doivent pas être vus comme des adversaires", a conclu le Premier ministre.