vendredi 17 août 2007 par Le Nouveau Réveil

Eddy Péhé
(Le Nouveau Réveil)
Monsieur le ministre, je voudrais me permettre de commencer par l`organisation et le domaine de compétence du ministère que vous dirigez. Que renferme le ministère du Transport ? Sur quel plan ce ministère intervient-il dans le développement de la Côte d`Ivoire ? Où s`arrêtent ses compétences ? Quelles sont les structures qui sont sous votre tutelle et quel est votre champ de regard sur chacune d`elles ?
Merci. Je voudrais dire que le ministère des Transports a pour mission, la définition de la politique de transport et sa mise en ?uvre. Et cela vise donc à faciliter le transport des personnes et des biens sur l`ensemble du territoire. Il s`agit ici de l`ensemble des instruments de transport. Donc le transport terrestre, à travers tout ce qui circule sur les routes ; le transport ferroviaire à travers la voie ferrée, le train et autres, le transport aérien avec notamment tout ce que cela comporte, et puis le transport maritime. Nous nous occupons de tout ce qui concerne le transport des hommes et des biens. Et ceci, bien entendu en conformité avec les lois et règlements du pays, mais aussi en respect de nos engagements internationaux, en particulier dans le cadre de l`intégration africaine et les négociations sous régionales où dans cette situation spécifique, l`UEMOA et la CEDEAO ont des règlements auxquels nous devons nous conformer. Et c`est sur ces domaines d`activités que nous exerçons notre compétence. Ceci nous amène à avoir sous tutelle un certain nombre d`entreprises dans les différents secteurs que je viens de vous citer. Si je prends le transport terrestre, nous avons notamment la Société nationale de transport terrestre (SONATT) dont je vous parlais tantôt, en ce qui concerne l`installation de son nouveau Conseil d`administration. Mais nous avons aussi l`AGETU, qui est l`Agence de gestion des transports urbains. Nous avons l`OSER, qui s`occupe des questions de sécurité routière. Au niveau du ferroviaire, nous avons sous tutelle la Société ivoirienne de patrimoine ferroviaire (SIPF) et SITARAIL où nous assurons pour le compte de l`Etat une certaine compétence puisque la SITARAIL est une entreprise avec un statut particulier qui est différent des sociétés d`Etat et des entreprises à subvention très majoritaire de l`Etat. Et puis, quand nous descendons au niveau des autres secteurs, nous rencontrons des entreprises que nous avons sous tutelle. Je ne vais pas les citer toutes ici. J`ai omis de citer la SOTRA, au niveau du transport routier. Mais, je voudrais dire qu`il n`y a pas de co-tutelle que nous exerçons. Vous verrez donc que les aéroports et les ports dépendent du ministère des Infrastructures économiques, qui exerce sa tutelle sur tout ce qui est infrastructure aéroportuaire et portuaire. Bien évidemment, il y a d`autres entreprises dans les conseils d`administration desquels nous sommes représenté. Maintenant, quel contrôle nous avons sur ces entreprises sous-tutelle ? Je voudrais dire que nous devons avoir en tout cas un contrôle sur les entreprises sous tutelle parce que justement elles sont sous tutelle. Il est quelquefois enregistré un certain nombre de méconduites. Il faut simplement inclure cela dans le cadre de la guerre. Vous savez que la guerre nous a mis à un niveau tel que l`autorité de l`Etat a quelque peu foutu le camp. Nous devons prendre nos responsabilités pour rétablir l`autorité de l`Etat dans le cadre du redéploiement de l`administration, mais aussi dans le cadre de la prise en main des structures sous tutelle de l`administration centrale. Et c`est ainsi que la Côte d`Ivoire retrouvera son bonheur.

Hubert Digbeu (L`Intelligent d`Abidjan)
Le ministre a évoqué tout à l`heure la question de la SONATT. Je voudrais lui demander de nous clarifier la question de la SONATT, qui vit des crises à répétitions avec l`avènement de chaque ministre au ministère des Transports.

Léon Soriere (Le Dialogue)
A quoi répond concrètement le changement du conseil d`administration de la SONATT ?

Ahua Kouakou (Le Front)
Sur le renouvellement du permis de conduire. La préoccupation concerne la légalité de la décision du renouvellement. Selon certains juristes, les textes qui fondent les permis de conduire, notamment le décret de 64, et la convention de Viennes n`autorisent que le permis à 3 volets. Or depuis quelques jours, le gouvernement a décidé d`instaurer un permis nouveau format. Comment peut-on autoriser un nouveau type de format sans avoir révisé les textes antérieurs? La 2e préoccupation concerne le coût de ce nouveau permis avec l`entrée en ligne de trois opérateurs (STATEL, INTERFLEX et la SONATT). Avec l`intervention de tant d`opérateurs, le coût du permis ne sera-t-il pas excessif ? Puisque avec le pré-enregistrement, on parle de 50 mille francs. Quelle sera principalement la nouvelle tâche de la SONATT ?
Merci. Je voudrais remercier les trois (3) intervenants qui accordent un intérêt à la reforme du permis de conduire. La SONATT n`étant qu`un aspect à la question, je voudrais commencer par le rôle de la SONATT pour vous dire que cette structure n`est pas une société d`Etat, mise en place pour gérer le permis de conduire. Elle a d`autres missions qui n`ont rien à voir avec le permis de conduire. Il y a eu une concentration sur le permis, mais je voudrais vous dire que même si la SONATT n`avait pas à intervenir sur le permis de conduire, elle a à intervenir sur bien d`autres matières. Et, je voudrais dire que dans ce cas, l`Etat de Côte d`Ivoire, ayant décidé de concéder une partie des activités liées au permis de conduire à des entreprises privées, évidemment, l`Etat a un rôle d`autorité à jouer que nous entendons faire jouer à travers notre administration centrale, notamment la direction générale des transports terrestres et de la circulation, mais aussi de la SONATT. Et parce que j`ai constaté qu`il y avait des chevauchements entre la mission de cette direction générale et la mission assignée à la SONATT, nous sommes donc en train de procéder à une relecture des textes qui mettent en place ces deux structures, et sous peu, nous allons faire des propositions au gouvernement à l`effet d`adapter les compétences, et de la SONATT, et de la direction générale des transports terrestres, et de la circulation à l`évolution de la situation. La SONATT aura un rôle à jouer. La DGTTC jouera un rôle régalien et la SONATT, un autre, celui de superviseur des entreprises concessionnaires. Je voudrais dire qu`il n`y a pas vraiment à craindre pour les semaines à venir au niveau de la SONATT, du moins, je le souhaite. Mon rôle, je l`ai indiqué tout à l`heure, c`était la régularisation de la situation au niveau de la SONATT qui est une société d`Etat avec un conseil d`administration et vous savez que la règle en la matière, c`est le renouvellement des conseils, chaque trois ans. Le mandat du conseil qui était en place a pris fin depuis 2004. Donc, c`est depuis cette date que nous devrions renouveler ce conseil d`administration. Et c`est ce qui est en train de se faire actuellement. Puisque le conseil vient d`être installé. Nous ne faisons que régulariser la situation comme nous allons le faire au niveau d`un certain nombre d`entreprises sous tutelle. Je voudrais vous dire que le secteur des transports est caractérisé actuellement par deux faits. Des conseils d`administration qui sont en fin de mandat depuis un, deux, trois, quatre, cinq ans, et puis des sociétés concessionnaires dont la période de concession a pris fin depuis plus de deux ans. Là, il confère pour le compte de l`Etat, en toute violation, en tout cas, des textes. Mais ce n`est pas leur faute. C`est la faute de l`administration. C`est toute cette situation qu`il faut régulariser. La situation de guerre aussi y a contribué parce qu`il n`y avait pas la possibilité de régulariser un certain nombre de conseils d`administration. Mais, je pense qu`aujourd`hui, les instructions du chef de l`Etat et du Premier ministre visent à renouveler les conseils d`administration qui ont des contrats qui ont expiré depuis un moment. Nous sommes en train donc de faire ce que la loi et les règlements nous demandent de faire en matière de société d`Etat. Donc, si nous faisons tout cela, c`est pour régulariser la situation et je ne pense pas que cela entraîne des difficultés particulières au niveau de la SONATT. Cela ne vise personne. Nous faisons ce qui doit être fait dans un pays qui veut retrouver la normalité. Vous dites que le président peut prendre un autre décret pour changer. Il n`y a pas d`autres dispositions en dehors d`un décret qui est pris par le chef de l`Etat pour abroger un décret antérieur. Il n`y a pas d`autres dispositions réglementaires à prendre. Et le chef de l`Etat a pris un décret depuis 2001 portant nouveau format du permis de conduire. Ce n`est donc pas les ministres Anaky, Aziz, ou Mabri, qui ont décidé de changer le permis de conduire. C`est le gouvernement. Et cela s`est traduit dans un décret signé par le Président de la République en 2001 qui introduisait donc le permis de conduire, nouveau format. Alors, on vous vend la convention de Viennes. Mais moi, j`ai visité les Etats Unis en 1993. Quand j`y arrivais, il y avait déjà le permis de conduire format carte de crédit. Ils sont bien dans la convention de Viennes. La France a commencé le permis de conduire, format carte de crédit et presque tous les pays sont en train de s`aligner sur cela et nous suivons tous le standard. C`est-à-dire que le format carte de crédit, ne doit pas être plus large que la carte de crédit. Cela doit avoir les mêmes dimensions. Ce sont les autres caractéristiques qu`il faut définir et demain nous prendrons un arrêté pour les définir. C`est pour vous dire que la question de la convention de Viennes n`est que de la désinformation. Bien au contraire, ce sont les annexes de la convention de Viennes que nous respectons pour pouvoir procéder aux changements. Et le changement qui a été fait ici est une recommandation du gouvernement. Il s`agit donc du gouvernement et des actes signés par le président de la République. Je voudrais que tout le monde puisse comprendre cela et que nous puissions respecter l`Etat à ce niveau. Et, je vous assure que l`Etat aussi est prêt à se faire respecter à ce niveau. La dernière préoccupation, c`est le coût du permis de conduire. Je voudrais que vous preniez quiconque va renouveler son permis ou faire un nouveau permis et vous lui demandiez en toute discrétion combien il paie. La réforme vise à sécuriser les recettes, mais la réforme vise également à sécuriser le permis, à lui donner de la crédibilité. Je voudrais vous dire que depuis que je suis au ministère des Transports, il ne se passe pas un seul jour où je ne reçoive un courrier du ministère des Affaires étrangères me demandant d`authentifier un permis numéro tant, perdu au Togo, au Bénin, au Burkina, etc. Donc il y a des permis douteux qui circulent au nom de la Côte d`Ivoire. Et sans peut-être aller plus loin, je voudrais vous dire qu`il a été soupçonné au niveau du ministère des Transports, pour ne pas dire, qu`il a été constaté l`existence de réseaux de production de permis de conduire y compris en dehors du territoire national. Donc, notre permis a perdu tout crédit et des pays nous écrivent pour nous dire qu`ils ne reconnaissent plus notre permis. Des pays avec lesquels nous avons signé des conventions. Je voudrais dire que si vous arrivez en France ou aux Etats Unis, vous pouvez conduire avec le permis ivoirien pendant un certain temps avant de le renouveler. Aux Etats-Unis, si vous voulez avoir le permis américain quand vous disposez déjà du permis ivoirien, vous ne passez que le code de la route. Quand vous êtes admis à cet examen, on vous donne le permis parce qu`on considère que vous savez déjà conduire. Il est donc constaté que depuis quelque temps, des pays nous écrivent pour nous dire que ceux qui présentent des permis de conduire ivoiriens ne sont pas les vrais détenteurs d`un permis ivoirien. C`est tout cela qui nous amène à un nouveau permis de conduire. Je voudrais vous dire que là aussi, l`Etat ivoirien perd de l`argent dans le cadre des papiers timbrés. C`est pour cela que dans les annexes fiscales de loi des finances 2007, on a supprimé le papier timbré pour le permis de conduire. Hier (Ndlr : mercredi) encore j`en parlais avec le ministre Diby, si ce n`est pas encore entré en vigueur, il faut nous le dire parce qu`immédiatement on ne doit plus vendre les papiers timbrés avec timbre de pré-enregistrement. Parce qu`il se trouve plus de permis ne sortent que de recettes qui rentrent dans les caisses de l`Etat. Nous demandons s`il n`y a pas là aussi un réseau parallèle de papier timbré. Donc il n`y aura plus de papier timbré à payer. Le montant qui sera arrêté, c`est ce montant que vous versez, ce qui revient au trésor va au trésor, ce qui revient à la direction générale va à la direction générale, etc. Et chacun disposera en toute sécurité des ressources qui lui reviennent. Alors on dit que c`est 300 mille francs que nous demandons. Je n`ai vu dans aucun document le montant de 300 milles francs. Les documents que j`ai vus actuellement, les montants les plus élevés pour l`opération du nouveau permis de conduire ne sont pas au-delà de 60.000 Fcfa. Mais, ce n`est pas que le pré-enregistrement. Ce sont toutes les actions qui conduisent à cela. C`est non compris l`auto-école, ce n`est pas nous qui gérons les auto-écoles.
Ce n`est pas l`Etat qui fait ça. Maintenant lorsque vous devez venir, la fiche d`examen, l`immatriculation, tout ce que vous faites pour avoir juste l`édition du permis à la remise du permis. Pour les propositions que nous avons trouvées, le coût du permis ne va pas au-delà de 60.000F CFA. En ce qui concerne le renouvellement du permis qui va démarrer dès demain, lorsque nous avons signé l`arrêté, ça ne va pas au-delà de 40.000F CFA. Mais ces prix doivent être normalisés avec le ministère des Finances pour que nous puissions les annoncer de manière officielle. Donc ce n`est pas 300.000F, ce n`est pas 200.000F non plus, ni 100.000F. C`est des montants qui sont dans l`ordre de moins de 60.000F dans un cas et moins de 40.000 dans l`autre cas. Et qui comprennent toutes les activités liées soit à l`obtention d`un nouveau permis soit au renouvellement du permis de conduire.

Diarrassouba Sory
(Le Nouveau Réveil)


En ce moment précis, qu`est-ce que les auto-écoles pensent du renouvellement du permis de conduire ? Etes-vous en phase avec les auto-écoles ? Cette situation ne va-t-elle pas créer un problème entre le ministère et les auto-écoles ?

Liah Ignace
(Le Nouveau Réveil)
Monsieur le ministre, au moment où vous parlez, des permis sont en train d`être délivrés. Demain si je veux retirer mon permis que j`ai déjà obtenu depuis un moment, que dois-je payer ? En fait c`est à un cas pratique que je vous invite.

D. Samou (Le Patriote)
Monsieur le ministre, est-ce que votre département maîtrise effectivement l`ensemble des auto-écoles sur le territoire national ?
Je voudrais dire que les reformes qui ont commencé au niveau du ministère des Transports ne datent pas d`aujourd`hui. Et en ce qui concerne le permis de conduire, la reforme était en cours avant que la guerre n`arrive. C`est le mois dernier que nous avons constaté cela. Et nous avons pris des dispositions pour arrêter tout jusqu`à ce que le gouvernement prenne une décision. Et c`est cette décision qui a été prise le vendredi dernier à travers le décret signé par le chef de l`Etat et l`attestation du secrétaire général du gouvernement. Je voudrais donc dire qu`il ne s`agit pas d`une mesure nouvelle. Il s`agit d`une mesure dont la mise en ?uvre a démarré depuis quelque temps et qui avait besoin d`être finalisée. Vous avez entamé une reforme, des marchés ont été attribués à des concessionnaires, ils ont fait des investissements, vous ne pouvez pas un matin dire c`est fermé. Donc il fallait prendre nos responsabilités, poursuivre la reforme, la finaliser mais profiter de l`occasion pour assainir ce qui est à assainir et harmoniser en tout cas la masse des différentes structures du ministère. Ceci dit, je voudrais dire que la pratique gouvernementale, c`est que le gouvernement a un porte-parole. Actuellement, c`est le ministre de l`Intégration africaine qui est le porte-parole. Il peut faire un communiqué et porter la parole au nom du gouvernement en faisant une déclaration. Mais il arrive aussi qu`on demande au secrétaire général du gouvernement ou à un autre membre du gouvernement de lire un communiqué ou de faire une déclaration au nom du gouvernement ou au nom du chef de l`Etat ou au nom du chef du gouvernement. Pour l`Etat, le Premier ministre a instruit le secrétaire général du gouvernement de faire le communiqué donc il n`y avait aucune résistance de ma part. Le secrétaire général du gouvernement a été celui qui a pris les documents chez le Premier ministre pour aller les faire signer par le Président de la République. Ensuite, ce communiqué a annoncé les mesures qui ont été prises. Il n`y a donc pas de problème à ce niveau. Il ne faut pas toujours interpréter le fait que ce ne soit pas moi qui ai lu le communiqué comme étant au nombre des difficultés que nous pouvons enregistrer. Dans cette matière précise, l`ensemble du gouvernement est en phase, totalement en phase. Je voudrais dire qu`à ce niveau, nous sommes tous en phase même pour le renouvellement du Conseil d`administration de la SONATT et pour les autres activités que nous allons débuter dès demain. Parlant de la position des auto-écoles sur la reforme, je voudrais dire que la reforme est une volonté de l`Etat de Côte d`Ivoire. Cela a assaini le secteur en donnant beaucoup plus de crédit à notre permis de conduire, en s`attaquant à la question de la sécurité, non seulement des professionnels du secteur mais des populations qui sont transportées, en aidant les auto-écoles à améliorer leurs conditions d`activités, en soutenant notamment des reformes au niveau de l`examen du corps du permis de conduire. Et en la matière, à un certain nombre de mesures qui vont être prises. Donc c`est une volonté du gouvernement. Les acteurs ont été approchés et après réflexion, ils ont donné leurs avis. Quand c`était possible, nous avons tenu compte de leurs avis. Quand cela n`entrait pas dans le cas d`un intérêt général, nous n`en avons pas tenu compte. Maintenant, ce qui nous revient de faire après la décision du gouvernement c`est d`aller vers l`ensemble des acteurs pour les informer, leur donner les détails, les situer sur leurs intérêts dans le cadre de cette reforme. Et comme le communiqué du gouvernement nous l`indiquait, de les accompagner dans la reforme du permis de conduire, c`est ce que nous allons faire. Un plan de communication qui sera mis en ?uvre dans les tout prochains jours. Est-ce que nous avons la maîtrise des auto-écoles ? Je peux vous dire qu`un bon pourcentage des auto-écoles qui exercent actuellement le fait en dehors de toute autorisation régulière du ministère des transports après réunion de la commission d`agrément des auto-écoles. Nous sommes en train de nous préparer à remettre en place la commission d`agrément des auto-écoles. Ensuite, nous remettons en place un certain nombre de commissions de retrait de permis de conduire et la commission d`analyse des causes des accidents de la route. Ces trois commission vont être activés très bientôt et je voudrais dire, ça, je l`ai dit aux responsables des auto-écoles y compris ceux qui craignent pour leur avenir, je leur ai dit qu`en arrivant au ministère des Transports, je me suis donné la mission d`aider les acteurs du secteur. Et je ne suis pas venu pour fermer les auto-écoles, mais je suis venu pour aider les auto-écoles à régulariser leurs situations pour celles qui le souhaitent. Celles qui veulent rester en toute illégalité évidemment, vont tomber sous le coup des sanctions. Tout ce qui doit être régularisé va être régularisé mais après l`avis de la commission d`agrément que nous allons essayer de mettre en place. Cela va évidemment permettre d`améliorer les conditions d`apprentissage dans les auto-écoles afin que nous nous assurions que ceux qui sortent avec leurs permis de conduire ont été bien formés. Il y a donc des mesures à prendre au niveau des auto-écoles en matière de formation, de la qualité de la formation et de conditions d`examen. Donc la question des inspecteurs est en train d`être vue pour que ce corps d`inspecteurs existe avec les moyens que nous mettrons en place, pour que chacun puisse mener à bien ses activités en toute sérénité. Et que tout ce que nous connaissons, que nous déplorons puisse disparaître à jamais. Nous n`allons pas pouvoir éradiquer un certain nombre de comportements, de manière définitive, tout de suite. Mais il faut avoir la volonté de s`attaquer au problème. Ne pas le faire est un abandon intolérable de la part des gouvernants. Et en ce qui nous concerne, nous sommes prêt à entreprendre toutes les actions qui s`imposent en la matière. Pour les nouveaux permis, nous voulons savoir qui a délivré les nouveaux permis et à quel moment. Je pense qu`il va avoir une évaluation qui sera faite. Je voudrais vous dire que beaucoup de contrevérités ont été dites. Le permis format carte de crédit a été institué par décret de 2001. Ce n`est donc pas le ministre Mabri qui a introduit ce permis, pas lui non plus qui est intervenu pour que la SONATT et STARTEN signent un protocole d`accord autorisant STARTEN à produire des permis format carte de crédit pour le compte de la SONATT. Cela s`est passé avant ma nomination à la tête du ministère des Transports. On a dit bien de choses, mais je voudrais dire que là n`est pas le plus important. Nous allons faire une évaluation. Lorsque nous avons décidé que le pré-enregistrement commence, nous avons pensé que ceux qui, sur la base du pré-enregistrement, parviendront à obtenir des permis de format carte de crédit, une fois que le gouvernement prendra la décision définitive, on leur fera savoir que ce permis n`est pas conforme au permis dont nous allons définir maintenant les caractéristiques. Ils devront alors changer leurs permis contre le nouveau permis de manière pratique pour que nous sachions de quoi il s`agit. Maintenant je voudrais dire que le gouvernement a pris la décision de suspendre toutes les activités liées au permis de conduire. Et nous avons communiqué vis-à-vis des structures sous tutelle mais également vis-à-vis de tous les partenaires et de tous nos concitoyens. Maintenant, les citoyens ivoiriens qui, au-delà de la décision de suspension faite par le gouvernement, sont allés se faire délivrer un permis de conduire de trois, quatre semaines constateront que leur permis ne sera pas reconnu. Nous mettrons tout en ?uvre pour identifier les permis qui ont été délivrés sur les cinq dernières semaines. Disons que ces permis ne seront pas reconnus par l`Etat de Côte d`Ivoire, parce que le gouvernement avait décidé de la suspension de l`ensemble des activités liées au permis de conduire. Et ici en la matière, c`est le gouvernement de Côte d`Ivoire qui décide, ce n`est pas une société d`Etat qui décide. Je crois que cela est clair pour les uns et les autres et le moment venu, nous aviserons.

Joël Abalo
(LE Nouveau Réveil)
Monsieur le ministre, avez-vous pris attache avec les transporteurs s`agissant des décisions sur les permis de conduire ?
Je voudrais vous rappeler que dans mes propos introductifs, j`ai indiqué que du 30 mai à la mi-juin, nous avons eu à rencontrer l`ensemble des partenaires. Et la question du permis faisait partie des préoccupations évoquées par la quasi-totalité des intervenants au niveau du transport terrestre. Le gouvernement a tenu compte de ces avis quand nous pensions que cela rentre dans le cadre de l`intérêt général. Donc les transporteurs, les autres professionnels du secteur, chacun a eu à donner son avis. Mais les avis ne s`imposent pas au gouvernement. C`est des consultations que le gouvernement fait. Et s`il pense que les propositions sont justes, nous n`avons aucune difficulté à en tenir compte et à les inscrire dans les mesures à prendre. Maintenant, la décision est prise et nous allons repartir vers les uns et les autres pour expliquer. Parce que je constate que beaucoup de gens ne sont pas bien informés. Si les uns et les autres prennent patience, et attendent la mise en ?uvre de ces nouvelles mesures, l`on constatera que les mesures d`accompagnement sont au bénéfice des opérateurs. Je voudrais parler en particulier du fonds de développement du transport qui va se mettre en place pour accompagner tout le secteur. Mais aussi d`un certain nombre de mesures que nous allons prendre pour assainir le secteur. Et pour faire en sorte que ceux qui y interviennent de manière honnête puissent bénéficier des efforts qui sont en train de se faire.

Laciné Bakayoko
(Nord-Sud quotidien)
Comment songez-vous résoudre le conflit de compétence entre l`AGETU et le district ? Par la suite, monsieur le ministre, avez-vous envisagé la construction d`une gare routière digne de la ville d`Abidjan ?

Ahua Kouakou (Le Front)
Monsieur le ministre, est-ce que votre ministère pense à mettre un peu d`ordre dans les gares routières ? Parce qu`on y croise trop d`anarchie.

Parfait Tadjau
(Le Nouveau Réveil)
Monsieur le ministre, vous n`avez pas institué le ticket unique mais vous le gérez. Alors 4 mois après votre prise de fonction, pouvons-nous avoir un bilan ? Combien le ticket unique a pu rapporter à l`Etat. Concrètement, monsieur le ministre, ne pensez-vous pas que le ticket unique de traverse est une forme légalisée de racket ?

Georges Kouassi
(Le Courrier d`Abidjan)
Monsieur le ministre, la Sotra badigeonne le bitume abidjanais pour délimiter les stationnements. Il y a eu un arrêt de justice à ce niveau, mais semble t-il cela, ne contraint pas la Sotra à faire marche arrière. La Sotra a-t-elle la primauté sur tous les autres automobilistes s`agissant du stationnement. Ensuite, Monsieur le ministre qu`entendez vous faire pour réduire le coût du transport qui est devenu très cher ?

André Silver Konan
(Le Nouveau Réveil)
Monsieur le ministre, on parle de mafia dans le milieu du transport. Je vous cite des exemples. les transporteurs payent 135.000f pour la carte de transport, la vignette auto à 25.000FCFA selon les chevaux Il y a trop d`impôts élevés qui font que les gens s`érigent en mafieux. Ne pensez-vous pas qu`il y a trop de taxes dans le milieu du transport ?

Je voudrais dire qu`après le permis de conduire, la SONATT, l`AGETU vont être le prochain chantier. L`AGETU a des difficultés liées au transfert des compétences dans le cadre de la décentralisation. Il s`agit de l`interprétation des compétences transférées et je voudrais dire qu`il n`y a pas d`incompréhension entre l`AGETU, le district, les communes au niveau d`Abidjan. Très prochainement, nous allons nous attaquer à cela. Et c`est dans le cadre des activités de l`AGETU que les questions des taxes et impôts vont être analysées et certainement des solutions définitives vont être apportées. La loi des finances 2007 a trouvé une solution. A nous maintenant de mettre en ?uvre cette solution. La solution, c`est que les autorisations de transport ne seront plus payées à l`AGETU, ni aux communes mais à la direction générale des Impôts. Qui va faire une répartition. 62% revenant aux collectivités territoriales concernées par le périmètre du transport urbain, et 32% qui reviennent à l`AGETU pour l`exploitation. Voici ce que la loi des finances dans ces annexes fiscales en 2007 prévoit. Mais au-delà de cela, il y a bien d`autres questions à voir. J`évoquais avec le ministère de l`Intérieur la nécessité que nous nous retrouvions sur le dossier AGETU dans les prochains jours. Mais aussi pour le permis de conduire, nous associerons le ministère de la Défense. Parce que vous savez qu`il y a une décision que nous allons formaliser par un arrêté qui dit que tous les permis ont leur validité prorogée pour un an. Et l`ensemble des détenteurs dispose d`un an pour pouvoir le changer contre le permis format carte de crédit. Donc, il faut que là-dessus, les forces de l`ordre et nous, nous nous comprenions et que chacun sache les dispositions à prendre. La gare routière d`Abidjan, c`est une honte. Je voudrais vous dire qu`hier (NDLR mercredi 15 août), nous avons eu une mission de prospection et de mobilisation de ressources qui doit se déplacer. Et il y avait un document monté qu`on me présentait avec les images. Une des jeunes dames qui était avec moi ne voulait pas qu`on présente la gare d`Abidjan. Je lui ai dit que c`est justement cela qu`il faut montrer pour que les blancs voient dans quel état se trouve notre gare routière pour laquelle on demande du soutien. On le fait non seulement pour les transporteurs mais aussi pour le citoyen ordinaire qui doit aller à la gare routière. Quelquefois vous vous y rendez, vous vous y perdez. Les coxers vont dans tous les sens. Donc une gare moderne va certainement nous aider. Et c`est un projet pour lequel l`Etat doit se mobiliser. Parce que la question des syndicats, vous savez que le secteur des transports est le secteur qui détient certainement le plus grand nombre de syndicats. Nous avons plus de 300. Des mesures ont été prises pour arrêter la liste des syndicats à 42. Mais vous savez que le droit syndical c`est pour l`ensemble des citoyens et nous devons savoir le gérer. Ce que nous déplorons, c`est qu`il y a des fois des syndicats qui en réalité ne le sont pas. Ils n`ont aucune existence légale, réglementaire. Les coordinations et autres ne sont pas des structures formelles. En réalité, ça doit être des sortes de fédérations. Or, quand une coordination n`est pas une fédération de structures qui a une existence légale, elle devient une structure irrégulière. Donc nous avons à revoir cette question. Mais si vous n`avez pas une gare moderne à laquelle vous pouvez ajouter une gestion rationnelle, vous avez des difficultés pour appliquer l`intervention des syndicats. Donc nous avons à assainir les gares routières, mais nous avons aussi la nécessité d`améliorer le cadre d`exercice des activités de transports, notamment au niveau d`Abidjan, à travers une gare moderne et à partir de ce moment là, nous pourrons faire un certain nombre de choses. Le ticket unique de traverse, un journal avait titré "Mabri rackette les transporteurs". Moi, j`ai trouvé le ticket unique de traverse au ministère des transports. Et à l`occasion de la passation, nous avons eu à échanger. Dans les jours qui ont suivi la passation, j`ai eu à échanger avec tous ceux qui interviennent au niveau du ticket unique de traverse. Eux tous m`ont donné leur avis. Et l`instruction que j`ai donnée, c`est de me préparer les termes de références d`un atelier bilan que nous allons organiser sur les tickets uniques de traverse. Donc c`est cet atelier qui va dresser le bilan du ticket unique de traverse qui sera soit positif soit négatif avec évidemment les avis de l`ensemble des opérateurs et des acteurs de ce secteur. Et c`est sur la base de ces conclusions que nous allons faire une communication en conseil des ministres si ce bilan est positif. Et si le ticket unique de traverse est recommandé par l`atelier bilan, nous allons alors demander au gouvernement de lui donner une base légale. Si l`atelier bilan ne conclut pas dans ce sens, nous allons recommander et peut-être même qu`il n`y a pas à recommander au gouvernement puisque c`est juste une communication qui avait été faite au niveau du gouvernement pour l`informer des résolutions du ticket unique de traverse comme solution non seulement au racket, mais aussi aux affrontements entre les chauffeurs et les forces de l`ordre. Je pense que nous attendons bientôt d`examiner ces termes de référence qui sont sur mon bureau pour que nous puissions arrêter la date de l`atelier bilan et cela fait partie de nos prochaines activités. La Sotra, vous savez qu`elle a l`exclusivité de la concession en matière de transport urbain au niveau de la ville d`Abidjan. Et nous constatons que malgré les efforts, la Sotra n`a pas les moyens d`assurer le transport urbain. C`est pour cela que les gbaka, les wôrô-wôrô et d`autres formes de transport sont mises en ?uvre sans que l`Etat n`interdise cela et sans que la Sotra aussi ne l`interdise parce que dans tous les cas, la Sotra ne peut en aucun cas remplacer l`ensemble des wôrô-wôrô. Ce qui se passe donc ici, c`est que la Sotra, dans le cadre de cette concession, a des prérogatives. Quelquefois ces prérogatives peuvent être outre-passées et c`est à nous, autorité de tutelle, de l`interpeller pour qu`elle revienne à la normale. Mais je pense qu`il y a des questions liées à la gestion de la circulation au niveau de la ville d`Abidjan que nous devons revoir. Pas seulement pour les questions d`embouteillage dont je vous ai parlé, mais aussi par rapport au sens unique et à un certain nombre de voies réservées aux bus. Des dispositions vont être prises, nous allons essayer de mener une étude pour faire le point exactement et voir dans quel sens nous orienterons tout cela, en particulier avec ce que nous constatons maintenant, parce que nous constatons que quelquefois les gbaka vont jusqu`au Plateau. Il faut donc faire une étude en vue de prendre lés décisions qui s`imposent en la matière. C`est vrai, le transport est devenu très cher à Abidjan mais aussi le transport inter urbain l`est. Peut-être que vous ne partez pas très souvent vers l`intérieur du pays mais je voudrais vous dire que depuis la guerre, il y a des lignes dont les coûts ont triplé. Il y a des lignes qui étaient faites à 4000F qui sont passées à 12.500F. Ce n`est pas toujours la volonté des transporteurs. Les coûts ont augmenté mais cela a quelque chose à voir avec tout ce qu`ils enregistrent sur le parcours. Combien de fois le transporteur est obligé de descendre pour payer de l`argent. Mais lorsqu`il paye de l`argent, c`est celui qui est transporté qui finalement paie. Il y en a qui introduisent des systèmes en disant "vous avez payé vos frais de transport, mais en tout cas, il faut une cotisation encore à l`intérieur du car pour pouvoir avoir une enveloppe qui nous permette d`assurer la fluidité de la progression. Et puis il y en a d`autres qui incluent cela carrément dans le coût du transport. Je pense qu`avec la normalisation de la situation, nous devons faire le bilan des tickets uniques de traverse pour voir si son efficacité est démontrée et si son extension peut être programmée. Nous allons expérimenter cela. Si ce n`est pas le cas, il faut trouver des moyens pour nous permettre de faire en sorte que ce ne soit pas finalement les citoyens qui payent trop cher parce que le transporteur ne peut pas sortir tout ce qu`il paye sur les routes de son budget. Donc, c`est l`une des raisons en tout cas de la cherté du transport. Sans omettre les autres aspects liés à cela, notamment la question de taxe, de carburant. Mais je crois que l`un des chantiers à explorer, c`est dans le cadre de la normalisation de la situation de l`évaluation au niveau du transport tant à Abidjan qu`entre Abidjan et les autres villes et prendre les mesures qui s`imposent sans que le transporteur et l`opérateur économique ici ne perdent de l`argent. Parce que s`il a investi, lui aussi, c`est pour qu`il puisse gagner. Et c`est la question des impôts dont vous avez parlé tantôt. Je voudrais dire qu`entre ce qu`on regarde à Abidjan, entre l`autorisation de transport payé de manière régulière et les mesures que le gouvernement, à travers le ministère du transport et d`autres ministères devait prendre pour qu`une fois que la taxe est payée ou qu`un frais donné est payé par l`opérateur ou le camionneur nous ne puissions plus lui recommander quoique ce soit. Entre ce qu`il paye de manière régulière et ce qu`il est obligé de payer à tous les barrages de la ville d`Abidjan, la marge est grande. Et c`est la situation de la plupart des woro-woro qui ne peuvent pas avoir le ticket unique de traverse. Parce que le ticket unique de traverse n`est donné qu`aux véhicules qui ont tous leurs papiers en règle. Donc si vous n`avez pas tous vos papiers en règle, on ne peut pas vous donner le ticket unique de traverse. Et ça c`est un problème que nous avons besoin de solutionner. C`est un gros problème. Notre parc auto est vieillissant et les gens se débrouillent comme ils peuvent. Nous sommes en pleine pauvreté. Est-ce que nous devons prendre des mesures allant dans le sens d`éradiquer tous les woro-woro qui ne sont pas en situation régulière ? Quel est l`impact sur le transport dans al ville d`Abidjan ? Est-ce que nous devons aller dans un autre sens ? Quel est le minimum qui peut être exigé à ces propriétaires de véhicules ? A quelles conditions ? Tout cela fait partie des aspects que l`atelier-bilan sur le ticket unique de traverse aura à examiner. Mais je voudrais dire que lorsqu`ils refusent de payer ce qui est régulier, ils payent deux fois plus en dehors de cela parce que lorsqu`on vous arrête à un premier barrage, on ne vous demande pas au deuxième barrage si vous avez déjà été arrêté, si vous avez fait ce qui est. Voilà vraiment ce que je pouvais répondre sur ces différentes préoccupations qui ont été évoquées.

Parfait Tadjau
(Le Nouveau Réveil)
M. le ministre, en attendant de faire le bilan sur le Ticket unique de traverse, vous avez dit que c`est ceux des transporteurs qui ont au complet leurs pièces qui ont droit au Ticket unique de traverse. Comment vous sentirez-vous, si vous étiez transporteur et que malgré toutes vos pièces, on vous demande de payer de l`argent ?
Concernant la gestion des gares routières, au-delà du fait que vous faites des efforts pour rechercher des fonds pour rendre ces gares modernes, avez-vous songé à "un toilettage" des mentalités au niveau des transporteurs quant on sait que ceux-ci ne sont pas des enfants de c?ur ?

Tia Nestor (Nuit et Jour)
M. Le ministre, ma question est relative à la manière dont la Sotra traite ceux qu`on appelle les fraudeurs. Des personnes sont arrêtées, embarquées à bord des véhicules de la SOTRA, elles sont promenées à travers la ville jusqu`à 21h et ensuite envoyées à la Préfecture de police. Elles y restent au violon jusqu`à ce que leurs parents ou une connaissance viennent et payent les 3.000F. Je voudrais savoir si au niveau du gouvernement, vous êtes informé de ces pratiques-là.

André Silver Konan
(Le Nouveau Réveil)
M. le ministre, vous avez reconnu que des transporteurs sont obligés de descendre à des barrages sans préciser s`ils étaient des barrages de policiers ou de militaires. C`est un mal qui gangrène toute l`économie, qui fait que le coût de la vie est excessivement élevé, tout le monde en a conscience, tout le monde sait le problème et personne y compris vous ne prend des dispositions pour pouvoir arrêter ce fléau. M. le ministre, qu`est-ce que vous faites concrètement pour le problème du racket ?

Georges Kouassi
(Le Courrier d`Abidjan)
Je me dis finalement qu`en Côte d`Ivoire tout le monde le dit, le racket tue et aggrave le coût de la vie mais personne ne dit mot. Est-ce parce que ceux qui rackettent ont un monopole. Dites-nous ce qui se passe au niveau de l`Etat ? N`y a-t-il plus d`Etat dans ce pays ?
Deuxième question, vous avez dit qu`en Côte d`Ivoire tous les camions sont vieux. Il avait été question d`un fonds dans le temps pour permettre aux transporteurs de renouveler leur flotte qu`est-ce qu`il en est exactement ?


Je voudrais dire que la procédure est la suivante. Lorsque vous avez déposé toutes vos pièces à jour, vous vous voyez délivré un ticket unique de traverse. Et lorsque vous avez ce Ticket unique de traverse, l`on ne doit pas vous interpeller au moment ou vous êtes en circulation pour vous exiger autre chose. C`est cela la procédure. Maintenant, il m`a été demandé comment je réagirais si je suis transporteur et que je présente toutes les pièces du véhicule et qu`en plus on me demande autre chose. Je pense que, comme le disait quelqu`un des fois, les transporteurs sont contraints de faire face à cela. Parce que justement cela rejoint toutes les autres préoccupations qui ont été évoquées sur le racket parce qu`il y a des abus de pouvoir que nous constatons. Cet abus de pouvoir de la part des forces de l`ordre fait que quelquefois, malgré la régularité de votre situation, on vous pose d`autres exigences. Et vous avez à choisir entre perdre le temps et pouvoir allez vite. Donc quelquefois, ils sont obligés de réagir Je voudrais vous dire que ce n`est aps la volonté qui manque au niveau de l`Etat. Parce que tout à l`heure, il a été dit que rien n`est fait. Aujourd`hui, cela fait 4 ans que je suis au gouvernement. Je sais combien de fois nous avons eu à échanger sur la question du racket. Quand nous arrivons sur ce point, le gouvernement est unanime sur le fait qu`il faut tout faire pour arrêter le racket. Maintenant que je suis au niveau du ministère des Transports, je constate également la situation. Ce n`est pas seulement l`argent ici qui est le problème mais il y a aussi la vie des conducteurs. Il y a quelques semaines vous m`avez vu rendre visite à des familles à Attécoubé. C`était dans le cadre d`affrontements entre le CeCOS et des transporteurs avec des dégâts que vous ne pouvez imaginer mais également avec des pertes en vies humaines y compris d`innocentes personnes. Ici, il s`agit véritablement, après avoir fait l`état des lieux, de prendre une décision dans laquelle tous doivent se reconnaître. C`est ce que mes prédécesseurs et ceux qui étaient là qui contribuaient de leur côté à trouver une solution, on pense trouver la solution au problème de racket en instituant le Ticket unique de traverse. C`est pour cela que je vous ai dit que quand nous ferons le bilan du Ticket unique de traverse, si nous nous rendons compte que c`est une mesure qui a eu son impact sur la vie des transporteurs, et leur poche également, nous aviserons et nous demanderons au gouvernement de prendre des mesures visant à la légalisation et à sa reconnaissance à travers des textes qui s`imposent ici. Si ce n`est pas le cas, il faudra trouver des solutions qui s`imposent de sorte que le racket, à défaut d`être éradiqué, puisse régresser. Parce que cela a un impact sur l`ensemble des citoyens. Je vous indiquerais que lorsqu`on demande de l`argent à un transporteur, il payera peut-être une ou 2 fois mais les autres fois, il fera payer cela aux passagers, aux citoyens, à celui qu`il transporte. Soit par l`augmentation du coût du transport soit par des cotisations spéciales qui se font à bord du camion. Et cela, nous le savons. Pour moi qui suis originaire d`une région éloignée d`Abidjan, je sais ce qui se fait et ce qui se passe lorsqu`un parent se déplace pour venir jusqu`à Abidjan ou sur son chemin de retour. Cette situation est une question qui préoccupe le gouvernement et nous pensons qu`il faut se pencher là-dessus. Les mesures qui ont été prises jusque-là ne sont peut-être pas encore efficaces ; il faut avoir la volonté d`imaginer d`autres schémas qui nous permettront de parvenir à sécuriser et les recettes et la vie de ceux qui sont sur la route y compris les citoyens qui sont transportés. Ce sont ces dispositions qu`il faut prendre vis-à-vis du racket. La question de l`autorité de l`Etat est une gestion globale. L`autorité de l`Etat est en perte de vitesse sur l`ensemble des concitoyens et dans tous els domaines d`activités au niveau du territoire national. Nous allons faire en sorte que l`autorité de l`Etat soit rétablie sur les routes par le respect vis-à-vis des mesures prises par le gouvernement. Respect que les agents vont devoir observer mais il faut rétablir l`autorité de l`Etat partout ailleurs. Sinon, nous constatons qu`effectivement l`autorité de l`Etat est en perte de vitesse. Concernant la question du renouvellement du parc auto, je voudrai aussi dire que, là aussi, depuis 2002, il a été institué un fonds de développement des transports par décret présidentiel. Ce fonds de développement des transports n`était pas mis en puissance jusqu`à présent. Nous l`avons donc, dans le cadre du groupe de travail, mis en place. Le président de la République et le 1er ministre ont décidé d`activer ce fonds. J`ai échangé, hier, avec le ministre des Finances et nous sommes tous favorables à la mise en place du Fonds de développement des transports dans les tous prochains jours. Ce fonds de développement aura comme ressources un certain nombre de taxes. Quant aux reversements qui seront faits sur les différentes filières du secteur des transports et l`appui de l`Etat, je puis vous assurer que le ministre des Finances est en train d`examiner la possibilité de donner un acompte de démarrage, un fonds de démarrage qui ne nous permet pas de faire les premières opérations. Tout ce qui est lié à la reforme du permis de conduire va nous imposer très prochainement de procéder au recensement des auto écoles, de procéder à l`amélioration des conditions d`examens du permis de conduire. Vous savez que les centres d`examens de la conduite sont des terrains vagues qui se transforment en espace de pratique de sport ou alors en espace de funérailles ou activités de réjouissance. Il y a le tout sur ces terrains et un bon matin, cela se transforme en centre d`examen. On vient, on y met les deux piquets et ça devient des créneaux. Il y a tout cela. Je vous ai aussi parlé des inspecteurs d`examen qu`il faut pouvoir organiser, encadrer, motiver etc. Il y a aussi des commissions d`agréments, des retraits de permis de conduire avec la mesure que nous allons prendre visant l`interdiction du cellulaire au volant. Mais aussi d`autres choses notamment l`interdiction de la cigarette au volant. La décision n`a pas été encore prise de manière ferme mais pour le cellulaire, la décision est prise et le texte sera soumis au gouvernement très bientôt. Ces deux choses ont un impact sur le taux des accidents de la route en terme de cause directe ou indirecte. Les diligences dans le cadre de ces reformes ou dans d`autres activités des transports nous imposent de mettre en place le fonds de développement des transports en Côte d`Ivoire qui va être alimenté par des sources qui seront identifiées à travers un arrêté interministériel que le ministre des Finances et moi-même allons signer dès la semaine prochaine. Ce fonds de développement aura, en son sein, un sous compte qui va constituer la garantie pour tous les opérateurs qui voudront chercher des financements pour renouveler leur parc auto. C`est pour tout cela que nous allons entreprendre des actions pour la mise en place des Groupements d`intérêts économiques entre un certain nombre de concitoyens. Vous savez, à Abidjan, nous avons 11000 propriétaires de véhicules pour 20.000 véhicules. Je veux vous parler des Gbaka, des taxis compteurs et des Wôrô Wôrô. Onze mille propriétaires pour vingt mille véhicules dont une moyenne d`environ un véhicule par propriétaire. Si le propriétaire est seul et qu`il veut son prêt pour acheter un second véhicule, cela devient difficile. Mais s`ils se regroupent dans le cadre d`un Groupement d`intérêt économique (GIE) pour pouvoir demander la caution du Fonds de garantie à l`effet d`avoir les moyens qu`il leur faut pour renouveler leur parc ou augmenter leur parc, je pense que le fonds de développement offrira d`ici quelques mois cette opportunité. Ce ne sont pas les opportunités extérieures qui manquent. Vous savez que les gouvernements indiens, iraniens, chinois et d`autres gouvernements, même le gouvernement américain sont prêts à nous accompagner pour le renouvellement du parc auto mais aussi pour entreprendre un certain nombre d`activités importantes pour la qualité de la vie et dans le cadre de la lutte contre la pauvreté. Je voudrais donc dire que ce fonds là sera en place et dans ce cadre là, il y aura des ressources pour garantir les entraves que les uns et les autres voudront faire au niveau des institutions financières extérieures. A la question des fraudeurs au niveau de la SOTRA, je voudrais dire qu`il faut bannir cela. Nous voulons bâtir un Etat qui préserve la qualité de la vie et qui respecte les droits humains. Je pense que là-dessus, nous allons échanger avec la SOTRA. Peut-être qu`ils n`ont pas encore imaginé un système qui protège les droits de nos concitoyens mais aussi permette à la SOTRA d`entrer en possession de ses dus. Nous allons, avec la SOTRA, étudier la possibilité de traiter avec la manière plus commode les fraudeurs et surtout de ne pas les exposer à des situations qui coûtent plus cher que le ticket qu`ils ont refusé de prendre.

II/ Les Transports inter-Etats

Eddy Péhé
Je voudrais commencer la série des questions par celle que nous a envoyée, ce matin, un de nos lecteurs, par fax : Il a dit ceci : La régie d`assistance en escale, aux aéroports d`Abidjan et de Yamoussoukro était en voie d`être transférée à Air Ivoire pour en être une filiale. Ce dossier, qui devrait être traité conjointement par votre département et celui des infrastructures économiques, connaît un essoufflement. Nous vous remercions de nous donner quelques éclairages.

Parfait Tadjau
(Le Nouveau Réveil)
Je voudrais m`attarder sur la certification de l`aéroport. M. le ministre, que perd la Côte d`Ivoire quand son aéroport n`est pas certifié ?

Bakayoko Lacina (Nord Sud)
Toujours sur la question de la certification, M. le ministre, je n`exagère pas pour dire que l`aéroport d`Abidjan est devenu une véritable plate tournante de toutes sortes de trafics. Des gens qui s`introduisent dans l`avion sans une autorisation, des gens qui se promènent sur le tarmac, ce qui entraîne des disparitions de bagages. Généralement, cela se fait en complicité avec les forces de l`ordre. Dans ces conditions, je ne pense pas que la certification sera obtenue. On l`a ratée deux fois déjà. Dans les discours officiels, on ne constate pas les dispositions prises dans ce sens. Avez-vous connaissances de tous ces faits ? Qu`est-ce qui sera fait ?

Camara Adiatou (Le Routier)
Je voudrais aborder le problème sur la SITARAIL. Je suis enfant de cheminot. Je connais les énormes dépenses effectuées pour installer les gares. Je prends les gares d`Anoumaba, de Tiémélékro, de Dimbokro jusqu`à Ferké. Mais ces gares sont restées enclavées aujourd`hui. Qu`est-ce que la SITARAIL ou le ministère de la tutelle fait pour que ces gares reprennent vie ?
La régie de gestion des services en escale au niveau de nos aéroports, notamment à Abidjan, est en cours d`examen par le gouvernement. Le conseil du gouvernement a déjà examiné la question. Le conseil des ministres n`a pas encore validé les conclusions. Au moment où nous arrivions au niveau du ministère des Transports, la décision avait été prise par le chef de l`Etat de confier la gestion des services en escale à Air Ivoire qui doit avoir la concession de cette activité. Une filiale d`Air Ivoire va être créée lorsqu`un tout prochain conseil des ministres aura validé les travaux du conseil du gouvernement qui recommande la création de cette filiale. C`est donc cette filiale qui, ayant la concession, doit désormais s`occuper de tout ce qui est service en escale, aux passagers et aux avions ; qui va coordonner pour le compte de l`Etat, avec une contre-partie de redevance à payer sur une certaine période que nous allons arrêter d`accord partie entre le ministère de l`Economie et des finances, le ministère des Infrastructures, le ministère des Transports. Donc la question est en train d`être examinée. Nous-même, nous pensons qu`il faut aller vite. Parce que nous voudrions vous dire que les services en escale, ce n`est pas moins d`un demi milliard par mois. Donc, ce sont d`énormes ressources qui sont engrangées. Ce sont plusieurs petites entreprises qui interviennent. C`est des citoyens qui ont du travail grâce à ces activités qu`il faut organiser, qu`il faut développer et faire en sorte que l`Etat puisse avoir les dividendes. Et en confier à Air Ivoire. On pourrait donner l`opportunité à la compagnie nationale d`avoir d`autres activités en dehors du transport aérien, qui puisse certainement conforter sa trésorerie. Mais la décision définitive sera prise en conseil des ministres lorsque nous allons présenter le rapport. Et en ce moment, nous vous informions des détails de la concession et des objectifs que lui sont assignés. Ensuite, que perd la Côte d`Ivoire avec un aéroport non certifié ? Eh bien, beaucoup de choses. C`est notre image qui prend un coup. C`est quelquefois la honte que nous récoltons. C`est des pays, supposés moins nantis et mal logés par rapport à nous, qui font des vols directs sur les Etats-Unis, sur d`autres pays dans le monde. Et nous ne le faisons pas. Les pays, comme le Sénégal, le Ghana, le font. Certains pays comme le Togo ont réussi l`audit du système des transports là où nous avons échoué quatre fois. C`est en tout cas, bien de choses que nous perdons. Mais aussi, ce sont des ressources économiques que l`Etat perd. Et c`est le budget du citoyen qui est creusé. Parce que, lorsque nous avons la possibilité de faire des vols directs à partir de la Côte d`Ivoire sur tous les pays, je suis sûr que ce que vous payez pour aller à Washington ne sera plus ce que vous payez aujourd`hui. Et les désagréments que vous enregistrez parce que vous êtes obligés de passer soit par Paris, soit par Dakar, Accra pour un autre pays européen, tout cela va prendre fin. Donc, c`est beaucoup de choses que nous perdons ici. C`est pour cela qu`au nombre des priorités que nous avons mentionnées en début d`échange, figure en bonne place, la certification de l`aéroport. Nous-même avons saisi le gouvernement pour nous donner les moyens de pouvoir procéder aux actions qui nous conduiront à la certification. L`examen en cours est sur la table du gouvernement. Je voudrais dire que nous le ferons incessamment. Notre souci actuel, c`est que l`aéroport d`Abidjan va être audité par l`Organisation de l`aviation civile internationale au 1er trimestre de l`année 2008. Et nous n`avons encore rien fait pour éviter un 5e échec, là où nos frères du Togo sont passés avec près de 70% des points. Voici des soucis. En même temps, le gouvernement a le souci d`éviter d`augmenter le prix du billet d`avion. Parce que le moyen le plus facile serait de dire on augmente légèrement la taxe passager. Et en ce moment, on a les ressources pour pouvoir faire face à ça. Le gouvernement doit faire un choix. Certainement que le Trésor va investir. Nous sommes en train d`explorer d`autres voies à travers la coopération bilatérale. Sinon, c`est un cabinet canadien qui était venu faire l`audit à la demande du gouvernement qui va signer un mémorandum d`accord avec le ministère des Transports et l`ANAC à l`effet de nous accompagner sur le chemin de la certification. Nous voudrions vous dire que les pays, qui sont comme la Côte d`Ivoire et qui sont parvenus à la certification, sont ceux qui ont pris la décision de se faire encadrer par un cabinet international. Parce qu`il ne s`agit pas de construire une clôture seulement. Il ne s`agit pas d`acquérir simplement un radar. Il s`agit de procédure et de comportement, des fois de petits actes qui sont enregistrés. Vous savez, parfois, pour nous qui sommes ministres, quelquefois, quand on arrive de l`étranger, les collaborateurs qui viennent nous accueillir à l`aéroport, sont parfois 10 sur le tarmac. Ça, ce n`est pas normal, sauf s`ils ont tous des cartes d`accès. Mais vous ne pouvez pas avoir autant de personnes qui ont des cartes d`accès jusqu`au tarmac. Tous ceux qui y travaillent, ne sont pas toujours en situation régulière. D`ailleurs, nous sommes en train de renouveler les cartes d`accès. Parce que nous nous sommes rendu compte que des cartes d`accès sont fabriquées ailleurs. Et que tout le monde a des cartes d`accès à l`aéroport. J`ai donc instruit l`ANAC de prendre des dispositions pour renouveler les cartes d`accès pour les mois à venir. Vous voyez, il y a beaucoup de problèmes. Lorsque nous avons un système sécurisé de vérification des bagages, des radars qui ont été commandés vont arriver bientôt, il faudra trouver les ressources humaines compétentes pour pouvoir les exploiter. Partout où il y a la certification, ce n`est pas forcément la police qui contrôle les personnes qui rentrent et qui sortent. Des fois, ce sont des sociétés privées correctes qui se voient confier une telle activité. Donc, il y a beaucoup d`activités qu`il faut dérouler ici. Il y a des procédures à mettre en place et un comportement qu`il faut enseigner, faire accepter à tous. Y compris les autorités, les hommes avec les galons, tous ceux qui influencent et qui passent. Tant que nous ferons comme ce qui se passe, l`aéroport d`Abidjan ne sera pas certifié. Evidement, c`est d`énormes ressources que nous perdons. Mais, c`est aussi notre image qui prend un coup. Les actions pour la certification, je les ai déjà abordées. Puisque je vous dis que depuis deux mois maintenant, nous avons saisi le gouvernement de ce que la certification fait partie de nos priorités.
Nous voudrions remercier la fille du cheminot pour toutes les informations qui nous ont été données. Nous avons pris bonnes notes. Nous allons les étudier avec SITARAIL. Nous voudrions dire qu`avec la réunification, la normalisation, SITARAIl va reprendre ses activités. Les populations, qui ont accepté ces investissements sur leur sol, vont être aidées pour que le coût du transport pour elles ne soit pas excessif au moment où elles sont en train d`aider au développement des transports au niveau de la Côte d`Ivoire.

Parfait Tadjau
(Le Nouveau Réveil)
M. le ministre, tous les jours que Dieu fait, les radars en rajoutent aux souffrances des Abidjanais. Je voudrais savoir comment fonctionnent nos radars ? Nos radars ont-ils un fonctionnement purement africain ?

Lancina Bakayoko
(Nord Sud Quotidien)
M. le ministre, savez-vous que le problème de radar est devenu un poste budgétaire pour les forces de l`ordre ? Savez-vous que les radars ne sont plus à titre préventif et que maintenant les forces de l`ordre se cachent dans la brousse pour pouvoir attraper d`éventuels contrevenants ? Savez-vous également que les automobilistes n`ont aucun moyen de vérifier la véracité du radar ? Quand on approche l`OSER, ils disent qu`ils sont en train de voir. Est-ce qu`aujourd`hui l`OSER, peut nous rassurer pour dire que désormais quand quelqu`un est pris, il peut vérifier.

Ahua Kouadio (Le Front)
Je voudrais intervenir sur les Affaires maritimes et portuaires. M. le ministre, un nouveau directeur général vient d`être nommé. Avant sa nomination, les agents avaient comme doléances que l`un des leurs soit nommé à la tête de ce département. Dites-nous, est-ce que le nouveau directeur général sort des rangs des Affaires maritimes et portuaires ? Ma deuxième préoccupation, c`est l`Académie régionale des sciences et techniques de la mer (ARSTM). Cette Académie a des problèmes budgétaires et des problèmes d`organisation. Est-ce qu`aujourd`hui, cette institution fonctionne correctement ?

Diarrassouba Sory
(Le Nouveau Réveil)
Concernant le Hadj, peut-on savoir s`il y a des compagnies aériennes désignées pour le transport des pèlerins ?

André Silver Konan
(Le Nouveau Réveil)
M. le ministre, j`aimerais présenter un cas pratique. De Yopougon à Adjamé, il y a un contrôle radar. Mais, il n`y a aucune pancarte qui existe et qui indique le niveau de vitesse qu`il faut observer. Et donc, c`est au gré de l`agent qui vous intercepte. Quand vous roulez à 60km/h, on vous dit que c`est à 50km/h que vous devez rouler. Lorsque vous roulez à 80km/h, on vous dit que vous devez rouler à 60km/h. Le problème de panneau de signalisation est très important. Il n`y a plus de panneau de signalisation. Qu`est-ce que vous faites dans ce sens ?

Huberson Digbeu
(L`Intelligent d`Abidjan)
Je voudrais revenir sur la question de l`OSER dont a parlé mon confrère. Le samedi dernier, le président Fologo s`est attaqué à cette structure en disant qu`il était contre l`existence de l`OSER qui a un gros budget et qui ne fait rien du tout. Et qu`il fallait faire le bilan de cette structure et la faire disparaître. Etes-vous d`avis avec le président du Conseil économique et social ?
Merci beaucoup. Concernant la dernière question, nous n`avons pas écouté l`intervention du Président Fologo. Sur la réaction du président Fologo, peut-être qu`on va l`approcher pour savoir ses motivations. Ce que nous pensons, c`est que nous, nous avons le souci de donner à nos structures les moyens de pouvoir être efficaces, en même temps que nous devons prendre des mesures pour garantir leur efficacité. Parce que l`efficacité, ce n`est pas seulement les moyens, c`est un certain nombre d`articles à mettre en ?uvre. Et justement, lors de la passation des charges, nous avons vu que la question de la réforme de l`OSER était déjà sur la table et nous allons certainement nous pencher sur ces questions les jours à venir. Maintenant, gros budget de l`OSER, nous ne croyons pas parce que nous savons le volume des tâches à faire. Est-ce que cela est fait efficacement ou pas ? C`est une question à laquelle nous devons répondre lorsque nous aurons évalué cela. Nous voudrions dire que nous commençons notre cinquième mois à la tête du ministère des Transports, et que c`est une structure lourde avec beaucoup de problèmes. Nous vous avons dit ce que nous avons rencontré. Nous sommes arrivé à la tête d`une structure qui était en crise à l`intérieur de la crise ivoirienne. Il fallait beaucoup écouter ; il fallait beaucoup observer avant de nous engager. Mais, nous vous assurons que ce n`est pas la volonté de changement qui manque en Côte d`Ivoire. Et que chaque fois que nous constaterons qu`il faut s`attaquer à un problème et trouver des solutions, nous n`hésiterons pas à le faire, en toute conscience et en toute responsabilité. La question des infrastructures, nous nous rappelons que nous étions au parlement, lorsqu`il y a eu ce débat sur le radar et sur ce que le contrevenant devrait payer. On faisait payer dix mille francs alors que de manière légale, c`est deux mille francs. C`est depuis ce temps que le gouvernement a rappelé les montants assignés à chaque cas d`infraction au code de la route. Nous voudrions dire que dans le cadre de la réforme du permis de conduire, un certain nombre de dispositions ont été prises. C`est pour cela que le nouveau permis va comporter un certain nombre de dispositifs pour héberger des informations concernant le conducteur. Dont le nombre d`accidents que vous avez faits ; si vous avez été mis en cause dans le cadre de ces accidents ou si c`est votre véhicule ; s`il y a eu mort d`homme, si vous avez été pris en excès de vitesse, pour un non respect de signalisation ou un stationnement interdit, tout cela sera enregistré. Nous vous avons parlé tout à l`heure de la commission de retrait des permis de conduire. Ça veut dire que nous pouvons être amené à retirer le permis de conduire si vous accumulez un certain nombre de points. Il n`est donc pas exclu que les taxes à payer, lorsque vous êtes en effraction, puissent être payées auprès des structures compétentes du ministère des Finances. Mais, on va mettre sur votre permis que vous avez été pris en excès de vitesse et que vous devez payer 2000 Frs. Lorsque vous aurez payé, on fera en sorte qu`on retire les informations selon lesquelles vous devez de l`argent. Lorsque nous parviendrons à mettre en place un tel système, personne ne sera obligé de payer de l`argent à l`agent qui vous a arrêté. Tant que nous ne parviendrons pas à faire cela, nous serons loin de la modernité, et évidemment, nous allons toujours exposer les usagers à un certain nombre de sanction. Vous voyez que quand on parle de nouveau permis de conduire ce n`est pas que la dimension qui change. Il y a, par exemple, quelques informations confidentielles sur l`état de santé des conducteurs. Il y aura un endroit qui va indiquer les restrictions. Si au niveau de la restriction, on dit que vous devez porter des verres correcteurs pour conduire, si le policier vous trouve et il prend votre permis et qu`il voit que vous ne portez pas de verres, vous êtes en infraction. Il y aura donc, soit une puce, soit un code, qui sera sur le permis et qui enregistrera ces informations qui ne sont pas accessibles à tous. Il y aura, par exemple, le groupe sanguin qui sera mentionné sur le permis de conduire. Le directeur général de la DGAMP est là. C`est le Lieutenant-colonel Brou Clément. Il est administrateur des Affaires maritimes de classe principale. Donc il est bien de l`administration des Affaires maritimes. Et il était le chef de l`Arrondissement maritime d`Abidjan. J`ai dit au personnel que je comprends tout à fait qu`ils ne veulent pas que quelqu`un d`un autre corps vienne les commander. Mais que je ne voulais aller d`intérimaire en intérimaire et que le gouvernement et le Président de la République signent un décret nommant quelqu`un de leur corps. Et c`est ce qui a été fait. Dans les jours à venir, il y aura la nomination d`un directeur général adjoint. Et certainement des réaménagements au niveau du service financier de cette direction générale. L`Académie des Sciences et techniques de la Mer appartient aux pays de l`OMAOC (Organisation Maritime de l`Afrique de l`Ouest et du Centre) qui regroupe 25 pays. Il y a l`Académie d`Abidjan, de Lagos et d`Accra. Et l`Académie d`Abidjan appartient à l`ensemble des pays francophones et lusophones. Et elle forme des marins. Des marins navigants et des marins sédentaires qui restent au sol. C`est une école qui appartient à plusieurs pays. Et qui a donc un conseil d`administration présidé par le ministre ivoirien des Transports. Mais qui, depuis notre crise, enregistre des difficultés. Au point où pratiquement depuis plus de 5 ans, il n`y a pas eu de réunion du Conseil d`administration et il n`y a pas de contribution financière venant des autres Etats. C`est cette anomalie que nous allons corriger à l`occasion de la prochaine réunion de l`OMAOC qui va avoir lieu à Luanda. Pour pouvoir échanger avec nos collègues des autres pays pour que nous puissions relancer l`Académie et que nous lui donnions les moyens d`accomplir sa mission. Le Hadj, c`est une préoccupation du gouvernement. Nous-même avons fait des observations au Premier ministre et au Président, il y a quelques jours seulement. Parce que justement au niveau de l`Arabie Saoudite, le délai pour pouvoir indiquer le nombre de pèlerins que demandent les autorisations d`atterrissage sur les aérodromes saoudiens, est fixé au 1er octobre. Donc, nous sommes à moins de deux mois et nous devons aller vite. Et comme, quand on voit le Hadj on voit surtout le transport, alors que nous n`avons pas la gestion des cultes, nous sommes en train d`activer tout cela pour que nous n`ayons pas de responsabilité quelconque mais surtout pour que le coût du Hadj soit supportable pour le plus grand nombre. Je pense que dans le courant de la semaine prochaine, le coût du Hadj pour l`édition de cette année, les dates de départ et de retour soient communiqués. En ce moment là, tous ceux qui veulent aller, vont devoir payer. L`Etat joue un rôle central dans l`organisation du Hadj cette année. Au ministère des Transports, nous avons pris des dispositions. Air Ivoire s`est vu confier le transport des pèlerins. L`estimation actuelle, c`est plus de 3000 pèlerins y compris ceux qui n`ont pas pu partir l`année dernière. Donc ces 3000 pèlerins seront transportés selon les dispositions prises par Air-Ivoire avec les compagnies avec lesquelles il a signé un partenariat. Ce sera 5 vols directs qui seront organisés. Et à partir de la 3ème semaine de Novembre, vers l`Arabie Saoudite. Nous prions Dieu de nous inspirer, de faire en sorte que les parents musulmans ne souffrent pas comme l`année dernière. Et le ministère des Transports jouera son rôle pour les soulager et leur offrir les meilleurs services possibles. En ce qui concerne le code de la route, il y a deux choses. Quand vous avez votre permis de conduire, vous êtes supposé connaître les vitesses limitées au niveau des villes. C`est-à-dire que vous devez savoir quelle est la vitesse limite à Abidjan. Lorsque vous êtes sur une voie, à deux sens comme les boulevards, où une voie secondaire. Le code de la route doit pouvoir nous le dire. Si bien que lorsque vous conduisez, vous êtes supposé connaître cela. Mais ceci dit, le rôle de l`OSER n`est pas seulement la répression mais également la prévention. Et je comprends tout à fait que nous puissions mettre des panneaux où il y a des radars pour annoncer la vitesse limite. Parce que l`objectif, c`est d`amener les citoyens à ne pas faire d`excès de vitesse pour éviter les accidents de la route. Donc, nous allons essayer de corriger les failles s`il y en a. Dans le cadre de la réforme du permis de conduire, il va être édité une brochure des questionnaires qui devront être posés aux candidats à l`examen du code de la route. Dans tous les grands pays, c`est ainsi. Moi, le seul permis étranger que j`ai c`est le permis américain. Quand je suis arrivé, mon ami qui m`a reçu et moi, sommes sortis dans la même soirée. Nous sommes allés à des dizaines de kilomètres. Et au retour, il m`a demandé de conduire. Pour ceux qui connaissent Washington, il y a le best way, qui est une grande voie. Pratiquement cinq voies. Nous sommes sortis sur cette voie. J`avais des problèmes pour conduire. Nous avons avancé jusqu`à un certain niveau et quand nous sommes sortis du best way il a repris le volant. Et nous sommes allés à la maison. Deux jours après, il m`a dit qu`il fallait que j`aie mon permis. Je lui ai demandé s`il me fallait aller à l`auto-école. Il m`a répondu par la négative. Mais plutôt aux centres d`examen. Qui sont des structures de l`Etat, organisées pour recevoir les candidats à l`examen du code. Là-bas, il y a des brochures avec plus de 100 questions. Et on vous pose 10 questions sur les 100. Vous prenez la brochure. Et si vous êtes capable, vous vous inscrivez sur place. On vous dit ce que vous devez payer. Vous payez et vous faites l`examen. Vous avez un permis de conduire reconnu par les Etats-Unis, tel que le permis ivoirien. Quand vous n`êtes pas capable de répondre aux questions sur place, vous prenez la brochure et vous allez chez vous avec, dans le but d`étudier les questions et revenir. J`ai donc étudié la brochure que mon ami avait chez lui. J`ai étudié pendant quatre jours. Et nous sommes partis. Je me suis inscrit sur place. J`ai attendu qu`on me fasse appel en fonction de mon numéro d`ordre. J`ai passé mon examen. J`ai été reçu au code. J`ai laissé les papiers avec mon adresse. Et quelques semaines après, on m`a expédié mon permis à la maison. Donc, nous sommes en train d`imaginer que ce ne soit plus n`importe quelle question qu`on pose aux candidats. Nous allons arrêter au niveau de la Direction générale des transports terrestres et de la circulation, la liste des questions qu`on pose à un candidat au code. Ce sera 200, ou moins de 100 questions, nous allons voir cela. Et le rôle des auto-écoles, ce sera justement d`aider les gens à connaître la signalisation. Mais si quelqu`un de l`extérieur dont le permis ne peut pas être utilisé ici longtemps arrive, et que nous constatons qu`il sait conduire, il prend la brochure et fait comme nous avons fait ailleurs pour pouvoir disposer du permis de conduire.

Bandama JJ (Le Front)
Monsieur le ministre, j`allais dire monsieur le président, ce n`est un secret pour personne, l`UDPCI est en crise. Hormis le cas Noutoua Youdé, nous nous rendons compte que l`UDPCI se vide de son monde. Tia Monnet est partie, Boni Claverie est partie, Kaé Eric est parti, etc. Et toujours à l`UDPCI, on se contente de dire que ceux, qui sont partis, sont des ténias. Alors que le vrai problème est là. Ceux qui partent, en effet, dénoncent le manque de démocratie au sein du parti, la main mise sur le parti par le tandem Mabri-Blé Guirao. On est donc tenté de poser la question: est-ce que le président Mabri est vraiment l`homme de la situation pour gérer l`héritage du Président Guéi ? Deuxième préoccupation, monsieur le président, l`UDPCI est en procès depuis deux ans. Procès intenté par l`ancien président Akoto Yao. Et puis, il y a certains dissidents qui sont sortis de leur gong pour réclamer le verdict de ce procès. Nous sommes tenté de vous demander: si le verdict vous destituait à la tête du parti, accepteriez-vous de devenir simple militant ?

Jean Baptiste Essis
(Le Temps)
Je voudrais savoir, Monsieur le président, si dans la crise à l`UDPCI, notamment en ce qui concerne le cas Noutoua Youdé, il n`était pas plus sage de laver le linge sale en famille que de l`exposer partout sur la place publique ?

Huberson Digbeu
(L`Intelligent d`Abidjan)
Il y a une question qui me hante beaucoup. Je n`ai pas compris pourquoi le président Mabri n`était pas aux obsèques du Général Guéi. Quelles en sont les raisons fondamentales ?

Lassiné Bakayoko (Nord-Sud)
Monsieur le président, Noutoua Youdé, ancien président du groupe parlementaire UDPCI a été remplacé par le président Woi Messé. Et M. Siki Blon Blaise dit que Noutoua Youdé s`est rendu coupable de mauvais comportements et qu`il aurait tenu des propos désobligeants à l`endroit du fondateur de l`UDPCI, notamment à Zouan-Hounien. Est-ce qu`on peut avoir aujourd`hui le contenu de ces propos désobligeants. Qu`est-ce qu`il a dit concrètement au point qu`aujourd`hui, il soit réduit à la qualité de simple militant?

Diawara Samou (Le Patriote)
Monsieur le président, nous apprenions récemment que votre résidence à Zouan-Hounien a été attaquée par les forces de défense et de sécurité de Côte d`Ivoire. De quoi s`agit-il concrètement ? Par ailleurs, nous étions récemment avec le fils du Général Guéi, Franck Guéi à Danané lorsqu`il accusait le Président Henri Konan Bédié et le Premier ministre Alassane Dramane Ouattara d`être les assassins de son père. Quel commentaire faites-vous de cette accusation ?

Joël Abalo
(Le Nouveau Réveil)
Monsieur le président, qu`est-ce qui vous a surpris dans le comportement de M. Noutoua ? Je m`explique, M. Noutoua Youdé a été député PDCI avant de vous rejoindre à l`UDPCI.
Merci. J`ai constaté qu`il y a certains organes qui n`interviennent que maintenant. C`est qu`il y a de la matière. C`est une bonne chose. Je suis un démocrate, libre et ouvert. Je n`ai pas de problèmes avec Noutoua Youdé. Il faut vraiment que vous reteniez ça. Je n`ai pas de problèmes avec mon grand frère Noutoua Youdé Célestin, député de Bin-Houyé et précédemment membre du bureau politique de l`UDPCI, vice-président de l`UDPCI, président du groupe parlementaire UDPCI mais qui continue donc d`exercer selon la loi ses fonctions de député à l`Assemblée Nationale et de président du conseil général de Danané, élu à ce poste sous la bannière de l`UDPCI. Il faut que cela soit clair. Et il n`y a pas eu d`affrontements entre les partisans de Noutoua et les partisans de Mabri à Zouan-Hounien. Je voudrais vous dire que Zouan-Hounien est ma circonscription. Il n`y a pas eu d`affrontement entre les partisans de qui que ce soit. Il y a eu simplement un incident qui a opposé les forces de l`ordre, en particulier des éléments du détachement des FANCI et des jeunes de la ville. Ce que je vous dis m`a été rapporté par l`administration territoriale et donc les éléments des FANCI sont allés à ma résidence. L`affrontement s`est passé à peu près 400 ou 500 mètres de ma résidence. Ils ont dit que leurs agresseurs sont allés chez moi pour se réfugier. Donc ils poursuivaient leurs agresseurs et ils ont voulu entrer dans la maison. Ils ont essayé de défoncer le portail. Ils n`ont pas pu parce que c`était fermé. Ils ont cassé des chaises qu`ils ont trouvées devant la maison. De là, ils sont partis en ville pour passer à tabac des jeunes dont deux ont été grièvement blessés. Voilà ce qui s`est passé. Donc ce n`était pas une affaire de participants de Noutoua et ceux de Mabri. Ce que je sais, c`est que j`ai mes partisans et je peux même dire que j`ai tous mes partisans à Zouan-Hounien. Ça, il faut que ce soit clair. Donc s`il y a un affrontement entre mes partisans et quelqu`un d`autre, ce que je ne souhaite pas du tout, et ce que j`éviterai, ça risque d`être grave. Donc il n`y a pas eu ça. Donc il ne faut plus écrire ça. Cela dit, lorsque cela s`est passé, le préfet nouvellement affecté et installé à Zouan-Hounien est parti avec le secrétaire général de préfecture et la brigade de gendarmerie pour constater. Puis, le préfet s`est rendu à l`hôpital pour voir les blessés, les consoler. Il y a quelques jeunes qui avaient été emprisonnés, après avoir été bastonnés. Le préfet a ordonné leur libération, ce qui a été fait et les choses sont rentrées dans l`ordre. Sauf qu`il y a une réaction. La réaction de la population à travers les chefs de cantons et des villages, les responsables des jeunes et des femmes qui ont fait une marche sur la préfecture pour faire quelques revendications. Et je pense que l`administration territoriale a noté cela. Moi-même, je suis arrivé de Zouan-Hounien le lundi dernier (Ndlr : lundi 13 août 2007). Et dans la matinée du mardi 14, j`ai reçu chez moi le secrétaire général de préfecture, les officiers, les sous-officiers et des représentants de militaires de rang en fonction à Zouan-Hounien, pour leur passer le message du chef de l`Etat et du Premier ministre. Message qui m`a été inspiré en tout cas, par la mission que nos patrons nous ont confiée ces derniers temps. Mais ce n`était pas un message qui m`a été confié spécifiquement. Mais j`ai indiqué aux uns et aux autres qu`avec l`accord de Ouaga, nous nous inscrivons dans le processus de paix puisque nos forces de défense et de sécurité avaient un rôle à jouer en la matière pour rassurer la population, pour les sécuriser et pour construire la paix. Donc j`ai invité par la suite, les uns et les autres à respecter la volonté du gouvernement et à faire en sorte que notre armée qui attend en tout cas sa restructuration et sa réunification puisse indiquer la voie à suivre pour le rassemblement de l`ensemble de nos concitoyens, que nous attendons. Je crois que ce message a été compris. J`avais demandé à ceux qui étaient chez moi de porter plainte contre les éléments qui ont détruit mes chaises pour destruction de biens d`autrui. Mais par la suite, j`ai demandé à la brigade de considérer cette plainte comme étant désormais sans objet. Ce qui a été fortement applaudi par les éléments et nous nous sommes séparés sur ces mots. Donc il y a l`apaisement, il n`y a pas de tension. Tout se passe très bien. Je suis allé même pour une tournée politique pendant 48 heures dans la circonscription de Bin-Houyé. Là aussi, c`était le grand accueil. Tout s`est vraiment bien déroulé. D`ailleurs à Bin-Houyé, c`est le major Essis, chef du détachement des FDS, avec 8 éléments, qui m`a accompagné pendant cette tournée qui prenait fin chaque fois entre 1 heure et 2 heures du matin. Donc disons, il n`y a pas de problème " Noutoua ". Il n`y a pas de bras de fer. Ce qui s`est passé, c`est le fonctionnement normal d`un parti. En tout cas nous à l`UDPCI, c`est comme ça. Vous posez un certain nombre d`actes qui vont à l`encontre de l`intérêt du parti, on vous interpelle et puis après quand ça continue, on vous appelle pour que vous vous expliquiez devant l`organe compétent. C`est ce que nous avons fait. Nous n`avons pas enregistré la présence de notre frère, le camarade militant, à l`audition devant le bureau politique réuni en conseil de discipline. Et le bureau politique réuni en conseil de discipline a pris les sanctions qui s`imposent en la matière c`est-à-dire sa suspension de toutes les fonctions exercées dans le parti mais aussi pour le compte du parti. Et c`est ce que le groupe parlementaire a mis en ?uvre en le remplaçant à la tête du groupe parlementaire UDPCI. Voilà ce qui s`est passé. Et donc, je voudrais dire qu`il y a eu un certain nombre de propos et de faits qui venaient de lui et qui allaient contre l`intérêt du parti. Et nous l`avons interpellé sans pouvoir avoir de réponses. Mais le bureau reste ouvert. Le jour où le militant Noutoua Youdé va saisir la direction du parti pour dire qu`il veut être entendu par le Bureau politique, eh bien on l`entendra. Et si après ses explications, la sanction doit être levée, la sanction sera levée par le Bureau politique lui-même, si ce n`est pas le cas, eh bien le président du parti informera le prochain congrès pour qu`on arrête les dispositions qui s`imposent. Maintenant, le militantisme dans les partis est libre. Et chacun va où il veut et fait ce qu`il veut. Mais à l`UDPCI, nous attendons que les dispositions réglementaires que nous avons tous librement adoptées soient respectées. Est-ce que nous sommes surpris de son comportement ?
Nous disons oui. Cette déviation du vice-président est tellement rapide que nous sommes surpris. Maintenant pour ce qui s`est passé, vous savez que nous-même, nous étions militant du PDCI. Nous en avions été l`animateur au MEECI et à la jeunesse du parti, nous avons été l`acteur de son exaltation à l`extérieur de la Côte d`Ivoire. Il y a eu un certain nombre d`incompréhensions et nous avons créé l`UDPCI. Nous voudrions vous dire que pour nous qui ne sommes pas présenté sous la bannière du parti (PDCI) qui étions supposé être un candidat indépendant, nous avons bénéficié moins du Général que le candidat du PDCI qui était Noutoua. Puisqu`il avait un véhicule pour les campagnes. Donc ça, ce n`est rien. Ce qui est surprenant, c`est la vitesse et la célérité dans les changements que nous avons enregistrés. C`est ça qui nous étonne. Les gens, pendant qu`ils partent, d`autres arrivent. Voici par exemple, Ouattara Clément qui est là. Donc, si nous voulons enregistrer tout ça, cela va être compliqué. Ce qu`on voit, ce sont les départs, mais on ne fait pas attention aux arrivées. Nous voudrions dire en toute honnêteté qu`il n`y a pas un tandem entre Blé Guirao et moi. Dans le parti, tous sont mes collaborateurs. Certains peuvent se faire voir beaucoup plus que d`autres. Tout cela fait partie de la vie du parti. Mais, nous sommes au-dessus de tous et nous essayons de faire en sorte que chacun joue son rôle selon son tempérament, selon ses moyens, selon son engagement et c`est ce que nous essayons de faire. Et lorsque la situation déborde, nous interpellons pour que la cohésion, au niveau du parti, soit préservée. Nous pensons qu`ils sont en train de gérer l`héritage politique du président Guéi. Nous attendons que les organes compétents, bureau politique, comité central, les récompensent à la base. Et que peut-être le congrès puisse nous dire demain que nous nous sommes trompé. Mais, nous croyons que nous avons bien surveillé et développé cet héritage pour que ça devienne une formation politique incontournable qui soit capable de gouverner la Côte d`Ivoire de la meilleure manière possible. C`est ce que nous essayons de faire. Ce n`est pas évident, ce n`est pas facile. Mais nous avons, pour nous, la détermination, des atouts que nous ne voudrions pas énumérer ici. Mais, qui sont des atouts importants pour que l`UDPCI, à court et moyen termes, devienne une force politique importante au niveau de la sphère politique en Côte d`Ivoire. Nous sommes démocrate et nous respectons nos institutions. Nous souhaitons que tous respectent nos institutions également. Le jour où il y a un esprit quelconque qui nous disqualifie eh bien, nous prendrons acte. Ils comprendront qu`il ne faut pas s`entendre à des surprises. Parce que tout ce que nous avons fait, nous l`avons fait conformément à notre législation. Et nous voudrions vous dire tout de suite que nos rapports avec Paul Akoto Yao chez qui nous étions tous, hier soir (NDLR mercredi) sont des bons rapports. Ce sont des militants qui disent beaucoup de choses sur le compte d`Akoto, qui lui-même ne savait pas où cela nous mène. Comme dans tous les partis, nous avons connu des incompréhensions. Mais tous ceux, qui se sentent fondamentalement UDPCI, continuent d`exercer leur militantisme à l`intérieur de la formation et tous trouvent au sein de la direction une oreille attentive pour leur permettre d`apporter leur contribution de manière efficace au parti.
Pourquoi nous n`étions pas aux obsèques du Général Guéi Robert ? Pourquoi l`UDPCI n`était pas aux obsèques ?
C`est l`UDPCI qui n`y était pas. Ce n`était pas que Mabri. Parce que c`est une réunion de direction qui a décidé que nous ne participions pas car, nous avions estimé que les obsèques n`étaient pas organisées pour que la dignité et l`honneur du défunt soient préservés, c`est ça. Sa dignité et son honneur n`étaient pas préservés. Et nous continuons d`exiger que le Général Guéi soit enfin réhabilité. Nous voudrions vous dire que notre position est que le général Guéi Robert n`a rien fait entre le 18 et 19 septembre 2002 pour mériter ce sort-là. Pour être assassiné. Et ça, aucun Ivoirien aujourd`hui ne peut soutenir le contraire. Tous, du chef de l`Etat jusqu`au citoyen le plus modeste, nous savons que Guéi Robert n`a rien fait le 19 septembre pour être assassiné. Et c`est le cas et que nous sommes tous d`accord. Pourquoi n`avons-nous pas le courage de le déclarer face à l`opinion nationale et internationale ? Pourquoi l`Etat de Côte d`Ivoire ne fait-il pas cette déclaration pour dire que le Général a été assassiné sans être au front ou qu`il se rendait à la RTI pour une déclaration ? Ça, c`est la première chose que nous demandons. La deuxième chose, qu`on nous dise où nous en sommes avec l`enquête ? On ne demande pas des résultats, mais qu`on nous dise où en sont les enquêtes ? Et puis, la troisième chose c`est vrai que dans la Côte d`Ivoire moderne, ce sont les enfants qui sont héritiers ou les épouses. Son épouse n`étant plus là, ce sont les enfants qui ont la décision sur tout ce qui doit se passer. Mais, nous sommes tous Africains. Et nous savons un peu le rôle de la chefferie chez nous, le respect de nos traditions dans la cohésion sociale. Les parents du président Guéi se sont déplacés plusieurs fois de Kabacouma. Nous n`allons pas vous raconter les misères qu`on leur a fait connaître quelquefois. Souvent des gens se sont organisés pour aller les prendre au corridor, en leur disant qu`ils sont venus les accueillir pour les conduire chez Mabri. Et ils se sont retrouvés au commissariat de police pour être libérés 24 heures après. Des vieux qui, pour certains, n`ont jamais mis pied à Abidjan qui se sont retrouvés dans ces conditions. Il y a eu un certain nombre d`engagements de l`Etat pour qu`il soit tenu compte de leur position. Mais, cela n`a pas été fait. Et nous ne sommes pas venus aux obsèques. L`UDPCI a été solidaire de ses parents. Nous avons dit aux parents que leurs décisions prévalaient. Nous nous ne faisons que accompagner. Nous n`avons jamais discuté l`héritage biologique du président Guéi à qui que ce soit. Nous savons que nous n`avons pas ce droit. Mais, il a été le président de l`UDPCI. Et l`UDPCI a le devoir de faire en sorte que son honneur et sa dignité soient préservés. Et nous travaillons à ça jusqu`à ce que nous obtenions gain de cause. Voilà pourquoi nous n`étions pas aux obsèques du président Guéi. Les accusations de Franck, vraiment, nous ne pourrons pas faire de commentaire. Nous pensons qu`il faut se tourner vers lui pour qu`il puisse s`expliquer. Nous attendons de savoir les résultats de l`enquête. Si les enquêtes révèlent que le Président Bédié est co-auteur, nous demanderons que la loi puisse punir le Président Bédié. Si c`est le président Ouattara, ce sera pareil. Si c`est d`autres personnes, nous voulons également que ces personnes soient toutes identifiées. Mais jusque-là, nous disons que ce pays souffre trop. Et que le plus important c`est de sortir la Côte d`Ivoire de la crise en attendant que les questions politiques reviennent sur la table. C`est pour cela que nous avons gardé très longtemps le silence. Et que nous continuons de garder le silence. Tout en disant qu`en ce qui concerne les obsèques et autres que le minimum qui doit être fait pour l`honneur du défunt puisse être fait.

EDDY PEHE
(Le Nouveau Réveil)
Que doit-on retenir M. le ministre du département technique que vous dirigez ? Y a-t-il un plan Mabri pour la réforme des transports ?

Conclusion du ministre
Nous voudraions remercier l`ensemble de la presse ici de la pertinence des observations et questions. Mais surtout leur dire merci pour la célérité dans les comptes rendus qui seront faits. Nous pensons que le gouvernement a besoin d`échanger avec la presse qui informe et qui forme l`opinion. Nous voudrions donc leur dire merci d`être présents et merci à nouveau à "Le Nouveau Réveil" de l`opportunité qui nous a été donnée. Evidemment, la plupart des départements ministériels en Côte d`Ivoire disposent de plan, mais un plan a besoin quelquefois d`une refonte et d`une reprise en main. Dans le cas du ministère des Transports avec notre arrivée, nous travaillons sans délai à la traduction de notre vision dans le plan de développement qui est un plan qui devra prendre en compte les impératifs de sécurité et de confort pour les hommes et les biens qui empruntent nos moyens de transport, les impératifs de l`intégration régionale (c`est librement que nous nous sommes mis dans un certain nombre d`organisations d`intégration), les impératifs d`environnement. Et de l`utilisation rationnelle des énergies, des impératifs en rapport avec la mondialisation, la lutte contre la pauvreté en vue d`un développement durable de la Côte d`Ivoire. Ce plan nécessitera la participation de tous à tous les niveaux, et nous voudrions compter, en particulier, sur votre contribution, mesdames et messieurs, pour permettre au transport en Côte d`Ivoire de s`installer définitivement comme un système moderne et modèle de transport, et qu`à ce niveau, nous puissions donner l`exemple à tous les pays qui veulent nous suivre qui ne comprennent pas qu`avec les énormes potentialités que nous avons, que nous connaissons encore des difficultés, tant au niveau du transport des passagers que des biens sur l`ensemble du territoire, mais aussi entre la Côte d`Ivoire et ses voisins. Nous voudrions vous dire merci d`être là et compter sur vous pour nos prochaines étapes.
Propos recueillis
par la Rédaction

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