jeudi 16 août 2007 par Le Matin d'Abidjan

La situation ne se s'est pas améliorée. Les producteurs de café et de cacao n'ont pu taire leurs querelles. Le président de la bourse du café et du cacao (BCC) n'a pas eu d'oreille attentive à son appel.

Depuis plusieurs mois, la filière café cacao est en crise. L'expiration du mandat du conseil de gestion du fonds de développement et de promotion des activités des producteurs de café et de cacao (FDPCC) divise les producteurs. Il y a d'un côté ceux qui réclament l'application du décret présidentiel qui a prononcé la fin du mandat des responsables du Fonds depuis le 24 février 2007. Et de l'autre, ceux qui s'y opposent, estimant que M. Henri Amouzou, le président de cette structure fait l'objet d'un complot. Un administrateur provisoire a été nommé depuis le 7 mai 2007 par la justice, à la demande du premier groupe cité. Mais jusque là, la partie adverse ne le reconnaît pas. Les comptes du FDPCC ont été bloqués ainsi que ceux de toutes les sociétés acquises par cette structure (coco service, forexci, sifca-coop). Tout est paralysé. Et pourtant, la nouvelle campagne de commercialisation du café et du cacao approche. Les coopératives n'ont pas de financement. Beaucoup ont mis la clé sous le paillasson. Celles qui continuent de travailler sont à bout de souffle. Les produits phytosanitaires ne sont plus distribués. Le président de la bourse du café et du cacao (BCC), M. Tapé Do a donc décidé de prendre l'initiative d'une réconciliation entre les producteurs pour mettre fin à cette situation. Mardi dernier, sur convocation de celui-ci, les producteurs devraient se réunir à la Caistab, au Plateau, pour aplanir les divergences. Malheureusement, le médiateur ne sera pas suivi. Le linge sale n'a pu être lavé en famille. Tapé Do a plutôt essuyé la colère des producteurs et plus particulièrement de M. Sansan Kouao. "Vous n'aimez pas qu'on vous crache la vérité en face. Vous vous séparez de ceux qui ne machent pas leur mot. Nous en avons marre", aurait lâché le planteur de Niablé, lauréat de la coupe nationale du progrès à M. Tapé Do. Sansan Kouao n'a pas encore oublié son éviction de la présidence du comité des sages de la filière décidée par l'ANAPROCI (association nationale des producteurs de Côte d'Ivoire) que dirige M. Henri Amouzou. Avec lui, beaucoup ont opposé un non catégorique au PCA de la BCC dans la démarche entreprise.

Le directeur du FDPCC mis au violon
La journée du mardi 14 août 2007 a été encore très mouvementée pour le Fonds de développement et de promotion des activités des producteurs de café et de cacao. Le directeur exécutif de cette importante structure de gestion de la filière, M. Théophile Kouassi, a passé des moments difficiles entre les mains de la justice. Il est resté au violon pendant près de 10 heures d'horloge au palais de justice au Plateau. Avant d'être libéré sous caution. 20 millions de Fcfa ont été déboursés pour la mise en liberté de celui-ci. La justice n'a vraiment pas été tendre avec ce dernier, interdit de sortir du pays. Il n'a plus droit de signature sur les comptes qui engagent le FDPCC. Ses comptes personnels n'ont pas été épargnés. Ils sont aussi bloqués jusqu'à nouvel ordre. La justice dit avoir répondu à la requête d'un groupe de syndicats de la filière qui accusait M. Théophile Kouassi de malversations.

Vincent Kouassi

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