lundi 13 août 2007 par Nord-Sud

Le Cheick Aboubacar Fofana s'est longuement expliqué, samedi, sur l'implication du Conseil supérieur des imams dans l'organisation du hadj. C'était au cours d'un grand rassemblement organisé à la mosquée de la Riviera Golf à Abidjan.


Il l'avait déjà fait, mais il a décidé de le refaire pour, dit-il, éviter une division à sa communauté. Samedi, au cours du grand rassemblement organisé au sujet du hadj à la mosquée de la Riviera golf, le cheick Aboubacar Fofana a appelé l'ensemble des associations islamiques à se joindre au Conseil supérieur des imams (Cosim) pour aider l'Etat à organiser le pèlerinage à la Mecque, édition 2007. Bien avant, le guide religieux a révélé avoir initialement adressé des courriers individuels à chacune des structures, en l'occurrence le Conseil national islamique (Cni), le Haut conseil de l'imamat et des Oulémas, le Conseil des imams sunnites (Codis), le Khalifat général des Tijanes, l'Union nationale des cadres musulmans (Ucamci), l'Assemblée des cadres musulmans, le collectif des associations de jeunesse et le collectif des associations des femmes (musulmanes),la fédération ivoirienne pour le pèlerinage, etc. Chaque organisation a été invitée à proposer des personnes devant intégrer le comité de pilotage du hadj. Un comité mis en place par le ministère de l'Intérieur en accord avec le Cosim, l'instance suprême de la communauté musulmane. Le Cheick a marqué sa surprise face à l'attitude de certaines associations ayant saisi le ministre de tutelle pour réclamer leur participation au même comité. En effet, le lundi 23 juillet, lors d'une réunion sur le hadj qui se tenait au cabinet du ministre Désiré Tagro, le président du Cni, El hadj Koné Idriss Koudous et d'autres chefs religieux notamment, le président du Front de la oummat islamique (Foi), Bakary Chérif, ont estimé que leurs structures devaient faire partie du comité de pilotage au même titre que le Cosim qui, pour eux, ne représente pas l'ensemble de la communauté.





L'imam Koudouss absent





Le cheick Fofana leur demande de se mettre au-dessus de ces considérations et d'éviter d'être à l'écart. Chers frères et s?urs, gardons notre cohésion et ne donnons aucune chance à la division, a-t-il souhaité. Rappelant que l'implication du Cosim dans le hadj cette année est due au blocage, l'an dernier à Abidjan, de 2.132 candidats: En tant que premier responsable de la communauté, je ne pouvais pas rester indifférent. D'où les actions qu'il a menées depuis lors pour déterminer les causes de l'échec et trouver des solutions de réparation. Pour le Cosim, les musulmans n'avaient de choix que de demander à l'Etat de prendre en main le hadj, en attendant la mise en place de l'office du hadj voulu par la 2ème conférence ordinaire des imams. L'implication de l'Etat a déjà permis de choisir un avionneur, Air Ivoire, et réserver à coût de centaines millions de Fcfa, des logements en Terre sainte pour le contingent ivoirien. Il s'agit d'un hôtel 5 étoiles dont les images ont été présentées à la grande assemblée de ce samedi. L'imam Cissé Vassiriki, responsable du hadj au Cosim, a expliqué que tous les candidats s'étant acquittés l'année dernière de la totalité de frais n'auront rien à débourser cette année. Les nouveaux candidats doivent se rendre dans l'agence du trésor la plus proche pour y verser leur argent. Sans contester les nouvelles mesures, le porte-parole de la communauté sunnite, Diomandé Ousmane, a déclaré qu'elles pourraient être source d'un autre désordre. Il faut craindre que des pèlerins versent leur argent chez des démarcheurs avec qui ils avaient l'habitude de voyager. Les organisateurs avaient l'habitude d'aller vers des compagnies de leur choix. Ils avaient des commissions sur les billets d'avion. Il faut que ces aspects soient intégrés pour éviter que certains gardent l'argent des pèlerins par devers eux, a-t-il fait remarquer. Il a demandé au cheick Fofana de ne pas rompre le dialogue avec les contestataires. La représentante des femmes a émis le même v?u. En tant que mères et soeurs, les femmes ne sauraient encourager la division, a dit hadja Mariam Fofana.

Au total, une vingtaine d'intervenants représentant l'ensemble des composantes de la communauté se sont succédé au pupitre pour apporter leur soutien au Cosim. Certains, comme les présidents de l'Association des jeunes musulmans (Ajmci) et l'Association des élèves et étudiants musulmans (Aeemci), ont demandé au cheick de rester ferme et de prendre ses responsabilités vis-à-vis des contestataires. Ils ont exigé l'organisation du congrès du Cni dont le président était l'un des grands absents de cette rencontre qui a enregistré la présence de plus 18 délégations venues de l'intérieur du pays. Par ailleurs, les envoyés de l'imam Koudous n'ont pas souhaité prendre la parole. Nous sommes venus répondre à une invitation. Le Cni est déjà l'émanation du Cosim, donc elle n'a plus besoin de lui faire allégeance, a répondu Bamba Moussa, l'un des représentants du Cni.





Cissé Sindou

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