lundi 13 août 2007 par Le Patriote

Le tout nouveau général de division veut marquer son territoire. Le chef d'Etat- major des Forces armées nationales, entend mettre les journalistes au pas. La première activité publique du triple étoilé des Fanci, a été de convier la presse à une conférence de presse. Il s'est agi pour lui de faire ses mises au point face aux remous dans les casernes, se prononcer sur les grades des soldats Forces Nouvelles et mettre en garde la presse contre les articles sur la grande muette devenue bien bavarde ces dernières années. Ci-dessous, les propos introductifs de la conférence de presse.

Les Primes alimentaires
de guerre
() On parle de problème de primes. On relate des propos disant que le chef d'Etat-major et certains officiers prélèvent des pourcentages sur les primes. Et que nous confisquerions les primes des soldats. Il faut que nous apportions des précisions. Dire que le chef d'Etat major est immensément riche, cela me fait sourire. Nous voulons rassurer les uns et les autres pour dire que le chef d'Etat major n'est pas riche. Il n'a que sa solde et sa prime de commandement. Il ne manipule pas l'argent. Il ne voit pas l'argent des primes des éléments. Nous avons un comptable qui est monsieur Yapo qui perçoit les chèques. Il les remet au comptable des unités. Une fois le chèque touché, il ne passe pas à l'Etat-major. Ils vont directement vers les unités pour leur remettre leur argent. La prime est individuelle. Chacun perçoit individuellement sa prime. Il appose sa signature. D'où vient le fait que le chef d'Etat-major prend un pourcentage sur ces primes ? Suite aux écrits des journalistes disant que des ponctions étaient faits sur les primes, nous avons envoyé des messages pour demander aux uns et autres de ne pas toucher aux primes des soldats. Jusqu'à ce jour aucune plainte n'a été portée dans ce sens.

Les primes de la flamme
de Bouaké
Parlant de l'organisation de la flamme de la paix, les journaux soutiennent que chaque soldat devait percevoir 17500 Fcfa pour ce qui concerne les éléments des FDS. Et 20000 Fcfa pour les éléments de la garde républicaine. Il n'en est rien de tout cela. Lorsque je m'étais rendu à Bouaké avec les autres généraux pour la réunion dans le cadre de l'organisation de la flamme de la paix, j'étais avec le colonel Dassé. Au départ d'Abidjan, nous n'avons reçu aucune somme. Le rassemblement s'est fait à Yamoussoukro pour me permettre de donner des consignes d'usage à ceux qui devaient partir à Bouaké. A l'issue de ce rassemblement, les gens ont posé le problème d'argent. Je leur ai dit que je n'avais pas d'argent. Et que c'est à Bouaké qu'on devait percevoir la somme. La sous commission des finances a remis au colonel Dassé la somme de 20 millions de Fcfa. Le colonel Dassé, après la réception de cette somme, m'a dit que le point concernant l'effectif n'était pas exact. Parce qu'il y avait des éléments qui s'étaient rajouter. Je lui ai dit de gérer. Mais de faire en sorte que chacun ait son argent. Il a pris dans les caisses du commissariat des armées 1,774 millions de Fcfa qu'il a ajouté aux 20 millions de Fcfa. Ce qui fait un total de 21, 774 millions. Et chacun a perçu 3000 Fcfa par jour. A raison de quatre jours. Donc chacun a perçu 12000 Fcfa. Nous étions partis pour faire trois jours. Mais nous avons pris un certain nombre de mesures. Parce que certaines unités devraient rentrer lundi. Nous avons pris en compte lundi. Cette somme a été remise aux éléments au prorata des effectifs. Tous ceux qui ont perçu cet argent ont chacun fait une décharge. Pour tout ce qui concerne la ligne de front, il y avait 700 éléments, la somme de 8.400000 Fcfa a été perçue par le commandant Kablan. Pour les éléments du GSPR qui était au nombre 100, la somme de 1.200000 Fcfa a été perçue par le commissaire Monnet. Pour les éléments de la garde républicaine qui étaient au nombre de 410, la somme de 4.920000 Fcfa a été perçue par le Colonel Abi Jean. Pour les éléments de la police au nombre de 210, la somme de 2.520000 Fcfa a été remise au commissaire Yoro. Pour les éléments de la gendarmerie, la somme de 3.024000 Fcfa a été reçue par le commandant Abé Séka. Pour les éléments de la musique au nombre de 60 la somme de 540.000 Fcfa a été reçue par le Lieutenant Anigra. Pour les éléments devant rendre les honneurs militaires aux différents Présidents qui sont arrivés dans le cadre de la flamme de la paix, au nombre de 110, la somme de 990.000 Fcfa a été perçue par le commandant Assi Olé. Les éléments étant à Bouaké, le Premier ministre, Guillaume Soro a décidé de faire une tournée pour les saluer. Il a alors remis aux éléments la somme de 5 millions de Fcfa. J'étais à Yamoussoukro. Je n'ai pas assisté au déplacement du Premier ministre. C'est le colonel Tchié qui m'a appelé pour me rendre compte de cette somme. Les instructions données au colonel étaient de garder cette somme. Parce qu'en fin de mission, toutes les unités devaient arriver à la garde républicaine, pour que nous puissions nous assurer que tout le monde est rentré. Malheureusement, il y avait certaines unités qui avaient rejoint déjà Abidjan. J'ai demandé au Colonel Tchié de remettre cette somme de 5 millions de Fcfa au colonel Dassé qui l'a remise à son tour au colonel Sacko. Afin que la somme soit remise aux intéressés. Sur les 5 millions de Fcfa, chacun a reçu 2720 Fcfa. J'ai pris le soin de demander au colonel de faire des décharges. D'où vient alors que le chef d'Etat-major à confisqué par devers lui la prime des soldats. C'est déplorable. Je ne manipule pas l'argent. Je ne vois pas cet argent .

Grades FAFN : Rien n'est encore réglé
On parle aussi des grades avec l'élévation de certains officiers au grade de général. Alors on dit que c'est parce que Wattao a mis les pieds sur l'esplanade de la présidence qu'il y a une reconnaissance de fait de son grade. Et qu'en compensation de cette action, on nous a attribué des grades. Je voudrais vous rassurer pour dire que la question des grades FAFN n'a pas encore eu de solution. Nous travaillons avec nos frères des Forces nouvelles dans le cadre de l'Accord politique de Ouagadougou. Ensemble, nous avons mis sur pied le Centre de commandement intégré. Et nous sommes en train de travailler avec eux dans ce cadre pour pacifier l'ex-zone de confiance, ramener la confiance au niveau des populations. Afin de permettre à tous ceux qui sont partis de leur localité, de les rejoindre. Le travail qui est mené sur le terrain est un travail satisfaisant. Et cela grâce aux différentes brigades qui ont été mises sur pied. Dans les contacts que nous avons avec eux, nous faisons en sorte que la confiance naisse. Pour que nous puissions travailler ensemble. Nous n'avons pas encore trouvé de solution concernant les grades. Nous attendons qu'on nous fasse des propositions. Une fois que nous aurons trouvé des solutions, elles seront portées à la connaissance de tout le monde. Pour le moment, nous n'avons pas discuté des problèmes de grades. Pour avoir les grades, il faut se conformer à un certain nombre de dispositions légales. La question des grades sera résolue. Elle ne concerne seulement qu'une trentaine de personnes. Concernant l'élévation de certaines personnalités au grade de général, nous n'avons pas eu des grades usurpés. Nous avons travaillé. Chaque année il y a des avancements dans l'armée.

Sévère mise en garde
à la presse
Le processus engagé dans le cadre de l'accord politique est un processus irréversible. Tous les faits et gestes doivent être faits dans le sens de la réconciliation nationale. Ces jours, il y a eu beaucoup d'écrits contre les Forces de Défense et de Sécurité. On se demande pourquoi la presse tire à boulets rouges sur les FDS ? Y a-t-il un objectif inavoué ? Mais nous, nous devinons aisément que ce sont les mêmes journaux qui s'en prennent à l'armée, au chef d'Etat-major. Lorsque la presse n'est pas contente, elle peut arrêter d'écrire, les journaux ne paraissent plus. Les gens font un sit-in. Mais dans l'armée quand les gens ne sont pas contents, ils prennent les armes. On met dangereusement en péril la vie du pays. Il faut qu'on évite tout cela. Nos portes sont ouvertes. S'il y a des informations à demander sur n'importe quels sujets, nous sommes prêts à répondre. Malheureusement, ce n'est pas le cas. Nous constatons que vos écrits sont dangereux pour la population. Et cela peut mettre à mal le processus que nous avons engagé. Parce que nous avons encore en mémoire les effets néfastes cette presse dite des mille collines . Nous ne souhaitons pas que cela arrive en Côte d'Ivoire avec le chemin parcouru, vu ce que nous avons fait pour que la Côte d'Ivoire soit réunifiée dans le cadre de la flamme de la paix. C'est pour cela que nous demandons que vous puissiez avoir des informations vraies à livrer à la population. Si la Côte d'Ivoire brûle, nous brûlerons tous ensemble. Personne ne va sortir. Toutes les frontières seront fermées. Nous sommes sereins. Nous ne sommes pas contre les critiques. Il faut que les journalistes mettent balle à terre. C'est ensemble que nous pourrons réussir le processus de sortie de crise. L'Accord de Ouagadougou est notre dernière chance. Nous avons intérêt à travailler pour sa réussite.

Charles Sanga

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