lundi 13 août 2007 par Le Front

La question des grades des militaires des Forces armées des Forces nouvelles (Fafn), si l'on n'y prend garde, risque d'enrhumer le processus de paix, pourtant bien en marche depuis la signature de l'accord politique de Ouagadougou en mars dernier.


Si chez les Forces nouvelles, on banalise l'affaire, en estimant qu'il n'y a aucun problème de grade, ce n'est pas le cas dans le camp présidentiel. Le chef de l'Etat, au sortir du conseil des ministres de vendredi dernier, affirmait qu'il ?'n'a pas encore réglé ce problème''. (Cf Frat. Mat des samedi 11 et dimanche 12 août 2007). En clair, il y a encore problème, selon Laurent Gbagbo. Même s'il rassure ?'qu'il sera réglé''. Comme pour appuyer le chef de l'Etat, le général Mangou, chef d'état-major des Forces de défense et de sécurité de Côte d'Ivoire (Fds-ci), au cours d'un point de presse, samedi dernier, a clairement soutenu que le problème des grades des militaires Fafn n'avait pas encore trouvé de solution. En dépit de la présence, selon lui, de l'officier Issiaka Ouattara dit Wattao des Forces nouvelles au palais présidentiel, dans ses apparats de commandant le 7 août dernier. On le constate, le problème des grades Fafn est une réalité chez Gbagbo et ses militaires qui lui sont restés loyaux depuis le déclenchement de la crise en septembre 2002. Même le ministre de la défense, Amani N'guessan Michel, avait eu l'honnêteté de le reconnaître devant les journalistes après une rencontre, mi-juin dernier entre le Premier ministre, les deux chef d'état-major et lui-même, ?'qu'il y a problème''. C'est fort de ce blocage que le 12 juin dernier à Yamoussoukro, ?'les membres du cadre permanent de concertation (Cpc) ont demandé au facilitateur de recevoir diligemment les deux délégations signataires de l'Accord politique de Ouagadougou pour trouver une solution aux questions de grades'' En effet, une dizaine de jours après cette réunion, les membres des deux délégations s'étaient rencontrés dans la capitale burkinabé autour du facilitateur. Plus rien n'a été entendu sur la question. Le ministre Désiré Tagro, chef de délégation du camp présidentiel s'était seulement contenté de rassurer qu'une solution serait trouvée entre Ivoiriens, de retour à Abidjan. A la vérité, l'attitude du ministre de l'Intérieur n'était qu'une échappatoire pour filer entre les doigts de M. Compaoré qui voulait une fois pour toutes en finir avec cette épineuse question.

De gros risques

Le facilitateur dans la crise ivoirienne le sait. La question des grades, si elle est mal gérée, peut faire courir de gros risques au processus de paix et de réconciliation. La preuve, le centre de commandement intégré (CCI), contenu dans l'accord politique de Ouagadougou, connaît quelques difficultés dans son fonctionnement, dues très certainement au problème de grades des éléments Fafn. L'on refuse le grade de lieutenant-colonel acquis de haute lutte, à Karim Ouattara des Forces nouvelles, adjoint du colonel Nicolas Kouakou, commandant du CCI. Et pourtant, il urge que ce centre qui a en charge le désarmement, le démantèlement et la réinsertion (DDR) des ex-combattants, se mette très rapidement au travail pour que vite, vite, vite, les Ivoiriens puissent aller aux élections pour paraphraser le président Gbagbo lui-même. C'est pourquoi, le facilitateur doit réagir au plus vite pour clore ce débat devenu politique en y trouvant une solution définitive. Le salut des Ivoiriens se trouve dans la résolution de cette équation. Puisque devant l'impossibilité des Forces nouvelles de faire marche-arrière et l'embêtement du camp présidentiel face à ses sous-officiers qui en demandent, le facilitateur devrait user de savoir-faire comme il en a l'habitude, pour faire avancer le processus de paix, vite, vite, vite.



Ouattara Abdoul Karim

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