Face à la presse, vendredi dernier, le chef d'état-major des Fores armées, Philippe Mangou, a déclaré que la question des grades des soldats des Fafn n'est pas encore réglée. Un jour auparavant, c'était au tour du chef de l'Etat ivoirien, Laurent Gbagbo lui-même, de donner de la voix sur cette même préoccupation des compatriotes, en avouant solennellement que rien n'était encore réglé.
Ainsi, donc, en moins d'une semaine, le pouvoir Fpi, par les soins du chef de l'exécutif et du Cema, s'est fendu en deux importantes déclarations sur l'épineuse question des grades des Fafn. Une précipitation qui n'a pas manqué de surprendre plus d'un Ivoirien. C'est qu'à la vérité, le feu couvait sous la cendre de la maison bleu et rose . Le bouillonnement des soldats dans les différentes casernes d'Abidjan a donc contraint Laurent Gbagbo et Philippe Mangou à parer au plus pressé. Mais, comme d'habitude, le chef de l'Etat et son Cema ont préféré donner de fausses réponses aux vrais problèmes. Ils ont donc tenté de faire croire aux Ivoiriens que le mécontentement des soldats était tributaire de la reconnaissance des grades des soldats des Fafn par Laurent Gbagbo. Pourtant, le vrai motif de la menace des gendarmes, policiers, douaniers, eaux et forêts est ailleurs. Il s'agit en réalité, de la vitesse exponentielle à laquelle le Cema, Philippe Mangou, a obtenu ses grades. En seulement cinq (5) années, il est passé de lieutenant-colonel au général de division, sans aucun motif valable. Ce qui a donc courroucé les soldats qui estiment avoir donné leur poitrine pour défendre la nation depuis le déclenchement de la crise armée. Au lieu donc de résoudre ce problème, le pouvoir Fpi a préféré mener un autre combat qui est la remise en cause des grades des Fafn. Le chef de l'Etat pense ainsi contenter ses soldats qui fulminent de colère après les grades de Mangou. Encore une fois, Gbagbo et les siens se sont trompés de combat. Dommage !
J.J