lundi 13 août 2007 par Le Front

Depuis le 11 août dernier, le cabinet d'expertise comptable Mazars Côte d'Ivoire a été mis sous-scellés sans preuve palpable. En mettant des pères de famille au chômage, nous expliquons comment la justice est tombée dans ce complot. Ce qu'il est convenu d'appeler aujourd'hui l'affaire LCCI-Mazars-ci dans la filière coton prend des allures politique-judiciaires inquiétantes.

En 1998, dès sa création que la société cotonnière LCCI choisit comme commissaires aux comptes, le cabinet international Mazars-ci. Ce cabinet d'expertise comptable avait pour mission de contrôler les comptes et faire des rapports aux actionnaires. La loi interdisant de s'immiscer dans la gestion, soit en gérant ou en donnant des conseils de gestions. En outre, il a le devoir de saisir le procureur de la République lorsqu'il constate des faits anormaux dans la comptabilité de l'entreprise. Enfin, un cabinet d'expertise comptable a le devoir d'effectuer des procédures d'alerte lorsqu'il a connaissance de fait de nature à compromettre la continuité de l'exploitation. C'est ainsi que dans son rapport sur les comptes de l'exercice 2004 de LCCI, Mazars a alerté les actionnaires sur les difficultés de la société. Le cabinet a déclenché la procédure d'alerte le 14/03/2006, le 21/4/2006, le 01/8/2000, conformément à l'acte uniforme de l'Ohada. Malgré l'alerte, les actionnaires ont continué l'exploitation. Depuis lors, Mazars n'a plus été associé à la démarche d'offre de règlement préventif que LCCI a initiée.

Accusation de complicité dans la faillite de LCCI

Tant au niveau des enquêtes de la police économique que de l'instruction, aucun élément ne vient corroborer une complicité de Mazars à la banqueroute de LCCI. Alors, l'on ne comprend pas que le juge d'instruction mette sous-scellés Mazars-ci, sous prétexte de dysfonctionnement. Cette grave décision du juge met ainsi au chômage plusieurs employés du cabinet. Selon nos sources, le dysfonctionnement dont parle le juge, serait la co-signature des rapports de LCCI par un associé de Mazars, non inscrit à l'ordre des experts comptables. Il convient de faire remarquer que ceci est d'usage dans les cabinets et dans certaines professions réglementées. Comme en 2002, quand tous les comptes de LCCI avaient été signés par deux associés de Price Waterhouse, dont l'un n'était pas inscrit à l'ordre des experts comptables. A la vérité, toutes ces accusations ne servent qu'à ?'casser'' ce cabinet. C'est une cabale bien organisée. Le 20 décembre 2006, Mazars a été perquisitionné. Des dossiers de l'entreprise sans lien avec LCCI ont été saisis. Deux autres perquisitions ont été effectuées. Après avoir été entendus par la police économique et le juge, les dirigeants de Mazars ont été inculpés. Ils ont versé une caution de 150.000.000 de Fcfa (cent cinquante millions) pour avoir la liberté provisoire. Tandis que les dirigeants et actionnaires de LCCI inculpés en tant qu'auteurs ont versé 6.000.000 Fcfa (six millions Fcfa). Quelle est cette justice où la peine du complice est plus lourde que celle de l'auteur ? La cabale est si bien montée que le liquidateur Alain Guillemain, après avoir porté plainte contre Mazars-ci, est allé à Paris rencontrer les dirigeants de Mazars France afin de leur proposer ses services. Cela est le comble. Le liquidateur, dans sa campagne de dénigrement, fait croire aux créances de LCCI que Mazars France va renflouer les caisses de la liquidation. Ceci est impossible. Parce que tout simplement, ce cabinet est une société anonyme de droit ivoirien, inscrit en tant que tel au tableau de l'ordre des experts comptables. Il exerce comme tout autre commissaire aux comptes, conformément aux normes professionnelles en usage dans notre pays. Par conséquent, Mazars, il faut indiquer, qu'en mettant le 11 août dernier l'entreprise sous-scellés, la justice a mis 50 cadres au chômage.



Mamadou Diaby

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