On la croyait réglée. Du moins en partie. Il a fallu la sortie avant-hier du Général de Division Philippe Mangou, chef d'Etat major des FDS, pour s'apercevoir que la question des grades des soldats FN coinçait toujours. Pourtant, beaucoup d'actes ont été posés qui faisaient croire que "les grades Soro" ne posaient plus problème. Il y a eu entre autres, l'accord politique de Ouaga signé le 4 mars dernier, la réunion du CPC à Yamoussoukro, la suppression de la zone de confiance et l'installation de la Brigade mixte le 16 avril dernier puis la flamme de la paix à Bouaké. Mais il y a eu surtout, cerise sur le gâteau, le défilé conjoint FDS-FAFN le 07 août à la Présidence de la République. A l'occasion de la célébration du 47ème anniversaire de la Côte d'Ivoire. 60 éléments FAFN avaient été ovationnés par l'assistance. Et le commandant Wattao, chef d'Etat major adjoint de l'ex-rébellion, s'était présenté au chef de l'Etat Laurent Gbagbo en ces termes, vêtu d'une vareuse et portait ses galons de commandant : " Commandant Issiaka Ouattara, chef d'Etat-major adjoint des Forces armées des Forces nouvelles, à vos ordres M. le Président de la République " Une vigoureuse poignée de mains entre les deux hommes s'en était suivie. Ce qui s'est passé le mardi 07 août au sein de la présidence avait convaincu les plus sceptiques des deux camps sur la réunification de l'armée et aussi l'acceptation des grades Soro" Avec le démenti de Philippe Mangou, on peut dire que les fruits n'ont pas tenu la promesse des fleurs. Et les lendemains qui chantaient pour les Ivoiriens pourraient se transformer en "cauchemar". Mais alors, si tant est que, les grades des FAFN posent toujours problème, à quoi aura servi le CCI. Dans la mesure où cette structure qui est le gendarme de la réunification de l'armée regroupe les militaires des "deux armées" ? A moins que l'on ne veuille "tuer" le CCI pour le remplacer par une structure sous contrôle du palais. Alors question : qui bloque la question des grades des hommes de Soro ? Et qui a intérêt à ce qu'il en soit ainsi ? A qui cela profite ?
Yves M. Abiet