lundi 13 août 2007 par Le Nouveau Réveil

Réunion de mise au point. C`est en ces termes que le tout nouveau Général de division, Philippe Mangou a qualifié la conférence de presse qu`il a animée le samedi dernier à l`état major des armées. Il était pour la circonstance entouré de ses proches collaborateurs dont les Généraux Kassaraté (Général de division) et Guiai Bi Poin (Général de brigade). Le chef d`état major, à cette occasion, a interpellé la presse sur ses écrits. Notamment sur quatre (04) sujets sensibles. A savoir les grades des Forces nouvelles, les primes alimentaires ou de guerre et les récentes nominations dans l`armée. Sur tous ces principaux points, le Général Philippe Mangou a déclaré que les journalistes n`ont pas du tout ménagé les militaires. Particulièrement leurs chefs hiérarchiques. " Ces derniers temps, il y a eu beaucoup d`écrits contre notre institution, l`armée. A telle enseigne que nous nous posons la question de savoir, pourquoi la presse tire à boulets rouges sur nous. Pourquoi est-ce que la presse s`en prend aux officiers, aux sous officiers, aux militaires des Forces de défense et de sécurité. Y a-t-il un objectif inavoué ? ", s`est-il interrogé. Et le Général de division de répondre lui-même : " Nous, nous devinons aisément puisque quand nous faisons la revue de presse, c`est pratiquement les mêmes journaux qui s`en prennent aux officiers récemment élevés aux grades de Général ". Mangou de ce fait, a souligné que les écrits des journalistes, sont dangereux pour la population. " Cela peut mettre en mal le processus que nous avons engagé ", a-t-il averti. Et le chef d`Etat major de revenir en détails sur les points suscités. Les primes alimentaires ou de guerre
" On nous parle de problème de prime, on nous largue des propos disant que le chef d`Etat major et certains officiers prenaient un certain nombre de pourcentages sur les primes. Et mieux, que nous confisquons les primes des soldats ", a révélé le conférencier. Mangou Philippe pour, selon lui, apporter des éclairages sur cette question, a ajouté : " Le chef d`Etat major, dit-on également, qu`il est immensément riche. Ça me fait sourire. Alors, je voudrais rappeler les uns et les autres que le chef d`Etat major n`est pas riche. Le chef d`Etat major n`a que sa solde et sa prime de commandement. Si vous allez dans mon bureau, il n`y a pas un seul coffre fort. Le chef d`Etat major ne manipule pas l`argent. Le chef d`Etat major ne voit pas la prime des éléments ". Le Général de division a, même le doigt sur le feu, déclaré que récemment lors de la flamme de la paix à Bouaké, les militaires ont perçu l`intégralité leurs primes " () A l`issue du rassemblement à Yamoussoukro pour les gens qui devraient partir à Bouaké, les militaires ont posé le problème d`argent. Je leur ai dit que je n`ai pas d`argent et que c`est à Bouaké qu`on devrait recevoir l`argent () La sous commission chargée des Finances a remis la somme de 20 millions de Fcfa. Chacun a perçu 3000 francs par jour en raison de quatre (4) jours donc chacun a perçu 12000 Fcfa. Personnellement, je n`ai pas vu cet argent. Je n`ai fait que donner des instructions ", a juré le conférencier. Mangou Philippe a donc conclu que contrairement à ce que la presse a avancé à savoir que chaque soldat devrait percevoir 17500 Fcfa (FANCI) et 20000 Fcfa (GR) n`est pas vrai. " Il n`en est rien ", a-t-il même mentionné. Toutefois, le conférencier a encore précisé en disant qu`en plus des 20 millions, un million a été encore décaissé sans compter les 5 millions du Premier ministre. Une somme qui a été également partagée à raison de 2000 Fcfa par personne. Et Mangou Philippe de poursuivre : " Nous avons des éléments disciplinés () qui ont permis à notre pays de rester débout. Je ne suis pas sûr que ces comportements viennent de nos éléments. C`est peut-être deux ou trois personnes un peu chiffonnés par la promotion () du chef d`Etat major qui vous envoient de SMS et on se saisit de ces SMS et on veut faire croire que le chef d`Etat major est voleur. Je ne suis pas un voleur, j`ai reçu une éducation religieuse () et je ne prendrai un seul Coopec appartenant à un soldat ". Au niveau toujours de ces primes, le chef d`Etat major a reconnu que pour ceux qui sont sur le terrain, il y a effectivement des arriérés. " Le président a promis que les arriérés seront payés intégralement () Ces primes prendront fin quand les éléments, après le regroupement, seront dans les casernes. Ces éléments seront nourris au chaud ". Il a aussi évoqué un autre problème.

Les grades

Sur ce chapitre, le Général de division a tenté de faire mentir la presse. " On dit c`est parce que Wattao a mis les pieds sur l`esplanade de la présidence qu`il y a une reconnaissance de son grade. Et que c`était pour apaiser les officiers qu`en compensation de cette action, on nous a attribués les grades. Je voudrais vous rassurer que la question des grades des FAFN n`a pas encore trouvé de solution () Je le répète, le problème des grades n`est pas encore réglé. Et ce qui est réconfortant dans l`accord politique de Ouaga, vous savez qu`il y a plusieurs organes () ce sont des organes au sein desquels on peut, trouver solution à ce problème () S`il y a des problèmes qui nous dépassent, on va se référer au facilitateur. Ceux qui sont concernés par ces problèmes, c`est environ une trentaine de personnes. On va régler ce problème avant la refondation de l`armée ", a-t-il prévenu. Le conférencier a même informé que pour avoir les grades, il faut se conformer à un certain nombre de dispositions légales. " D`aucuns disent que le chef d`Etat major, chaque année, franchit un grade. Ça, c`est à vérifier. Parce que l`information que vous n`avez pas, c`est qu`avant d`aller sur la ligne de front, étant lieutenant-colonel () sachez que dans l`armée quand vous travaillez, quand vous êtes discipliné () c`est des facteurs qui sont pris en compte. Ce ne sont pas des grades usurpés ". Et le général Kassaraté, très remonté, d`ajouter " Les promotions existent dans tous les pays du monde. Ce n`est pas un phénomène lié à la Côte d`Ivoire ". Guiai Bi Poin, quant à lui, s`est demandé ce que les gens disent des ambassadeurs qu`on nomme tous les jours. Entre-temps, pour ce qui concerne les grades des Forces nouvelles, le Général Mangou Philippe a plaidé : " gardons patience. Nous faisons confiance à nos autorités ". Même pour le grade de Bakayoko Soumaïla, il n`a pas voulu prendre de risque. " Je l`appelle ancien. Il m`appelle cadet. Bakayoko est mon ancien, il était en 2ème année à l`EFA quand moi j`étais en 1ère année. Nous avons de très bons rapports ". Mais au sein des Forces de défense et de sécurité les rapports, à en croire le conférencier, ne sont pas toujours bons. La preuve, Mangou a reconnu que certains de ses éléments livrent des informations secrètes à la presse.

Les fuites d`information

" Dans l`armée, les ordres sont donnés par écrit pour éviter les déformations. Mais ces dernières années, les ordres sont récupérés et balancés à l`ennemi. On est obligé de déplacer les éléments pour leur parler oralement ", a regretté le chef d`Etat major des armées qui avertir : " Des éléments agissent contre nous. Nous ne les connaissons pas. On vient vous remettre des documents officiels, vous publiez nos documents confidentiels. () Dans nos rangs, il y a des gens qui agissent en sous marin ". C`est donc pour corriger tout cela que le CEMA a suggéré travailler avec la presse.

Collaboration

" Je compte sur vous, le peuple compte sur vous, sur vos écrits pour aller à la paix, pour que nos efforts puissent nous amener à la paix ", a-t-il encore plaidé. Mais le conférencier par moments, a sorti l`épée en ces termes : " Ne pensez pas que si vous attisez le feu, vous arriverez à sortir. On va fermer les frontières. De grâce, nous ne sommes pas vos ennemis. Nous ne sommes pas des ennemis. Mettez balle à terre parce que vos écrits ne nous honorent pas ". Mais, que dire aussi des comportements de certains militaires ?

Djè KM

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