ABIDJAN - Le problème des grades acquis par les ex-combattants rebelles depuis le début de la crise en 2002, l`une des pommes de discorde du processus de paix ivoirien, "n`est pas encore réglé", a affirmé samedi le chef de l`armée loyaliste, le général Philippe Mangou.
"La question des grades des FAFN (Forces armées des Forces nouvelles,
rébellion) n`a pas encore (trouvé) de solution", a déclaré le général Mangou
lors d`une conférence presse.
Selon le général Mangou, le problème concerne "une trentaine de personnes"
au sein des FAFN, dont la majorité, des caporaux déserteurs de l`armée
loyaliste, ont acquis directement le grade de commandant durant le conflit.
Le générale Mangou a fait cette mise au point quelques jours après
qu`Issiaka Ouattara, alias "Wattao", chef d`état-major adjoint des FAFN, ait
participé au défilé militaire célébrant la fête nationale lundi au palais
présidentiel avec ses grades de commandant.
Ces derniers jours, la presse locale s`est fait l`écho de grogne dans les
casernes loyalistes au sujet de cette tacite reconnaissance des grades
d`officiers FAFN.
Ce n`est pas "parce que Wattao a mis les pieds sur l`esplanade de la
présidence qu`il y a eu de fait une reconnaissance de son grade", a souligné
le général Mangou. "Pour avoir les grades, il faut se conformer à un certain
nombre de dispositions légales", a-t-il conclu.
La reconnaissance des grades acquis par les soldats rebelles divise les
deux armées loyalistes et rebelles, appelées à être réunifiées dans le cadre
du processus de paix défini par l`accord signé le 4 mars dernier à Ouagadougou.
Dans son journal de la mi-journée samedi, la télévision publique ivoirienne
a annoncé une "tournée d`explication" du ministre ivoirien de la Défense,
Michel Amani N`Guessan, dans les casernes lundi prochain.
La Côte d`Ivoire est coupée en deux depuis septembre 2002 après le coup
d`Etat manqué des FN contre le président Laurent Gbagbo. Ce dernier a gardé le
contrôle du sud, alors que les FN se sont emparées du nord. Les deux camps ont
amorcé une réconciliation au printemps avec l`accord de Ouagadougou.