vendredi 10 août 2007 par Le Matin d'Abidjan

Le président du congrès juif américain a séjourné en Côte d'Ivoire. Séjour au cours duquel il a été décoré par le chef de l'Etat. Dans cet entretien, il loue le courage politique du président ivoirien et dévoile ses projets pour la Côte d'Ivoire.

Peut-on savoir les raisons de votre présence en Côte d'Ivoire et ce qui a motivé votre décoration par le président de la République ?
Ma présence est due à une invitation spéciale du chef de l'Etat. Le peuple américain et la communauté juive américaine sont conscients qu'il faut assister des pays comme la Côte d'Ivoire. Je note que le processus de paix est bien enclenché pour la fin de la guerre qui a duré cinq ans. Je suis là aussi pour voir dans quel domaine apporter ma contribution à la reconstruction de la Côte d'Ivoire. J'estime que l'Afrique doit se choisir un partenaire dans le processus économique de la mondialisation. Il est de la responsabilité des Juifs, des non- Juifs d'aider le continent africain, d'enclencher ce processus. En plus, le président ivoirien a démontré sa capacité de grand dirigeant en ramenant les parties en conflit à la paix. Dans ce contexte, il mérite amplement d'être soutenu.

Quels sont les domaines d'activités que vous avez identifiés durant votre bref séjour?
Lors de l'entretien avec le chef de l'Etat ivoirien, celui-ci a manifesté un vif intérêt de voir les investisseurs américains venir en Côte d'Ivoire. Je peux apporter mon soutien dans ce sens. Le président Gbagbo a souhaité une nette amélioration des relations entre la Côte d'Ivoire et les Etats-Unis, là aussi je compte servir de courroie de transmission.

Est-ce que des dates ont été arrêtées pour l'appui de la communauté juive à la Côte d'Ivoire ?
C'est ma première visite en Côte d'Ivoire. Il s'agit dans un premier temps d'identifier des domaines et ensuite de poursuivre le dialogue avec les gouvernants avant d'aller au-delà.

La Côte d'Ivoire a longtemps été identifiée comme le pré-carré de la France, est-ce que cela ne va pas constituer un handicap par rapport aux bonnes volontés affichées par la communauté juive vu le rôle négatif joué par la France dans la crise ?
Je ne suis pas là pour parler contre ou pour la France, ce que je constate, c'est que la Côte d'Ivoire est un pays indépendant et souverain et que les forces économiques de la compétition feront la différence. Donc la Côte d'Ivoire est libre de faire des affaires avec qui elle veut.

Quels sont vos sentiments après votre décoration par le chef de l'Etat ivoirien ?
Je suis fier d'avoir été choisi pour être distingué par le président Laurent Gbagbo.

Beaucoup d'Ivoiriens ont senti les Américains beaucoup loin de la crise quand la France l'acculait. Ils auraient souhaité un engagement ferme des Etats-Unis aux côtés de la Côte d'Ivoire. Pourquoi cela n'a pas été le cas. Et est-ce qu'on peut s'attendre à un rééquilibrage au plan international ?
Je n'ai pas personnellement suivi l'implication de l'administration américaine en Côte d'Ivoire. Mais ce que je constate aux Etats-Unis, c'est qu'il y a une réelle prise de conscience vis-à-vis de l'Afrique. Des hommes comme Bill Clinton, Bill Gates et des personnalités juives s'impliquent dans les affaires de l'Afrique aujourd'hui.

Votre décoration est consécutive, je pense, à des actions que vous avez menées en faveur de la Côte d'Ivoire et du président Gbagbo. Peut-on savoir lesquelles ?
Il n'y a rien de particulier au-delà de l'amitié que j'ai manifestée pour la Côte d'Ivoire.

Réalisée par:
Yves De Séry
Coll : Fabrice Tété

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