vendredi 10 août 2007 par Le Matin d'Abidjan

Débuté dimanche dernier, le festival international scolaire et universitaire de la route des reines et des rois bat actuellement son plein dans la ville cosmopolitique de Tiassalé. Au centre des discussions: la création à l'échelle continentale d'une institution coutumière qui regroupera les têtes couronnées.

Le professeur Amoa Urbain, recteur de l'université Charles Louis de ...Montesquieu, fait de la mise sur pied d'une institution africaine qui regroupe les rois et chefs traditionnels, gardiens de la tradition, son cheval de bataille. Cette préoccupation est au c?ur des débats qui ont lieu à la faveur de la 5è édition du festival de la route des reines et des rois qui se déroule actuellement dans la cité de Tiassalé. Au nombre des commissions formées pour plancher sur divers sujets relatifs à la revalorisation des systèmes coutumiers africains figure en bonne place celle qui a travaillé sur le projet de création d'un organe panafricain, " chambre des rois et chefs traditionnels d'Afrique, un organe panafricain de gestion des conflits ". Cette commission qui avait à sa tête Nanan Aka Yavo, le roi du festival, qui avait à ses côtés plusieurs autres têtes couronnées et des intellectuels, a donné un aperçu de son travail. Un travail qui a tourné autour de deux axes principaux, à savoir : les motivations et une " esquisse du statut juridique de la chambre africaine des institutions traditionnelles de la chefferie", mentionne le rapport de ladite commission. Pèle mêle, le règlement intérieur, la composition et le bureau ont été détaillés dans un document produit à ce propos. A côté de cette commission, trois autres ont réfléchi sur des thèmes non moins importants comme le projet de création d'un PHD bilingue sous-régional, l'élaboration d'un programme de formation professionnelle, ainsi que l'enseignement des vertus de la chefferie traditionnelle dans les programmes d'enseignement des universités. Hier, à la suite des rapports faits par ces différentes commissions, plusieurs communications ont été faites. "Réflexion sur le colonialisme en Afrique occidentale française", c'est le sujet sur lequel a planché Dr S.Y Amuzu de l'université de Winneba du Ghana. Après avoir dépeint les pratiques coloniales de la métropole française, il a souligné que le colon est toujours présent en Afrique. Sa solution à une telle situation, c'est une ''lutte culturelle de la libération nationale''. Pour lui donc, "notre personnalité ne peut s'affirmer d'abord que par la revalorisation et la réhabilitation des langues africaines". Dans la même veine, avant-hier, au cours d'une représentation théâtrale des étudiants de l'université fédérale de Lagos (Nigeria), le colon a été fustigé. La révolution et l'éveil des consciences des Africains ont été prônés. Ces mêmes étudiants ont présenté des danses traditionnelles de leur pays, fortement appréciées par le public. Cette année, le festival de la route des rois connaît un grand engouement. Le foyer des jeunes de Tiassalé qui abrite cette fête est toujours plein. Aujourd'hui, d'autres communications sont au menu. Tout comme des représentations théâtrales. Chaque matin, l'ambiance est entretenue par la fanfare de Tiassalé.

Marcel Appena
(envoyé spécial au festival à Tiassalé)

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