vendredi 10 août 2007 par Le Matin d'Abidjan

La grève de 72h observée par le Syndicat national des cadres supérieurs de la santé a été effectivement suivie. En témoigne le bilan présenté à la presse.

"Lorsqu'on évoque une grève, les autorités répondent que nous avons prêté serment. C'est vrai, mais ce qu'elles oublient, c'est que nous n'avons pas prêté un serment pour être pauvres. Les 173 000 F Cfa de salaire que les cadres supérieurs de la santé perçoivent ne suffisent pas. Nous exigeons l'application d'une nouvelle grille de salaire, conformément aux résolutions du pré-forum social qui ont adopté une grille de salaire particulière pour les cadres supérieurs de la santé. Notre grève vise également à interpeller le ministère de la Justice sur le fait qu'il est inadmissible que des individus munis de simples papiers en-tête et de faux cachets puissent obtenir la fermeture des comptes d'une structure ". Tels sont, de l'avis du Dr Amichia, les véritables motifs de la grève de 72 que le Syndicat national des cadres supérieurs de la santé de Côte d'Ivoire (SYNACASSCI) a déclenchée depuis le 08 août 2008. Il a rappelé ces faits hier matin, lors d'une conférence de presse qu'il a animée à la salle de conférence du CHU de Treichville en vue de faire un bilan du mouvement d'arrêt de travail. Selon lui, la grève a été suivie à près de 100%. Il a étayé son propos avec le document faisant le point du mouvement pour la journée du 08 août. Ainsi, on pouvait lire que dans les localités d'Abengourou, Aboisso, Bondoukou, Cocody, Dabou, Soubré, Tiébissou, San-Pedro, Bouaké, Odienné, Katiolala grève a été largement suivi. "Nous avons maîtrisé le terrain. Que les dissidents sachent que la légitimité ne se confère pas dans les journaux où ils ont fait des déclarations tendant à boycotter notre mouvement. Par moments, certaines personnes ont eu l'impression que le mot d'ordre n'était pas largement suivi parce que nous avons souhaité qu'un service minimum soit assuré, tout comme les hospitalisés ont été suivis et, les urgences ouvertes et les césariennes pratiquées. Mais au-delà de ce succès, c'est une question de survie que cette grève pose ", a dit Dr Amichia qui avertit que la grève sera reconduite si les autorités ne leur accordent pas une oreille attentive et que cette fois-ci, les grévistes risquent de frapper fort. Pour l'heure, le bureau dirigé par Dr Amichia a rencontré Dr Allah Kouadio Rémi, ministre de la Santé et de l'Hygiène publique au premier jour de la grève. Celui-ci, a dit le SG du SYNACASSCI, a indiqué que le dossier relatif à la question de grille de salaire sera transmis au ministre de la Fonction publique. Aussi le ministre leur a-t-il demandé de rédiger un courrier qui a été déjà déposé à son cabinet. "Tout cela pour dire que nous ne sommes pas des va-t-en guerre. C'est parce que 8 mois de négociations souterraines avec les autorités n'ont rien donné, alors que d'autres corps ont eu gain de cause, que nous mettons sur la place publique nos préoccupations ", a précisé l'orateur qui a ajouté que les grévistes ne veulent pas mettre en péril la santé des populations, mais se refusent également à mettre la leur en péril. En effet, les comptes de leur syndicat étant bloqués, les malades ne sont plus pris en charge.

JOSIANE BADET

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