vendredi 10 août 2007 par Notre Voie

M. Pascal Affi N'Guessan, président du Front populaire ivoirien, poursuit sa tournée dans le département de Prikro, dans le pays Ano (ou Andoh). A Nafana et Anianou, le 6 août, la communion a été totale entre le chef de file des socialistes ivoiriens et une foule en effervescence. Marque d'un territoire conquis.

L'ancien Premier ministre et actuel président du Front populaire ivoirien (FPI) est en visite dans le département de Prikro. Depuis le 1er août, début de son périple, M. Pascal Affi N'Guessan est sur les pistes, parfois de véritables labyrinthes, pour entretenir chaque jour, les populations villageoises. Il anime, au bas mot, 3 meetings au quotidien. Il remet des vélos aux sections, des ballons et des tee-shirts à ses hôtes. Le 6 août, c'était au tour des villages Kotobo, Anianou et Nafana de recevoir l'ancien Premier ministre. Cette étape portait à 20, le nombre des villages qui ont abrité les meetings. A aucun moment et nulle part, les populations ne se sont dérobées à leur tradition d'hospitalité. Partout, les hameaux parcourus ont su prouver leur admiration et estime à Affi N'Guessan et sa suite dont son chef de cabinet, le colonel des douanes Gilbert Amalama, le directeur départemental de campagne à Prikro, M. Jean Koffi, le secrétaire général de la fédération, M. Emmanuel Koffi et bien d'autres.
Les villages qui ne sont pas retenus pour abriter les rencontres, mais qui étaient traversés, n'ont pas manqué d'ajouter leur grain de sel à la fête. Au passage, les populations sortent des danses pour contraindre Affi N'Guessan à faire une escale.
De l'enthousiasme dans l'accueil, il n'y a donc rien à dire. Le président du FPI a été reçu dans la liesse populaire. Mais force est de reconnaître que le village de Nafana a battu le record de mobilisation. Affi N'Guessan l'a lui-même relevé et les villageois ont rappelé qu'ils s'étaient mobilisés de la sorte lors du passage de Laurent Gbagbo, alors président du FPI, en avril 1998. Pour dire que l'histoire se répète dans la traduction de leur fidélité au FPI.
Pour la circonstance, le village a battu le rappel de ses filles et fils. Les uns vêtus de tee-shirts à l'effigie du président de la République et sur lesquels il est écrit : "Nafana derrière Gbagbo" quand les autres portaient des tee-shirts à l'effigie du président du FPI, Pascal Affi N'Guessan. Des convois sont partis d'Abidjan pour la réception de la délégation du FPI. Le village n'a pas fait les choses à moitié.

Nafana, le c?ur bat pour Gbagbo

A son arrivée, Affi N'Guessan a été accueilli par une haie compacte sur une longue distance qui conduit au lieu du meeting. Jeunes, vieux, femmes ont répondu à l'appel. Le secrétaire général de la section locale du parti d'Affi, M. Ndjoré Brahima, a fait savoir que la JFPI, l'OFFPI et "Deux millions de filles pour Gbagbo existent tous à Nafana. Laurent Gbagbo est un homme courageux, c'est un garçon. C'est lui qu'il nous faut à la tête de la Côte d'Ivoire. Dites à Gbagbo que tout le monde le soutient ici". Au nom des ressortissants du village, venus d'Abidjan, M. Amoa Kouamé a abondé dans le même sens que son prédécesseur. "Malgré le mauvais état de la route, malgré notre enclavement, vous êtes arrivés chez nous. C'est pourquoi nous souhaitons que le FPI reste longtemps au pouvoir. C'est Laurent Gbagbo qui nous a ouvert les yeux. Pour nous, le FPI ou rien", a indiqué Amoa Kouamé.
Au titre des doléances, Nafana a demandé d'être érigé en sous-préfecture et que les travaux d'électrification soient achevés.
Côté don, le village a offert deux béliers et un portrait du président Affi. Prenant la parole, M. Jean Koffi, directeur départemental de campagne du président Gbagbo à Prikro, a annoncé que le village de Nafana sera électrifié avant la fin de l'année. Dans son message, il a déploré le fait que ses parents Ano aient voté aux dernières élections pour des gens qui les ont oubliés. Pour Jean Koffi, le député de Prikro n'est nulle part. Il n'est pas à l'Assemblée nationale où, dit-il, personne ne l'entend parler et il n'est pas au village puisque, selon lui, le député ne va pas vers les populations. A l'endroit du maire, le directeur de campagne de Gbagbo a dit qu'il est dépassé et qu'il gagnerait à laisser la place aux jeunes. Koffi Jean a donc demandé à ses parents de voter utile en confiant les postes électifs aux candidats du FPI. Aussi a-t-il expliqué aux populations que le président du conseil général, élu PDCI, ne fait rien pour eux alors qu'il reçoit chaque année, un budget de plus 700 millions de FCFA.
A sa suite, Affi N'Guessan est monté au créneau. Comme il le dit depuis le début de sa tournée, le président du FPI a vivement invité le peuple Ano à tourner définitivement le dos au PDCI. Pour Affi N'Guessan, le temps du PDCI est passé. Ce qu'il n'a pas pu faire, selon lui, en 40 ans, il ne peut plus le faire maintenant qu'il n'est pas au pouvoir. L'ancien Premier ministre a souligné que la force du progrès est le FPI auquel les Ivoiriens, nostalgiques de la lutte d'Houphouet Boigny, doivent adhérer.
Au dire de Affi, Prikro qui est resté longtemps sans considération pour le PDCI, connaît, avec Laurent Gbagbo, des avancées significatives en un temps record. Le président du FPI a fait comprendre que c'est la politique de décentralisation du FPI qui a permis de donner de nouvelles communes à Prikro, qui est érigé en département et qui aura son conseil général au lieu de vivre des miettes du conseil général de M'Bahiakro.
Désormais, a-t-il poursuivi, Prikro sortira de sa léthargie pour devenir un réel pôle d'attraction en ayant son conseil général grâce à la politique du FPI. L'intérêt du conseil général, a expliqué Affi, c'est l'autonomie de Prikro, c'est le pouvoir de doter les villages d'écoles, de centres de santé, de foyers, de faire des routes et d'amorcer la modernisation du cadre de vie des populations, avec l'accès à l'électricité et à l'eau potable. Au dire du président du FPI, le développement local devient une réalité. Pour toutes ces raisons, Affi N'Guessan a exhorté le peuple Ano à faire une rupture avec le PDCI pour sceller un nouveau mariage avec son parti. Car, selon lui, le FPI a une vision futuriste de la Côte d'Ivoire et non une politique qui consiste à ramener le pays en arrière comme sait le faire le PDCI. Il a rassuré que les chantiers d'électrification vont se poursuivre et de nouvelles communes seront créées.
Pour Pascal Affi N'Guessan, sa visite répond au souci de son parti qui veut approcher les populations pour mieux connaître leurs besoins et leurs priorités afin de mener une politique plus réaliste.

Anianou, la fin du PDCI

Le village d'Anianou, peuplé de près de 3000 âmes, ne veut plus du vieux parti. Dans ce village, Affi N'Guessan a reçu un beau pagne, une bouteille de gin et un boeuf. Les messages ont pris l'allure d'une oraison funèbre du PDCI. Selon Dr. Anoumatacky Akessé Pokou Kassoum, enseignant, fils d'Anianou, le village qui était jadis le bastion du PDCI est maintenant le fief du FPI. A l'en croire, la lune de miel entre le FPI et son village remonte à 1998, lors du passage du président Gbagbo dans le département. A Affi N'Guessan, des militants du PDCI, sans doute les derniers, ont été présentés. Anianou reconnaît qu'en six mois, le président Gbagbo a érigé Prikro en département, l'axe Koffi-Amonkro-Prikro, non bitumé et long de 25 km, a été reprofilé alors qu'au temps du PDCI, au dire de Dr. Anoumatacey, cette route était déclarée bitumée. Toujours selon lui, en six mois, Gbagbo a érigé Koffi-Amonkro et Babakro en commune et dans le même temps, le chef de l'Etat a reçu deux fois le peuple Ano.
Le village d'Anianou qui fait office de chef-lieu du canton Badras, et premier site d'accueil du peuple Ano, selon l'enseignant, plaide pour son érection en sous-préfecture et pour l'achèvement de l'électrification du village.
Il faut le dire, dans ce village, comme dans les autres, l'accueil a été aussi enthousiaste. Le Premier ministre a été invité à visiter la maternité qui n'attend que du matériel et du personnel.







Benjamin Koré envoyé spécial à Prikro

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