vendredi 10 août 2007 par Notre Voie

A l'invitation du président Laurent Gbagbo, Jack Rosen, président du Congrès juif américain, a séjourné en Côte d'Ivoire du 6 au 8 août 2007. Dans ce bref entretien, il parle de sa décoration par le chef de l'Etat ivoirien et explique son intérêt pour la Côte d'Ivoire.

Notre Voie : Quel sens donnez vous à votre arrivée en Côte d'Ivoire avec à la clé une décoration par le président de la République?
Jack Rosen : Ma présence en Côte d'Ivoire est motivée par une invitation spéciale qui m'a été adressée par votre président de la République. La communauté juive américaine est consciente qu'il faut assister les pays africains, notamment des pays comme la Côte d'Ivoire.
Après la grave crise qu'a connue la Côte d'Ivoire, j'ai pu constater que le processus de sortie de crise est bien engagé. La guerre qui a duré des années est en train de totalement s'achever . Donc, nous sommes en Côte d'Ivoire pour voir comment nous pouvons soutenir ce pays. Nous pensons que l'Afrique doit prendre une part importante dans l'économie mondiale et dans la mondialisation, en général. Nous pensons qu'il est de la responsabilité de tout Juif et non-juif d'aider l'Afrique à véritablement enclencher son développement économique.
Le président Gbagbo a démontré des capacités de grand dirigeant, c'est un grand dirigeant. En effet, il a réussi à rassembler toutes les parties prenantes dans la crise autour de la paix. Voila pourquoi il mérite d'être soutenu.

NV : Quels sont les domaines que vous avez déjà identifiés dans le cadre de l'appui que vous souhaitez apporter à la Côte d'Ivoire ?
J.R. : Lors de notre entretien, le chef de l'Etat a manifesté un vif intérêt pour des investissements américains en Côte d'Ivoire. Je crois pouvoir aider à faire venir des investisseurs américains en Côte d'Ivoire. Votre président a, également, souhaité une nette amélioration des relations entre les Etats-Unis et la Côte d'Ivoire. Nous allons apporter le message du président ivoirien aux dirigeants politiques américains à Washington.

N.V. : Avez-vous déjà convenu de certaines dates pour les différentes actions que vous évoquez ?
J.R. : C'est ma première visite en Côte d'Ivoire. Il s'est donc agi, dans un premier temps, de prendre contact avec le président Gbagbo et d'identifier avec lui les éventuels domaines de notre intervention. Il faudra, ensuite, engager des discussions avec les dirigeants ivoiriens et le gouvernement. Après, nous pourrons envisager d'aller plus loin.

N.V. : La Côte d'Ivoire est considérée par les Français comme faisant partie de leur pré-carré. Ne craignez-vous pas que cela puisse un peu gêner l'appui que vous envisagez d'apporter à ce pays?
J.R. : Je ne suis pas ici pour parler contre ou pour la France. Seulement, je constate que la Côte d'Ivoire est un pays indépendant et souverain. Elle est donc libre de faire des affaires avec qui elle veut. Toutes les forces économiques peuvent être présentes sur le terrain. C'est la concurrence qui fera la différence.

N.V. : Quelles impressions après votre décoration par le président ivoirien ?
J.R. : Je suis particulièrement fier d'avoir été honoré par le président de la République.

N.V. : Beaucoup d'Ivoiriens ont senti les Américains trop loin dans cette crise, alors même que la France prenait toutes les initiatives. Peut-on s'attendre désormais à un parfait équilibrage international concernant le dossier ivoirien ?
J.R. : Personnellement, je n'ai pas suivi avec attention la politique de l'administration américaine en Côte d'Ivoire. Par contre, je puis affirmer qu'il y a, aux Etats- Unis une prise de conscience de plus en plus croissante vis-à-vis de l'Afrique qu'on ne pas ignorer. Des personnalités comme Bill Clinton et Bill Gates et d'éminentes personnalités de la communauté juive américaine s'engagent de plus en plus en Afrique.

N.V. : Selon vous, qu'est-ce qui a motivé votre décoration par le président Laurent Gbagbo ?
J.R. : Ce que je crois, c'est que le président ivoirien a été très sensible à la grande amitié que je porte à son pays.

Propos recueillis par
Guillaume T Gbato
Coll : Faustin Yao K.

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