vendredi 10 août 2007 par Fraternité Matin

Le président du Congrès juif américain a été décoré à l'occasion de la célébration des 47 ans de la Côte d'Ivoire indépendante.

Monsieur le président du Congrès juif américain, qu'est-ce qui a motivé votre déplacement à Abidjan?

Ma présence en Côte d'Ivoire s'explique par le fait que le Président de la République, Laurent Gbagbo, m'a adressé une invitation spéciale à l'occasion de la célébration des 47 ans de son pays. Le peuple américain, notamment la communauté juive américaine, est consciente qu'il faut assister des pays africains comme la Côte d'Ivoire dont le processus de paix est bien enclenché et où la guerre qui l'a éprouvée toutes ces années, se termine. J'ai donc saisi cette invitation du Chef de l'Etat pour voir dans quels domaines ma communauté pouvait venir en aide à la Côte d'Ivoire.
J'estime que l'Afrique doit prendre une part entière et active dans le processus économique de mondialisation et qu'il est de la responsabilité de tout le monde, juif et non juif, de l'aider à enclencher ce processus. Je voudrais par ailleurs dire que le Président de la République a démontré sa capacité de grand dirigeant en rassemblant toutes les parties à la crise et il mérite, dans un tel contexte, d'être appuyé.

A l'issue des discussions avec le Président de la République, quels sont les domaines que vous avez identifiés et où vous allez appuyer la Côte d'Ivoire?

Au cours de notre entretien, le Président de la République a manifesté un vif intérêt de voir des investisseurs américains venir dans son pays. Je peux aider dans ce sens. En outre, M. Gbagbo a souhaité voir une nette amélioration des relations entre la Côte d'Ivoire et les Etats-Unis d'Amérique et je pense que je peux aussi jouer un rôle en portant le message du Président de Côte d'Ivoire aux dirigeants politiques à Washington.

Cet appui se fera-t-il à court, moyen ou long terme?

Il s'agit de notre première visite en Côte d'Ivoire. Il est question pour le moment d'identifier les domaines où nous pouvons intervenir. La suite sera de poursuivre un dialogue avec le gouvernement et les dirigeants de ce pays avant d'aller au-delà.

La Côte d'Ivoire a toujours été considérée comme la chasse gardée de la France. Ne pensez-vous pas que cela peut être un handicap pour vous et votre communauté ?

Je ne suis pas là pour parler ni en faveur ni contre les Français. Tout ce que je constate, c'est que la Côte d'Ivoire est un pays indépendant et souverain. Les forces économiques de la compétition feront la différence. La Côte d'Ivoire est donc libre de faire les affaires avec qui elle souhaite.

Quels sont vos sentiments après avoir été décoré par le Chef de l'Etat?

Je suis particulièrement fier d'avoir été choisi et distingué par le Président de la République de Côte d'Ivoire. Vous avez été l'invité surprise du Chef de l'Etat. En plus, il vous a décoré. Que vous valent tous ces honneurs?
Il n'y a rien de particulier au-delà de l'amitié que j'ai manifestée vis-à-vis de la Côte d'Ivoire. Beaucoup d'Ivoiriens, pendant cette crise, auraient souhaité une implication plus grande des Etats-Unis dans la résolution de la guerre.

Pourquoi cela n'a-t-il pas été possible? Et puis maintenant, peut-on espérer un vrai équilibrage des choses au plan international?

Je n'ai personnellement pas suivi avec beaucoup d'attention l'implication de l'administration américaine dans la résolution de la crise ivoirienne. Par contre, ce que je constate, c'est qu'aux Etats-Unis, il y a une prise de conscience qu'on ne peut pas ignorer. Des hommes comme Bill Clinton, Bill Gate et d'autres éminentes personnalités de la communauté juive américaine se sont impliqués et s'impliquent dans les affaires de l'Afrique aujourd'hui.

Propos recueillis par Pascal Soro

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