vendredi 10 août 2007 par Le Front

David Monsoh, producteur d'artistes, séjourne en ce moment à Abidjan à la faveur du concert de Fally Ipupa qui aura lieu le vendredi 17 août 2007 au palais de la culture. Initiateur de l'événement, dans cet entretien, il parle du concert et fait un tour d'horizon sur l'actualité musicale ivoirienne.



L'événement du mois d'août, c'est le concert de Fally Ipupa. A quelques jours du rendez-vous, comment vont les préparatifs ?

Je vous assure que les préparatifs vont bon train. Tout se passe en tout cas très bien. Nous avons un très bon accueil. Les tickets sont très bien vendus. Nous sommes déjà à plus de 75 % des billets vendus. La salle Anoumabo du palais de la Culture à Treichville contient entre 4000 et 4500 personnes. L'organisation se prépare très bien. Fally Ipupa arrive ce week-end. Je prépare un grand coup.

Selon des informations en notre possession, des personnes voudraient saboter l'arrivée de Fally Ipupa à Abidjan.

Vous savez, nous sommes des Africains. Il y a des paroles que nous entendons çà et là. Il y a des gens qui font trop de trucs. D'autres menacent. Je ne veux pas entrer dans les détails car nous faisons tout avec bon c?ur. Moi, je viens d'arriver, j'ai été informé par mon ami avec lequel j'organise le concert. Doum Bak m'a fait le point. Il a dit qu'il y a des choses bizarres qui se passent. Je ne veux pas entrer dans les détails parce que ce n'est pas important. Nous faisons tout avec le c?ur et c'est le bon Dieu qui nous, guide.

Comment votre incursion dans le milieu du showbiz s'est-elle opérée ?

Je suis arrivé dans le milieu du showbiz un peu par hasard. Celui qui a guidé mes premiers pas dans ce milieu, c'est Gadji Céli. J'étais étudiant à Paris où je réside en ce moment. C'est là-bas que j'ai fait sa connaissance. A chaque fois qu'il venait à Paris, nous étions tout le temps ensemble. Après avoir arrêté le football, il a décidé de se consacrer à la musique. C'est à cette période qu'il m'a demandé d'être son représentant en Europe. Parce que j'avais déjà co-produit ?'King Solo''. Après m'avoir expliqué le travail à faire, je n'ai pas du tout hésité. C'était tellement passionnant et intéressant que j'ai alors commencé à faire les études de marketing pour mieux apprendre ce métier. C'est grâce à Gadji Céli que je suis devenu producteur de chanteur aujourd'hui. Je lui dois vraiment beaucoup. J'étais dedans sans être dedans. C'est pour cela que je suis toujours resté discret. Je n'ai pas à me faire à travers la presse. Je saisis cette opportunité pour infiniment remercier Gadji Céli. Car il a énormément fait pour moi. C'est grâce à lui que je suis devenu ce que je suis aujourd'hui.

Paraît-il que vous produisez régulièrement les artistes sans toutefois aller au bout. C'est-à-dire que vous les abandonnez en cours de route ?

Non ! ce n'est pas vrai. J'ai toujours accompli ma mission. Je vous explique. La preuve, j'étais au début et à la fin du succès de Magic system. Je travaille dans une maison de disques sono disc où j'étais directeur artistique. J'y avais proposé l'album du groupe à mes collaborateurs qui ne connaissaient pas la musique ivoirienne. Aujourd'hui, Dieu merci, tout le monde voit le succès de ce groupe. La même situation s'est produite avec Douk Saga. Il s'amusait dans les boîtes avec ses copains. Je suis allé leur dire qu'il y a le Mapouka qui déshonore la Côte d'Ivoire et que le coupé décalé qu'ils font est tellement bien que je veux les mettre en studio pour chanter. Ils m'ont répondu qu'ils ne sont pas des chanteurs. Je leur ai dit que la Côte d'Ivoire est en guerre donc, il faut trouver une connexion. Comme cette danse vient de Paris, elle peut plaire aux Ivoiriens. La jeunesse ivoirienne va profiter de ce concept pour s'épanouir. Voilà comment, j'ai investi dans le coupé décalé. Douk Saga n'est plus et je continue de produire. J'ai Dj Arafat, Molare, Lino Versace et Boro Sandji. Le nouvel album de Molare est prêt. Ainsi que celui de Lino Versace et Boro Sandji. Je continue d'investir dans la production. J'essaie de rehausser l'image du coupé décalé. Aujourd'hui, certains de ces titres passent dans les radios françaises. Donc c'est vous dire que je vais jusqu'au bout de ce que j'entreprends. Je n'ai jamais abandonné un artiste en cours de route.

Comment se sont créés les contacts entre Fally Ipupa et vous ?

Voici comment tout s'est passé. J'étais directeur artistique chez Sono disc (une maison de disques à Paris). J'avais reçu un CD d'un groupe congolais qui résidait au pays et dont Fally était le chef d'orchestre. Ce groupe s'appelait Talan Latan. Quand j'ai écouté le CD, j'ai constaté que Fally chantait particulièrement bien. J'avais le clip dans lequel il dansait. J'ai alors présenté le support à Koffi Olomidé. Je lui ai dit d'écouter le CD du groupe. Et que ce sont de jeunes Congolais qui ne sont pas mal. J'ai demandé à Koffi de récupérer Fally et de l'insérer dans le Kartier Latin car à chaque fois il (Olomidé) recrute de jeunes talents. Koffi m?a dit que des jeunes comme Fally, il en a plein. J'ai insisté et il a fini par écouter le CD. Quand il s'est rendu à Kinshasa, il l'a recruté. Après, il me l'a amené dans mon bureau pour me le présenter. Koffi m'a dit que le petit est très bon. J'ai demandé à Fally de bien apprendre auprès d'Olomidé et que je le produira plus tard. Ce message est resté dans sa tête. Ce jeune homme que j'ai décidé d'aider, arrive pour la première fois à Abidjan. C'est une fierté pour moi. Car tout le monde parle déjà de lui. C'est une très bonne chose. Le plus important, c'est que je suis Ivoirien donc, j'ai voulu le faire découvrir à mes frères et s?urs. On le connaissait un peu mais on va le découvrir. Donc pari réussi au niveau de ce dossier.

Des personnes vous accusent d'avoir été la main occulte que a motivé Fally à quitter Koffi Olomidé.

Pas du tout ! Je n'y suis pour rien. Voyons ! Fally touchait à peine 200 dollars par spectacle. Koffi en faisait quatre (4) dans le mois. Si nous nous en tenons à ce calcul, cela fait bien 800 dollars. Fally a donc décidé un matin de faire son album. Parce qu'il ne pouvait pas vivre de cet argent. Moi, je n'ai fait que le produire. C'est lui-même qui a décidé de quitter Koffi. Il n'est pas un gamin. Il sait ce qu'il fait et ce qu'il veut. Il a du succès. Il emplit les salles comme Olomidé. Je ne sais pas pourquoi, il va continuer avec lui. Olomidé lui-même était musicien de Papa Wemba. Il l'a quitté et il est devenu ce qu'il est. C'est donc normal que Fally parte pour être aujourd'hui Fally Ipupa.

L'on a remarqué qu'il y a une contradiction entre le style vestimentaire de Fally Ipupa et son genre musical.

Il y a de bons chanteurs africains à qui il faut donner un style. Fally Ipupa est jeune et son album est écouté par les jeunes. Il a fait quelques titres rumba qui vont vers les vieux. Il fallait changer le style de l'artiste. Je me suis dit qu'il n'est pas bien de voir tout le temps un chanteur en costume ou en tenue bizarre. Fally est jeune donc, il s'habille comme les jeunes. Voici l'une des raisons de son succès auprès des filles. S'il était tout le temps en costume, on ne verrait pas sa beauté. C'est moi-même qui lui ai proposé ce style. Je suis très fier car tous les jeunes qui écoutent sa musique s'habillent comme lui. C'est un bon signe. Parce qu'on ne doit pas tout le temps ressembler aux vieux. Il faut créer quelque chose de nouveau pour les jeunes. Et c'est ce que j'ai fait. Fally est un très bon danseur donc il est mieux qu'il se mette en Jean's. Gadji Celi fait de la variété et est tout le temps en costume. Meiway fait du Zogblazo et a sa manière de s'habiller ainsi que Koffi Olomidé. C'est vous dire qu'il n'y a pas de contradiction entre le style musical et l'accoutrement. J'en profite pour demander aux artistes ivoiriens de persévérer dans la lutte contre le piratage de leurs ?uvres. Nous les producteurs, sommes de c?ur avec eux car c'est les premiers touchés. Je demande aux mélomanes de venir nombreux au concert car ils ne regretteront pas d'avoir effectué le déplacement. Nous sommes à plus de 75% de tickets vendus.



DD

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