jeudi 9 août 2007 par Nord-Sud

De retour de la cérémonie de la flamme de la paix organisée à Bouaké, Kuyo serge, secrétaire général de la Fédération estudiantine et scolaire de côte d'ivoire (Fesci) de 2003 à 2005 est décédé le 30 dans un accident de la circulation. Dans cette interview, Serge Koffi, l'actuel S.G. de la Fesci parle du défunt et des préparatifs de ses obsèques.


? Comment avez-vous appris la nouvelle du décès de Kuyo Serge ?

J'étais en réunion avec les étudiants de Bouaké lorsque des camarades m'ont appelé pour me donner l'information. Ceux avec qui j'étais ont tout de suite senti que je venais de recevoir un choc. J'ai dû écourter la réunion pour me rendre à Yamoussoukro, précisément au lieu où l'accident a eu lieu. Les membres du bureau de la Fesci qui m'avaient déjà devancé ont découvert le corps de Kuyo serge avant moi. A mon arrivée à Yamoussoukro, la morgue avait déjà fermé ses portes. Ce n'est que très tôt le lendemain que j'ai pu voir le corps du secrétaire général. C'est Kuyo serge qui m'a nommé au bureau national quand il était secrétaire général. Il a permis que je sois élu à mon tour à la tête de la Fesci. On ne passe pas le flambeau à quelqu'un qu'on n'aime pas. Nous sommes actuellement à pied d'?uvre pour l'organisation des funérailles de Kuyo serge qui était allé à Bouaké à la célébration de la paix. Il n'a pas pu savourer cette paix. La mort l'a fauché.





? Quel sens donnez-vous à ce décès ? Certains ont dit qu'il y a toujours un sacrifice à consentir pour la paix. Etait-ce le prix à payer ?

Il est vrai que la paix a son prix. Le Premier ministre lui-même a failli mourir pour la paix. Mais pour moi, Kuyo est parti avec la paix en main.





? Que retenez-vous de l'homme et du secrétaire général de la Fesci qu'il a été ?

Il était très intelligent. Il était titulaire d'une maîtrise en sciences économiques et était élève du cycle supérieur de l'Ecole nationale d'administration (ENA). Je pense que quand on n'est pas intelligent, on ne peut pas arriver à ce niveau. Il était aussi un homme de caractère. Ce qui lui a valu le surnom de général terrain. Il ne savait pas renier ses engagements. Il n'était pas ce général qui reste à la maison et qui envoie les autres sur le terrain. Il était lui-même au devant des troupes. Il n'était pas hypocrite avec ses collaborateurs. Il ne savait pas cacher ce qu'il apprenait sur les uns et les autres. Il avait beaucoup d'admiration pour moi. J'étais à la cité de Port-Bouët avec lui. Nous sommes venus ensemble à la cité rouge avant qu'il ne soit secrétaire général. J'ai été un de ses petits valets qui mettaient de l'ordre dans sa chambre. Il avait aussi un sens très poussé de l'humour. Il aimait imiter son entourage et rigolait beaucoup.





? Qu'est-ce que vous retenez de son passage à la tête de la Fesci ?

Il n'a pas fait beaucoup de bruits. C'est d'ailleurs pour cela qu'il n'a pas été connu par beaucoup de personnes. Le combat que je mène est la continuité de celui qu'il a commencé. Je le mène donc avec l'expérience des difficultés que nous avons connues sous son mandat. Il a utilisé la voie pacifique pour tous ses combats dans le milieu universitaire. Notamment contre la violence, la corruption, la vente de chambres, le racket.Il a essayé de le faire pacifiquement et il a eu des difficultés. C'est au vu de ces expériences que nous travaillons. Je continue donc ce combat là avec une certaine détermination, une certaine force. Kuyo a quand même marqué un grand pas. C'est lui qui a réussi à donner un siège à la Fesci. C'est pourquoi ses obsèques sont l'affaire de la Fesci. Celles de toutes les générations du syndicat. Tous les anciens y seront. Kuyo est né d'une famille naturelle. Mais la vraie famille à laquelle il a appartenu, c'est celle de ses camarades de lutte, aussi bien patriotique que syndicale. Il est également le premier secrétaire général de la Fesci qui décède. Et ça, c'est historique. C'est pour cela que la Fesci fera des funérailles à la hauteur du disparu.





? Quelles sont les actions majeures que vous comptez mener?

Nous sommes en réunion pour arrêter la date des obsèques. La date de la mi-septembre est en train d'être arrêtée, tout comme le nombre de veillées. Tout ceci se fait en relation avec sa famille naturelle. Nous tenons une série de réunions pour arrêter toutes les dates. Tout le peuple ivoirien se souviendra des funérailles de Kuyo Serge, tout comme le peuple ivoirien se souviendra de ce qu'il a fait pour la paix. Tout le monde se souviendra de ce qu'il était allé à la célébration de la paix. Il a obtenu sa part de paix et il est parti avec celle-ci.





? La Fesci était massivement représentée au bûcher de la paix à Bouaké. Que retenez-vous de cette cérémonie?

Ce que nous retenons de ce bûcher de la paix, vous le ressentirez dans les grandes actions que nous allons poser maintenant, à savoir les grandes cérémonies que nous allons faire au campus pour maintenir cette flamme allumée à Bouaké. Il faut l'entretenir pour qu'elle ne s'éteigne pas. Nous avions de grandes actions à mener dans ce sens là, mais le malheur qui nous a frappé en route nous a un peu retardé. Quand nous aurons fini avec le programme des obsèques, nous allons dégager un autre temps pour maintenir allumée cette flamme sur le campus. Le bûcher de la paix a été un succès total et je pense qu'il faut comprendre que la paix est une réalité. La flamme qui a brûlé les armes doit aussi brûler la méchanceté inutile, la ranc?ur. Je pense donc qu'à tous les niveaux, il faut allumer de petites flammes pour brûler tous ces maux. Cela a été un succès total. C'est pourquoi nous félicitons le président de la République et son Premier ministre pour cette action.









Cissé Sindou et Touré Yelly

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