Dialogue direct, bataille remportée pour la suppression du poste du Hre, flamme de la paixet maintenant l'organisation de la présidentielle fin 2007. Tout semble sourire au chef de l'Etat depuis la signature de l`accord de paix de Ouagadougou avec l'ex-rébellion. Laurent Gbagbo, qui surfe en ce moment sur des nuages prépare, un énième coup en lançant cet autre ballon d'essai : la course à la magistrature suprême. Si nous sommes tous de bonne foi, si chacun est déterminé (.. .), nous pouvons organiser l`élection présidentielle dès la fin de l`année, dès le mois de décembre 2007 , a annoncé lundi Gbagbo dans un discours prononcé à la veille du 47e anniversaire de l`indépendance de la Côte d'Ivoire en misant sur la bonne foi de tous les prétendants. Voilà le gros piège d'attrape-nigauds dans lequel le tombeur du général Guéi espère attirer les candidats du Pdci-Rda et du Rdr, Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara, les deux poids lourds de l'opposition ivoirienne. Il veut ainsi justifier aux yeux de la communauté internationale son étiquette d'enfant des élections . Un discours qui sonne comme du déjà entendu. L'on se souvient en effet des belles paroles prononcées par l'actuel locataire du palais du Plateau à la veille de la présidentielle d'octobre 2000. A tous ceux qui contestaient certaines dispositions de la Constitution jugées anti-démocratiques, le candidat Gbagbo a répondu qu'il fallait faire avec, quitte au vainqueur d'apporter des amendements après le scrutin. Elu de façon calamiteuse , le régime Fpi a plutôt opté pour le verrouillage de la machine électorale. Les évènements du 19 septembre 2002 vont porter un coup d'arrêt au rêve des ??refondateurs''. Après plus de cinq longues années de crise, Laurent Gbagbo espère reconduire le même schéma qui lui a permis de ravir le fauteuil présidentiel au nez du général Robert Guéi, le père de la IIème République. En démocratie, la paix se construit par les élections (...) qui sont pour moi le seul objectif en vue duquel le reste du processus de paix devra être mis en ?uvre, laisse entendre le chef de l'Etat. Il lui faudra cependant d'autres arguments pour convaincre ses plus farouches opposants qui gardent de lui l'image du politicien roublard.
Jean Roche Kouamé