jeudi 9 août 2007 par Nord-Sud

Les élus Udpci de l'Ouest avec à leur tête le président Toikeusse Mabri ont sillonné la région des Montagnes afin de maintenir la flamme avec les militants.

Démontrer que l'Ouest montagneux reste le bastion imprenable de l'Union pour la démocratie et la paix (Udpci). Confondre ceux qui jurent que le fief du parti du général Guéi est en passe de tomber dans le giron du Front populaire ivoirien, le Fpi au pouvoir. Les élus de la région en ont fait une question d'honneur. Une semaine après le passage tonitruant mais controversé de Célestin Noutoua Youdé et ses nouveaux amis du camp présidentiel venus souiller les sols ancestraux et intoxiquer les parents, le président de l'Udpci est allé samedi et dimanche à la rencontre des populations. Objectif, effacer les traces de cette expédition provocatrice et rétablir la réalité sociologique. Albert Mabri Toikeusse était accompagné de la quasi-totalité des élus de la région. Une bonne brochette de chefs de canton et autres têtes couronnées ont tenu à marquer de leur présence cette tournée d'exorcisme. Le défi était immense, le projet exaltant. Partout où la délégation est passée, la symbiose entre les populations et les visiteurs était perceptible. La mobilisation n'a jamais fléchi. A la première escale de Logoualé, les populations sont sorties en masse. Le député Mamadou Dié a assuré du soutien indéfectible des populations de sa circonscription aux idéaux de l'Udpci et de son président. Mais, c'est à Mahapleu que les populations se montreront les plus véhémentes. Dans ce pays où les reniements sont devenus des phénomènes de mode, des gens ont décidé de semer des troubles dans notre parti, l'Udpci. Nous sommes venus rabattre le caquet à tous ces oiseaux de mauvais augure, a déclaré le représentant des cadres, Pierre Déa. Le président Mabri, a-t-il poursuivi, n'a pas à s'inquiéter vu que le cercle de ses militants et sympathisants ne cesse de s'agrandir. Vous êtes jeunes et beaucoup de personnes estiment que vous êtes le symbole de l'espérance en un futur lumineux. Vous êtes l'alternative crédible et nous pensons que le pouvoir est à votre portée. Nous vous promettons notre appui lors des prochaines présidentielles, a renchéri M. Déa, enthousiaste. Par ailleurs, il a vivement souhaité la suppression de l'administration militaire présente dans la zone. Au moment où on parle de redéploiement de l'administration, il nous paraît inopportun de maintenir encore longtemps les sous-préfets militaires. Nous ne voulons plus de leur présence ici, a-t-il ajouté sous les applaudissements des militants du parti arc-en-ciel. De fait, la cohabitation entre les sous-préfets militaires et les populations de l'Ouest n'a pas toujours été cordiale. Le volcan a souvent craché des larves méchantes. On raconte que le magistère des mandataires de Gbagbo dans ces zones notamment à Zouan-Hounien est régulièrement ponctué d'actes délictueux et de violence gratuite contre leurs administrés. Quoiqu'il en soit, les populations ne verraient pas d'un mauvais ?il le départ de ces sous-préfets militaires devenus, dit-on, encombrants.





L'épreuve de la légitimité





Danané a été l'étape la plus bruyante et la plus mouvementée. Elle a mobilisé une foule de militants qui a déferlé comme des magnans. La mémoire collective retient qu'il y a longtemps que cette ville n'avait pas drainé autant de monde. Normal sans doute. L'enjeu était de taille. Non seulement, il s'agit de la principale ville de la région mais également et surtout le département dont Noutoua Youdé, le faux frère, est le président du conseil général. Plus qu'une simple manifestation de soutien, Danané était censée être par excellence l'épreuve de légitimation par la mobilisation populaire. Les populations ont tranché. Un comité d'accueil particulièrement impressionnant à l'entrée de la ville, une haie de plusieurs centaines de mètres. Une salle de la mairie pleine comme un ?uf. De nombreuses personnes n'ayant pu avoir accès à la salle étaient massées aux alentours de l'hôtel de ville. Des badauds perchés aux fenêtres géantes qui empêchent l'air de pénétrer, entraînant des odeurs parfois suffocantes. Tout cela sous un soleil de plomb. Noutoua Youdé est un râtelier qui n'a aucun idéal politique. C'est la fin de ses illusions, clame un chef de canton. Mais c'est Blaise Siki Blon, président du conseil général de Man, par ailleurs dépositaire de l'héritage du général Guéi qui éclairera ses parents sur l'actualité politique de son parti et de la Côte d'Ivoire. Il expliquera que Noutoua Youdé a perdu le poste de président du Groupe parlementaire Udpci au profit de Woi Messé, député de Biankouma, parce qu'il aurait tenu des propos désobligeants et particulièrement outrageants contre l'inspirateur du parti, Robert Guéi, tué le 19 septembre 2002. Autant dire que M. Youdé est rétrogradé au rang de simple militant de base. Selon lui, ceux qui disent que Noutoua Youdé a mobilisé doivent relativiser les choses. On dit que Noutoua a mobilisé mais tout le monde sait que le peuple Dan est un peuple curieux qui aime aussi danser. Il les y a aussi obligés, a-t-il expliqué. Il demandera à ses parents de soutenir le Premier ministre Guillaume Soro et l'accord de Ouagadougou. Il faut aller vite pour que Mabri prenne sa place rapidement dans le fauteuil présidentiel. Je lance le cri de la paix parce que la paix nous manquait. Cinq ans de souffrance, ce n'est pas rien, a-t-il soutenu. A Téapleu où le canton Blossé a fait allégeance tout comme à Zouan-Hounien, sa ville natale, Albert Toikeusse Mabri a demandé aux uns et aux autres de lui faire confiance et de le soutenir. Le soutien parental sans lequel, il serait difficile de réaliser ses ambitions nationales.





Lanciné Bakayoko, envoyé spécial à Danané

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