jeudi 9 août 2007 par Notre Voie

Le Révérend Michel Vako, président de l'union des Eglises Evangéliques de Pentecôte parle , dans cette interview, des dirigeants du pays, de la foi chrétienne et de la crise qui perturbe actuellement l'église évangélique. Notre Voie : Que pensez-vous de cette course effrénée vers l'enrichissement qui caractérise certains pasteurs ?
Révérend Michel Vako : Etre riche n'est pas une preuve qu'on est un vrai serviteur de Dieu. Le but de notre vocation n'est pas la richesse. Mais c'est d'abord le salut des âmes. C'est ce que Dieu regarde pour donner plus tard les moyens financiers dans le seul but de propager sa parole afin que les âmes perdues soient davantage sauvées. Malheureusement, nous assistons, ces temps-ci, à une concurrence de richesses chez les hommes de Dieu. Alors que le chemin de l'élevation passe par la souffrance. Comment pouvez-vous aider et comprendre ceux qui souffrent si vous n'avez pas souffert vous-mêmes ? Car Dieu n'approuve que celui qu'il a éprouvé. N.V : La Côte d'Ivoire est engagée dans un processus de paix. Croyez-vous que cet élan est porteur d'espoir?
R.M.V. : En 2006, j'ai prophétisé sur la Côte d'Ivoire en disant que l'année 2007 sera pour elle le début de la gloire. J'ai dit que le pays parviendrait à la paix. Ce qui arrive aujourd'hui, c'est ce que j'avais annoncé à travers mes diverses conférences et dans mes livres tels que les secrets pour recevoir la vraie Onction? et Votre lumière arrive?. Le fait que le premier ministre Guillaume Soro ait accepté la main tendue du Président Laurent Gbagbo et demandé pardon à la nation, il bénéficie de la faveur de Dieu. Pourtant, il ne faut pas qu'il s'arrête là. Il faut qu'il accepte de donner complètement sa vie au Seigneur Jésus-Christ. Ce serait pour lui un fondement inébranlable. Alors, il réussira le processus de paix et il sera victorieux sur tous ses ennemis. Je déplore l'attaque contre l'avion qui transportait le premier ministre, surtout la mort de ses proches. Que l'on sache que Guillaume Soro est dans les creux des mains du Seigneur. Dieu pardonne à celui qui se repent, surtout lorsqu'il l'a fait publiquement. Ces ennemis ont oublié qu'aller à Bouaké était une mission divine qu'il effectuait. Il était mandaté par Dieu pour annoncer la paix et installer les préfets. Pour cela, Dieu ne pouvait pas le lâcher en cours de route. Le Président Gbagbo et lui ont été choisis au temps voulu pour ramener la paix que tous les Ivoiriens attendent. N.V. : Vos opinions sur l'église et le pays étaient, par le passé, régulièrement publiées dans la presse. Pourquoi cette subite accalmie ?
R.M.V. : En 2001, j'ai écrit dans mon livre Le secret de la prospérité? que le président Laurent Gbagbo était l'élu de Dieu. Lorsque la guerre a commencé, j'ai affirmé cela dans un quotidien de la place. Après cette interview, j'ai été attaqué deux fois dans la même semaine par des individus armés. Cela s'est passé en février 2003. N'eut été la grâce du Seigneur, beaucoup de mes étudiants en théologie et moi, ne serions plus de ce monde. Depuis ce jour, j'ai décidé de ne rien dire concernant la politique. Toute fois, j'organise des programmes de prières et de jeûne pour soutenir toutes les démarches de paix.
N.V. : Parlez-nous de Michel Vako Ministries?, votre structure ainsi que de l'Union des Eglises Evangéliques de Pentecôte ?
R.M.V. : La Michel Vako Ministries est l'appellation de mon ministère de guérison. A travers ce ministère, je suis ouvert à tout le corps de Christ. Je reçois chaque semaine soixante personnes venant de différentes dénominations pour la cure d'âme et les conseils. Le camp de prière Silo situé à Abobo-N'Dotré reçoit chaque dimanche 3000 personnes venant de différentes confessions religieuses. Même les musulmans se convertissent en grand nombre après avoir obtenu leur miracle. Toutes ces personnes viennent pour leur guérison. L'Union est la composante de tous ceux qui sont membres et affiliés à l'Eglise Evangélique de Pentecôte dont je suis le fondateur. J'ai moi-même implanté 22 églises et j'ai plus de 30 églises et ministères qui sont affiliés et qui bénéficient de ma paternité apostolique et de la couverture spirituelle de l'Eglise Evangélique de Pentecôte. Ensemble, nous formons donc une union avec près de 50 églises et ministères.
N.V. : Il se raconte que vous faites beaucoup d'?uvres caritatives ...
R.M.V. : En 2004, le Seigneur m'a permis de construire un Collège Moderne à Anyama-Belleville. En 2006, grâce aux moyens qu'il m'a donnés, j'ai construit un lycée moderne et des camps de prière Silo1 et 2. Notre ONG ''La Main d'Amour'' visite de temps en temps des hôpitaux pour faire des dons aux malades et aux nouveaux-nés. Je fais des tarifs sociaux dans mes établissements et j'accorde des bourses à ceux qui ont perdu leurs parents. C'est un fardeau que j'ai depuis 1988 quand j'ai perdu mes parents alors que j'étais étudiant en France. J'ai fondé 22 églises Evangéliques de pentecôte, un Institut Biblique, une Université de théologie charismatique, un studio d'enregistrement audio-visuel, une maison d'édition dans laquelle j'ai édité 30 livres,deux camps de prière, le siège de notre Union, une ONG La main d'Amour? qui s'occupe des orphelin et des pauvres,un collège et un lycée moderne. N.V. : Comment gérez-vous toutes ces structures ?
R.M.V. : Cette année 2007, est une année de gloire pour moi personnellement. Ce que le Révérend Mamadou Karambiri a prophétisé sur moi, est en train de s'accomplir.
Mais à côté de cela, j'ai pu faire ma soutenance de doctorat en théologie avec succès. Mais bien avant, j'ai fait une maîtrise en gestion et un diplôme d'études spécialisées en droit. C'est autant de richesses que Dieu m'a données pour bien gérer son ?uvre. Je peux dire que tout serviteur de Dieu ayant une vision a besoin d'être formé dans les nouvelles techniques de gestion et de management. Mais j'arrive à gérer toutes ces structures et le personnel grâce à la sagesse et à l'onction que le Saint-Esprit me donne chaque jour. Je dirai qu'un leader sans formation est un déformateur. C'est la qualité de notre formation qui détermine notre ministère. N.V. : Après le cas Béhanzin, l'Eglise évangélique vit une déchirure. Notamment à travers la création du haut conseil des Eglises. Qu'est- ce que cela vous inspire ?
R.M.V. : J'ai mal de constater ce qui se passe parmi les pasteurs évangéliques. Je voudrais signaler que je suis membre du CNEPCI. Mais permettez-moi d'intervenir sur ce sujet en tant que président d'une structure qui regroupe plus de 50 églises. Je me pose les questions suivantes : Peut-on s'asseoir à huit clos pour fonder un conseil d'églises ? L'Eglise est-elle devenue une affaire d'amis ? ? En tant qu'aînés, nous avons intérêt à faire appel à notre sens de responsabilité et de sagesse en toute chose avant de poser un acte. De nombreux pasteurs et leurs églises se sentent trahis par ceux qu'ils considèrent comme leurs pères. Et pourtant, lorsque la Côte d'Ivoire brûlait, ce sont ces jeunes serviteurs de Dieu qui se sont engagés corps, âme et esprit pour éteindre le feu par leurs jeûnes et leurs prières. Maintenant que la paix pointe à l'horizon, on veut les écarter dans ce qui semble être une bénédiction pour tout le corps de Christ. A mon avis, personne ne devrait se sentir au-dessus de son prochain dans l'exercice du sacerdoce, car nul n'est plus saint que son prochain. Chacun de nous a ses défauts et ses qualités. En tant qu'aînés, nous devrions tendre une main d'amour à nos cadets dans le ministère si nous voulons que l'Eglise Evangélique soit en paix. N.V. : Qui est à la base de cette déchirure ?
R.M.V. : Dans la vie, il faut éviter de choquer, de frustrer et d'exclure les autres. Sinon, ceci peut les pousser à la révolte pour revendiquer aussi leurs droits. Nous disons que Béhanzin et Soumah yadi ont mal agi. Que dire alors de ceux qui sont à la tête de nos confédérations ? Bibliquement parlant, la procédure aurait été de prendre le temps pour informer tous les pasteurs quant à la création de ce conseil et à les inviter à participer aux différentes réunions. Le but de ce Conseil est louable, mais la procédure utilisée pour sa fondation n'est pas l'idéal. Cette nouvelle guerre entre les pasteurs n'est pas à l'avantage du corps de Christ et est tout simplement honteuse. N.V. : Que faire pour qu'il y ait réconciliation ?
R.M.V. : Je crois qu'il n'est pas tard pour que les pères s'humilient pour demander pardon et tendre la main à leurs fils. Qu'ils le veuillent ou non, ce sont leurs fils et ceux-ci ont besoin de leur expérience. Ce sont les prières que les pères ont faites il y a 30 ou 50 ans qui ont engendré cette nouvelle génération d'hommes et de femmes remplis de Saint-Esprit. N'oublions pas que si les riches, les intellectuels et les hautes autorités se convertissent aujourd'hui, c'est grâce à l'impact qu'a eu le ministère de ces jeunes sur la vie de ses différentes personnalités. Nous avons été tous jeunes et avions fait des gaffes dans les débuts de nos ministères à cause du manque d'expériences. Mais c'est parce qu'on nous a supportés et on nous a tendu une main d'amour que nous sommes devenus ce que nous sommes à présent.





Interview réalisée par Geoffroy Sakré

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023