jeudi 9 août 2007 par Notre Voie

Le cabinet Corhr's Inter et Associés, spécialisé dans l'organisation de séminaires internationaux, organise à compter du 16 août prochain, à Abidjan, la 2ème édition du colloque internationale de valorisation des compétences de la diaspora et d'Afrique (CIVACAD). Mme Rosine Zagol Tano, fondatrice de cette structure, jette un regard sur l'événement. Notre Voie : On sait que Corhs'Inter et Associés est spécialisé dans l'organisation de séminaires internationaux. Aujourd'hui, vous vous occupez des questions de la diaspora. Comment expliquez-vous ce glissement ?
Rosine Zagol Tano: Ce n'est pas un glissement. Simplement on étend nos activités dans la préparation de la retraite, la gestion des rumeurs. Il s'agit donc toujours de la gestion des ressources humaines. En 1998, au cours de nos ateliers de formation internationaux, nous avons constaté que la plupart des formateurs étaient des ressortissants du Maghreb. J'ai été frappée par l'absence de compétences de la diaspora africaine, surtout ivoirienne. C'est ainsi qu'en décembre 1998, j'ai mûri un projet autour du thème : Quelle formation pour le 3ème millénaire?. Malheureusement, il y a eu la crise de 1999. J'ai toutefois initié la première tribune historique de la diaspora. J'ai bénéficié en son temps du patronage du chef de l'Etat. N.V. : Vous avez organisé en 2004 un colloque international de valorisation de la diaspora. Qu'avez-vous tiré de ces assises ?
R.Z.T. : Au terme de ce colloque qui avait pour thème : Identification et valorisation des compétences de la diaspora, quelle stratégie et implication effective des Ivoiriens de l'étranger dans la construction et le développement de la Côte d'Ivoire?, nous avons noué de bons contacts. Le président de l'Assemblée nationale a mis à notre disposition un certain nombre de députés pour étudier pour nous des avant-projets de loi au cas où la diaspora aurait des projets à initier en Côte d'Ivoire. Le ministère des Mines, l'Agef et pas mal d'autorités étaient à nos côtés. Nous avons même bénéficié de l'expérience de la diaspora juive. Au terme du colloque, il a été décidé de la mise en place de la coordination générale des Ivoiriens de la diaspora (Cogid). J'ai sillonné le monde pour interpeller la diaspora à travers les conférences. Certains ont été sensibles au message, d'autres très agressifs. Mais les plus agressifs sont ceux qui avaient effectivement des projets. Aujourd'hui, si les Ivoiriens de la diaspora veulent rentrer au pays pour investir, c'est un acquis pour nous, parce qu'il y a une tribune qui a été dressée par le cabinet Corh'Inter et associés. Le deuxième acquis, c'est la mise en place du comité des experts de la diaspora. En effet, après le rendez-vous de 2004, j'ai préparé le post-colloque, pendant un an, les 7 et 8 juillet au parlement européen, à Bruxelles, où il y avait la diaspora de 12 pays africains. Le troisième acquis, c'est au cours de cette convention que nous avons fait le plaidoyer des jeunes médecins sans emploi. Le président des jeunes médecins, Dr. Raoul, nous a approché le 29 décembre 2004 pour souligner qu'il y des jeunes médecins au chômage. Ils nous ont suivi à Bruxelles où j'ai j'ai fait un plaidoyer pour eux. J'ai donc demandé à l'agence de développement durable de prendre la relève pour poursuivre le plaidoyer auprès des bailleurs de fonds. Nous avons bénéficié d'un arrêté inter-ministériel signé des ministres de la Fonction publique, des Affaires sociales, du sida, de la Santé qui nous a accompagné dans ce plaidoyer. Nous étions au stade de la requête quand il y a eu les déchets toxiques. Mais aujourd'hui, ils sont tous recrutés grâce à notre plaidoyer. Le dernier acquis, c'est que l'Union africaine a accepté d'apporter son soutien à la deuxième édition du CIVACAD. N.V. : Vous avez dit qu'à Bruxelles, vous avez fait appel à la diaspora de 12 pays. C'est dire que vous ne vous intéressez pas qu'à la diaspora ivoirienne. Alors, comment allez-vous gérer toutes ces entités ?
R.Z.T: J'ai commencé le CIVACAD avec la diaspora ivoirienne. Quand je faisais mes conférences dans le monde, j'avais dans les salles, des couples mixtes. Il y a des Ivoiriens et des non Ivoiriens qui répondaient à mes appels. Le concept de diaspora est spécifique à chaque pays, mais c'est un concept à but non lucratif, c'est une passion. Aujourd'hui, en Afrique, il y a des symposium de la diaspora. Nous avons associé la diaspora des autres pays parce qu'il y a des couples mixtes. La primeur revient à la diaspora ivoirienne mais les autres ne sont pas exclus.
N.V. : Que peut-on attendre de la 2ème édition du CIVACAD que vous organisez bientôt ?
C.I. : A la 1ère édition, nous avons enregistré une forte participation de jeunes diplômés ivoiriens. La 2ème édition s'articulera autour du thème : Diaspora : les défis et enjeux du 3ème millénaire ont été présentés. Tu es conscient que le développement de ton pays, de ton continent en dépend, mais sois pragmatique et concrétise ton action?. Après la première édition, nous avons noué de gros contacts avec les autorités du pays mais il n'y a pas eu de résultats. Nous allons demander à cette diaspora des actions concrètes. L'Union africaine va parrainer le colloque. Quels sont les partenariats sud-sud qui peuvent se tisser entre la diaspora africaine ? C'est ce que nous allons nosu atteler à faire. N.V. : Les immigrés ne sont pas concernés par vos actions, c'est bien cela ?
R.Z.T. : Il faut faire la part des choses. Il faut qu'on sache qui est immigré, qui est diaspora. Quand on voit des Africains qui meurent en voulant aller de l'autre côté de l'Atlantique, ça fait mal au c?ur, ça doit nous interpeller. Les potentialités minières, agricoles, hévéicoles doivent être mises en valeur. La Cenagri qui est une mutuelle de crédit agricole vient parler des possibilités qu'elle offre à la diaspora. Il y a le volet sportif qui sera promu, de même que les Ntic. Ceux qui voudront travailler auront de la matière à collaborer réellement parce que les grands discours, c'est fini. Moi je mets à la disposition de la 2ème édition du Sivacad l'Agence de développement durable qui est une organisation internationale. Nous avons mis en place à Bruxelles, au terme de la 1ère édition du Sivacad, le groupement international des fondations de diasporas africaines. Nous devons avoir le sens du partage. Moi, c'est mon sens du partage qui m'amène à dresser ces tribunes parce que nos auditeurs vont dans de grandes entités internationales telles que l'OCDE, le Quai d'Orsay, la Knesset, l'Onu Les coopératives des femmes rurales seront à la tribune pour exprimer aussi leur savoir-faire. N.V. : Rencontrez-vous des obstacles de type particulier ?
C.I. : Tous les jours, je rencontre des obstacles. Il y a des gens qui imitent le CIVACAD mais moi j'avance. Cette année, je vais faire mieux qu'en 2004. Le Liberia, le Brésil et bien d'autres pays ont été construits par leurs diasporas. Pourquoi pas nous ?
N.V. : Selon vous, le CIVACAD a été piraté. Pourquoi n'avez-vous pas intenté une action en justice contre les auteurs d'un tel acte ?
C.I. : Non, moi je veux partager. Si des gens qui étaient nos partenaires en 2004 essaient de faire la même chose que nous, c'est tant mieux pourvu que le pays avance avec toutes ses compétences. C'est malhonnête mais on va pas en faire tout un plat. Ce qui est sûr, je connais le diplomate tapis dans l'ombre qui man?uvre maladroitement. Dieu seul agira.

Entretien réalisé par Félix Téha Dessrait dessrait@yahoo.fr Coll. Bruno Kouadio

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