jeudi 9 août 2007 par Notre Voie

Le capitaine de frégate, Boniface Konan a été fêté vendredi 3 août, par les siens, à la base de la marine nationale à Lokodjro.
Vendredi est d'ordinaire un jour de rassemblement. Cependant, le rassemblement de ce vendredi 3 août 2007 est tout spécial. Car nous célébrons un des nôtres. Le capitaine de frégate Boniface Konan, ci-devant chef des commandos fusiliers marins, nommé commandant du théâtre des opérations le 24 mai 2007. Lorsqu'il a été nommé, je lui ai adressé, en mon nom personnel et au nom de tous les marins, une lettre de félicitation. Mais compte tenu de son programme très chargé, nous n'avons pas encore eu le temps de le recevoir pour lui adresser de vive voie nos félicitations et notre admiration. Aujourd'hui, nous le recevons pour nous acquitter de ce devoir?. C'est en ces termes que le contre-amiral Faussignaux Vagba a situé le cadre de la réception que ses hommes et lui ont faite en l'honneur du capitane de frégate Boniface Konan, promu à la fonction de commandant du théâtre des opérations.
Selon le commandant de la marine nationale, au début de la guerre, l'ex-chef d'Etat-major, le général Mathias Doué avait confié à la marine, la défense de la ville d'Abidjan, notamment le front lagunaire. Mais face à l'intensité des combats sur le théâtre des opérations, les commandos marins, avec à leur tête le capitaine de frégate Boniface Konan alors capitaine de couverte, sont allés le voir pour lui demander de dire au général Doué, qu'ils veulent aller au front. Quand je suis allé l'annoncer au général Doué, il s'est rendu à la base pour savoir si ce que je lui disais était vrai. Et quand il a posé la question aux jeunes, ils ont dit : Oui, nous voulons aller au front pour combattre aux côtés de nos frères d'arme de l'armée de terre ?. La satisfaction du chef de l'armée de mer, explique-t-il, a été le fait que tout ce qu'il avait demandé pour ses hommes lui avait été accordé par l'Etat-major : Nous n'avions pas besoin de chars ni d'avions. Mais le minimum dont mes hommes avaient besoin leur avait été donné. Le général Doué avait demandé quand ils partiraient au front, mais nous lui avions dit que nous ne dirions à personne quand ils partiraient, mais le plus important était que le chef d'Etat-major d'alors leur dise seulement quand il voudrait qu'ils soient au front. C'est ainsi qu'ils sont partis une nuit, dans la plus grande discrétion. Mais très vite, ils étaient devenus les essuie-glaces .
L'on se souvient en effet, que ce sont le commandant Konan aujourd'hui promu à juste raison capitane de frégate et ses hommes qui ont freiné l'avancée des rebelles du côté de Tiébissou. Ce sont eux qui étaient en voie de libérer Bouaké quand le général Doué leur avait intimé l'ordre d'en ressortir pour des raisons que tout le monde sait aujourd'hui. C'est également eux qui avaient libéré la ville de Daloa qui était tombée pendant quelques heures, dans les mains de l'ex-rébellion. Qui ne se souvient enfin que c'est le chef Konan et ses hommes qui avaient libéré la ville de Man avant d'en ressortir par manque de minutions, parce que Doué avait décidé, pour les mêmes raisons, de ne pas les ravitailler. C'est donc un brave soldat que le commandant de la marine nationale, le contre-amiral Faussignaux Vagba et tous les marins, ont tenu à célébrer le vendredi 3 août, à la place des armes de la base navale de Lokodjro. Je suis fier du capitaine de frégate Boniface Konan et ses hommes qui ont écrit une belle page de l'histoire de la marine nationale. J'exhorte tout le monde, notamment les plus jeunes, à suivre ses traces car, c'est au bout du travail bien fait que se trouve le succès. Aujourd'hui, il a conquis la confiance des plus hautes autorités militaires de ce pays. Ceux-ci viennent de lui confier le commandement du théâtre des opérations. C'est une fierté pour la marine nationale .
Avant de rendre hommage au chef Konan, le chef de l'armée de mer a tenu à saluer la parfaite réussite de la grande fête? qu'est la Flamme de la paix? à Bouaké. Et pourtant, explique le contre-amiral Vagba, d'aucuns étaient inquiets quant à la réussite de cette cérémonie pour au moins deux raisons : la première raison selon lui, est que Bouaké était avant la fête, une zone hostile au chef d'Etat-major des armées (CEMA) et aux FDS. La deuxième vient de ce que le temps pour organiser la fête était très court. C'est pourquoi, il a tenu à rendre hommage au général Mangou pour avoir réussi cette belle fête : Il faut tirer le chapeau au CEMA. Je demande à l'oiseau qui passe de lui transmettre toute notre admiration pour son sens élevé de l'honneur, son sens élevé du devoir et son savoir-faire. Nous sommes fiers de lui. Car il est en train de redonner une âme à notre armée?, a dit notamment le contre-amiral Vagba à l'endroit du général Mangou. Après son message, un cadeau symbolique a été remis au nouveau comthéatre par le capitaine de vaisseau Michel Sié.
Remerciant le commandant de la marine et tous ses frères d'armes, le capitaine de frégate a dit ceci à l'endroit du contre-amiral Vagba : Tout n'a pas commencé en septembre 2002. En octobre 2000, alors que vous étiez le chef du bureau des opérations, vous nous disiez, ici même à la base où vous vous étiez retrouvé seul : Il faut faire partie de l'histoire?. C'est cette voie que vous nous aviez indiquée que nous suivons?. En effet, au moment où le Lieutenant Boka Yapi et ses hommes tiraient sur les Ivoiriens qui manifestaient à l'appel de Laurent Gbagbo pour faire échec au hold up électoral de feu le général Guéi, c'est le contre-amiral Vagba, qui était le seul officier supérieur présent à la base navale, qui avait donné l'ordre aux marins de prendre fait et cause pour la population. Poursuivant son intervention, le capitaine de frégate Boniface Konan a fait remarquer qu'il n'est pas allé seul au front. Les éléments ont dit, si on reste ici, la marine ne sera pas connue?. Mais il faut dire que nous n'étions pas seuls partout où nous avons combattu. Nous étions avec nos frères d'armes des autres corps de l'armée. C'est donc la fraternité et la solidarité des armes qui sont célébrées?, a-t-il avoué.

Boga Sivori
bogasivori@yahoo.fr

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