jeudi 9 août 2007 par Notre Voie

L'ancien Premier ministre, M. Pascal Affi N'Guessan, président du Front populaire ivoirien (FPI) a décidé d'en découdre avec le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) sur ses propres bases. Depuis le 1er août, il effectue une tournée dans le département de Prikro pour exhorter le peuple Anoh à suivre le FPI. Le seul parti qui peut, selon lui, ouvrir la voie du progrès. Pascal Affi N'Guessan est en conquérant dans le département de Prikro. Il est au contact du peuple Anoh pour lui montrer le tableau des actions de développement menées en sa faveur par le président Laurent Gbagbo et le FPI. Par conséquent, il insiste sur l'oubli et l'abandon dans lesquels, selon lui, le PDCI a plongé le peuple Anoh et exhorte ce peuple à rompre avec le vieux parti pour suivre le FPI.
Pascal Affi N'Guessan est sur les pistes du département de Prikro pour, dit-il, s'imprégner de la réalité de la vie quotidienne du peuple Anoh, lui dire qu'il a été lésé, abandonné dans le sous-sol du développement par le PDCI auquel il s'accroche. Et aussi pour expliquer à ce peuple ce que le FPI fait pour le mettre sur la voie de son développement qui passe par son autonomie. Pour le président du Front populaire ivoirien, le mariage du peuple Anoh avec le PDCI est sans amour et sans raison. En le disant, aux populations qu'il visite depuis le 1er août à partir du village de Koffi-Akakro jusqu'à Bahimi, Pascal Affi N'Guessan essaie de faire comprendre que Prikro qui fait partie de la boucle du cacao de l'époque, donc terre productrice de richesse, n'a jamais été estimé par le PDCI. La preuve, selon l'ancien Premier ministre, en 40 ans de gestion du pays, le PDCI n'a électrifié que 4 villages de ce qu'il qualifie de ville cadeau à M'Bahiakro. Pour le président du FPI, le vieux parti d'Houphouet à Bédié, n'a jamais songé à l'essor de Prikro. La localité est donc restée, selon Affi, une contrée sans âme, sans aucune perspective au plan de son réel développement.
Vous avez produit la richesse ici. Cette richesse, le cacao, a permis de bâtir Yamoussoukro et Abidjan. Et vous êtes toujours restés pauvres?, a fait savoir l'ancien Premier ministre qui trouve absurde qu'un tel peuple, marginalisé traité sans égard, ignoré dans son existence, s'accroche désespérément à ce vieux parti. Quand il s'agit de voter, vous votez les députés PDCI, les maires PDCI. Vous votez pour des gens qui ne se soucient pas de vous. Vous votez pour le PDCI. Qui, en retour ne fait rien pour vous?. Pascal Affi N'Guessan a été sollicité par des populations dont les villages ne sont dotés ni d'école, ni d'eau courante, encore moins de centre de santé. Il a été appelé au secours pour les aider à mieux vendre leurs produits agricoles dont l'anacarde. Les populations affichent clairement qu'elles n'ont pas de route et plaident auprès de leur hôte pour l'électrification de leurs villages. Le peuple Anoh, sans exagérer, crie son ras-le-bol, lance à peine un SOS soit pour l'achèvement d'une école, soit pour un château d'eau ou encore pour la construction d'une mosquée. Ces pleurs font naturellement de Affi N'Guessan sauveur. A Donguikro, le président d'une mutuelle de 5 villages, M. Koffi Yacouba l'a bien exprimé : Nous sommes dans un coma, un sommeil profond. Vous êtes venu nous réveiller. Si nous devons égrener tous nos besoins, ce n'est pas aujourd'hui que nous allons vous libérer. Car les 8 villages de notre zone sont plongés dans le noir. Nous n'avons pas de l'eau potable. Donguikro demande son érection en commune. Nous n'avons pas de centre de santé. Nous insistons surtout sur l'électrification de nos villages?, a plaidé Koffi Yacouba.
Affi sonne le réveil. Vous ne verrez jamais Bédié et Ouattara ici. Ils sont finis. Ils ne répondent plus. Quand un homme veut faire un enfant, il se marie à une jeune femme. Or le PDCI auquel vous êtes mariés est comme une vieille femme. Le PDCI a atteint la ménopause, il ne peut plus procréer. Quittez le PDCI, venez au FPI pour assurer votre avenir. Le MFA, le RDR et le PDCI n'ont aucun pouvoir d'électrifier un village?, a lancé sur un ton ironique sans pareil, Affi N'Guessan. Il était visiblement à l'aise à toutes les tribunes en présentant le bilan à mi-chemin de la refondation.
Selon l'ancien Premier ministre, le FPI depuis son accession au pouvoir, il y a sept ans, 11 villages ont été électrifiés à Prikro contre dit-il quatre en 40 ans avec le PDCI. 22 villages dont Donguikro sont en projet et seront électrifiés d'ici la fin de l'année, a rassuré Affi N'Guessan qui a annoncé aux populations que Prikro a été érigée en département. Ce qui implique, selon lui, que Prikro ne dépendra plus du Conseil général de M'Bahiakro. Mais, a-t-il expliqué, Prikro aura son propre conseil général pour décider de son propre destin. Le président du FPI a fait savoir que les Conseils généraux sont un pan de la politique de décentralisation conçue par le Front populaire ivoirien pour un développement équilibré des régions. Alors, Affi N'Guessan a demandé que cet outil soit confié à Prikro au candidat du FPI. toujours au plan du bilan, il a annoncé que de nouvelles sous-préfectures ont été créées pour rapprocher les populations de leur administration et aussi de nouvelles communes ont vu le jour dans le département de Prikro. Ces actions, au dire du président du FPI, consistent à convaincre les Ivoiriens sur le fait que le FPI, parti au pouvoir, malgré la guerre, tient à l'application de son programme de gouvernement sur la base duquel il a été porté au pouvoir.
La route, bitumée à moitié entre Ouellé et Prikro par l'ancien régime, va atteindre la ville de Prikro. Au terme de ce bilan qu'il a présenté dans tous les villages visités dans le pays Anoh, le président du FPI a exhorté ses hôtes à rejoindre son parti. Car selon lui, le peuple Anoh n'a pas le droit de regarder dans le rétroviseur. Le temps du PDCI étant à l'en croire, passé, ce peuple doit répondre favorablement à l'appel du FPI. Coup de filet à Djonkro. La croisade d'édification du FPI a donné ses fruits à Djonkro où les travaux d'électrification du village par le président Gbagbo ont fait tâche d'huile. De vieux militants du PDCI considérés comme les derniers vestiges du vieux parti dans ce village au nombre de 10 ont publiquement jeté leurs cartes du PDCI. Les unes datent de 1970, 1974. Les autres de 1986, 2000.
Ils ont séance tenante pris les cartes du FPI. Deux d'entre eux se nomment Siaka Seydou et Zié Siaka. Dans ce village situé en ex-zone de confiance, le secrétaire général de base du FPI a reconnu que c'est grâce à Laurent Gbagbo que Djonkro a été électrifié. Il a montré à la place de la cérémonie une première pierre posée par le PDCI, il y a 30 ans. Les villageois selon lui, ne savent plus ce qui devait être bâti à cette place. Un des faits qui ont favorisé l'adhésion au FPI des populations de Djonkro. Comme à Djonkro, tous les villages visités jusque-là ont leurs sections et comités de base du FPI. Et avant l'intervention du président Affi N'Guessan, le directeur départemental de campagne du président Gbagbo à Prikro, M. Jean Koffi a rappellé à chaque étape à ses parents que les élus du PDCI, le maire, le député, le président du conseil général, auxquels ils ont préféré donner leurs voix, les ont abandonnés. Pour Jean Koffi, aucun de ces élus ne va vers les populations. Une attitude qui selon lui, devait amener ces dernières à prendre conscience que c'est le FPI seul qui se soucie de leur sort. Il invite par conséquent le peuple Anoh à ne plus voter les yeux fermés pour le PDCI. Car ce parti n'a plus rien à proposer pour eux. Le directeur de campagne a même révélé que l'érection de Prikro en département a été combattue par des cadres du PDCI. Sous prétexte que les populations devaient se patienter pour que cette décision vienne du président Bédié s'il revenait au pouvoir un jour. Pour Koffi Jean, toutes les doléances liées à l'école, à la santé, à l'eau devraient être résolues par le conseil général de M'Bahiakro qui, malheureusement, à l'en croire ne fait signe de vie. Un autre intervenant, M. Konan Koffi Emmanuel dit nanan Kotiho, directeur de stratégie politique dans la direction départementale de campagne à Dimbokro, accompagnant Affi, met son grain de sel en fustigeant le comportement de Alassane Ouattara et Bédié. Pour lui Ouattara veut prendre le pouvoir par la force, par les armes alors que Bédié est présenté comme un homme dépassé. Affi N'Guessan mène son périple avec une délégation composée de son chef de cabinet, le colonel des douanes Gilbert Amalaman et bien d'autres. La tournée est égaillée par des artistes. Partout l'accueil se fait dans une ambiance de fête.




Benjamin Koré Envoyé spécial à Prikro

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