jeudi 9 août 2007 par L'intelligent d'Abidjan

Débuté le lundi 6 août au Palais de la Culture, le MASA attend son monde car les salles de théâtre et de danse n`ont pas fait salle comble. En dépit du poids de l`évènement culturel africain qu`est le MASA. A l`affiche il y avait deux pièces de théâtre et un spectacle de danse. A savoir, Omon Mi (Mon enfant) de la compagnie Agbo N`koko du Benin, Big shoot avec Les Sardines de Conakry et Dentro de Min Outra Ilha, danse mozambicaine. Ce groupe étant la seule troupe de danse au Masa spécial, de voir se produire à la salle Kodjo Ebouclé en valait la chandelle. Sans tambour ni chant, tout se passait dans l`expression du corps et au rythme d`un saxo joué par Orlando Daconceiçao coiffé d`un bonnet rouge cachant des dreadlocks. Invité par le soufflement du saxophone, un danseur imite des pas équilibré de mouvements captivant qui rappellent une danse classique. Suivis peu après par ses compagnons de scène et dans un rythme effréné, les quatre danseurs Horacio Macuacua, Domingos Bié, Idio Chichava et Janeth Mulapha décrivent, par leurs gestes, faits de langage parfois humoristique, le quotidien des habitants de Mafalala. Un quartier de couleur où l`ordre n`est toujours pas établi. Cet endroit célèbre a donné naissance à une star du football ayant évolué au Benfica au temps du Roi Pélé. D`où des mimiques de parties de football pour retracer une certaine époque tout en ayant le regard dans l`actualité. Ainsi l`inquiétude des habitants de Mafalala, surtout en saison de pluie où il ne fait pas bon vivre, va au-delà de la banlieue et préoccupe par conséquent ceux-là même qui sont logés dans les quartiers résidentiels. Bassine, seau d`eau, fagots sur la tête des danseurs-acteurs retrace le grouillement de personnes dans le marché. Un spectacle vécu au quotidien qui est relaté à travers des gestuels souvent rapides, lents et spleenées de personnes. Au-delà de ce tableau de Mafalala, les danseurs invitent le spectateur à vivre un bout de son quotidien dans la description de la vie du ghetto où il faut batailler dur pour atteindre un certain standing. Big Shoot? où le plaisir de tuer
La pathétique rencontre de l`homme avec la poussière et de son écroulement. La roulette russe. L`heure du Big Shoot?.
Tout aussi captivante, Big Shoot est une pièce de théâtre jouée par la compagnie les Sardines de Conakry, Guinée, une pièce du franco-ivoirien Koffi Couaouley et mise en scène par Souley Tchanguen. Une scène partagée par deux acteurs: Monsieur (Sékou Yalani Kéita) et Stan (Doubouya Moussa) accompagnés par un percussionniste, Lansana Dioubaté et un guitariste, Mohamed Youla. Une chaise, une vieille machine à écrire posée sur une table de fortune, deux tabourets aux extrémités et un micro au devant de la scène. Monsieur fait son entré et donne un air de musique américaine avec une voix presque souillée par la liqueur. Stan, tête basse, assis derrière sur l`un des tabourets donne dans l`imposture un refrain. La pièce présente le bourreau, le juge, l`avocat et l`accusé. En fait, Monsieur animé d`une certaine perversité et guidé par un langage à la fois paternel et imposant se trouve dans un environnement où lui seul édicte les lois. Son hobby, chaque soir conduire une victime à l`abattoir: ``La cage aux colles``. Texan dans l`âme, muni d`une arme à feu il pousse son prisonnier du soir, Stan, à reconnaître un crime qu`il n`a pas commis en réalité. Malgré l`arme sous sa tempe, Stan vent du faux. Comme s`il voulait accorder une voie de sortie à son prisonnier à qui il n`a pu tirer les verres du nez, Monsieur maître de son jeu propose l`épreuve de la roulette russe, une chance sur 12 de se tirer une balle dans la tête. Mais la grande malice de l`infortuné Stan n`a pu déjouer la trappe de son tortionnaire. Cette pièce, au-delà du comique, thérapie par le rire, est une critique à certains niveaux de la société de certains gouvernants.

Koné saydoo

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