jeudi 9 août 2007 par Le Front

Les victimes des déchets toxiques qui voulaient rencontrer le président de la république ont été violentées par les agents de Crs I, lundi dernier, devant sa résidence. Bilan : 7 blessés graves

Les victimes des déchets toxiques de l'Adjibi village, Akouédo, Abobo, Yopougon, Port-Bouët, Vridi, Ahoué, des quartiers Zoo n'oublieront pas de si tôt la date du lundi 06 août. Et pour cause, ce jour-là venues en grand nombre, soit environ huit cents (800) personnes, les victimes des communes et villages ci-dessus cités se sont réunies devant la résidence du chef de l'Etat, à Cocody. Objectif : rencontrer M.Laurent Gbagbo afin de lui expliquer les incongruités qui ont cours dans le processus d'indemnisation. Selon le président de la fédération nationale des victimes des déchets toxiques (Fenavidet), Yao Pipira Dénis, lorsque les victimes sont arrivées au premier barrage des forces de l'ordre, elles ont indiqué aux agents qu'elles sont venues pacifiquement tenter d'exprimer leurs inquiétudes au président de la république. Mais contre toute attente, au moment où nous étions assis tranquillement, des cargos de Crs I nous ont envahis , a expliqué avec beaucoup d'amertume Yao Pipira Dénis. En outre, a-t-il poursuivi, les agents se sont mis à tabasser toutes les victimes présentes. Le bilan est lourd, il y a eu plusieurs blessés dont sept (7) cas graves. Il s'agit de Bokey Saturnin, étudiant, 21 ans, Sangaré Fatoumata, 55 ans très touché aux genoux, Paré Aby, une femme enceinte de cinq (5) mois qui a reçu plusieurs coups de crosse à la tête, Mme Sidibé Minado, 29 ans, Prégnon Jeanne, 47 ans, Kouadio Amoin 17 ans et Koré Jeanne toutes sorties dudit lieu avec des blessures jugées sérieuses. Pis, dira le président de la Fenavidet, les victimes ont été poursuivies de la résidence du chef de l'Etat jusqu'à l'église saint Jean. Plusieurs d'entre elles n'ont eu leur salut qu'en se réfugiant pendant plusieurs heures dans cette bâtisse chrétienne. Au surplus, avance-t-il, des victimes ont été dépouillées de leurs téléphones cellulaires et autres objets de valeur. C'est incroyable ! Comment des gens désemparés peuvent-ils subir une telle humiliation ? , s'est interrogé Yao Pipira Dénis. Rappelons que dans la nuit du 18 au 19 août 2006, un navire battant pavillon panaméen, le Probo Koala, affété par la société Trafigura a déchargé des déchets toxiques qui ont été répandus sur plusieurs sites à Abidjan. Ce qui a occasionné plus de 16 décès et plusieurs handicapés. La société Trafigura a payé 100 milliards de fcfa à l'Etat ivoirien au titre de l'indemnisation. Mais la répartition de cette somme est sujette à de vives polémiques. Plusieurs victimes avancent n'avoir pas été prises en compte dans le processus d'indemnisation. A celles-ci, il faut ajouter celles qui contestent même la procédure d'indemnisation du fait des nombreuses irrégularités constatées. Ce qui a amené la Fenavidet à organiser des sit-in devant la présidence. N'ayant pas eu gain de cause, les victimes ont tenté de se rendre à la résidence du président de la république. C'est ce qui leur a valu le passage à tabac exécuté par les forces de l'ordre.

Ahua K.

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023