jeudi 9 août 2007 par Le Nouveau Réveil

Guillaume Gbato
(SG du SYNAPPCI)
Que le Président de la République
corrige cette injustice?
"Nous espérons que c'est une omission que le Premier ministre et le Président de la République vont corriger. Sinon, nous avons été étonné qu'on décore certains membres du cabinet du 1er ministre dont des journalistes rescapés de l'attentat et qu'on ne le fasse pas pour tous les journalistes miraculés. Nous exhortons le Président de la République à corriger cette injustice pour éviter que cela laisse un arrière goût amer". Kamagaté Ibrahima
(porte-parole des
journalistes miraculés)
Nous sommes choqués?
"Je voudrais d'abord remercier au nom de tous mes camarades, toutes les personnalités et tous ceux qui nous ont apporté soutien et réconfort dans la difficile épreuve que nous traversons. Nous sommes choqués après avoir constaté que tous les passagers du Fokker 100, y compris les confrères de la presse proches des Forces nouvelles aient été décorés sauf les journalistes de la télévision et de la presse écrite nationale que nous sommes. Alors que nous partions tous en mission de paix pour l'Etat de Côte d'Ivoire. Nous condamnons donc cet acte qui consiste à sélectionner certains et à laisser d'autres sur le carreau. Nous attendons des clarifications sur cette situation. Au lendemain de l'attentat, après notre retour de Bouaké, nous avons mis en place un collectif avec pour objectif de renforcer nos liens et envisager la création d'un réseau des journalistes pour la promotion des actions en faveur de la paix. Nous avons reçu chacun une lettre de réconfort du ministre de la Communication M. Sy Savané qui nous a ensuite invités à son cabinet. Le ministre nous a prodigué de sages conseils. Il nous a demandé de travailler avec circonspection. De ne pas permettre que notre malheur soit récupéré de manière politicienne. Et de ne pas faire de tapages dans la presse. Nous nous sommes tenus à cela. Mais à notre grande surprise, nous n'avons pas été pris en compte lors de la cérémonie de décoration. Le collectif a aussi approché le conseiller spécial du Premier ministre chargé de la communication, M. Alain Lobognon. Il nous a informés que le Premier ministre, de retour de la cérémonie de la flamme de la paix, nous recevra. Il avait même dit que dans 48h, il nous appellerait pour des échanges plus approfondis. Actuellement, nous espérons la réaction des organisations professionnelles de la communication. Parce qu'au-delà des journalistes que nous sommes, c'est toute la corporation qui est ainsi bafouée dans son honneur et dans sa dignité. Nous saluons d'ailleurs tous les confrères qui ont dénoncé dans leurs colonnes, l'injustice dont nous avons été l'objet. Tous ceux qui étaient dans l'avion devaient être décorés parce que nous avons eu le même traumatisme. Nous avons été aussi blessés psychologiquement. J'ai encore des rendez-vous à honorer à la PISAM. Dans quelques années, nous pouvons vivre des séquelles de cet attentat. Marc Dossa, notre confrère de 24 Heures, souffre encore. Les analyses médicales démontrent que les membranes au niveau de ses tympans sont atteintes. Il lui faut encore 6 mois de traitement. Rien ne peut expliquer notre exclusion de la cérémonie de décoration. Nous souhaitons que le Président de la République et le Premier ministre fassent diligence pour réparer ce tort". Patrice Pohé
(pdt de la CNDPCI)
"C'est une aberration qui
nous choque et nous attriste"
"Le bureau exécutif de la conférence nationale des directeurs de publication de Côte d'Ivoire (CNDPCI) saisi du fait que des journalistes et reporters-photographes qui étaient dans l'avion accompagnant le 1er ministre à une mission officielle, une mission d'Etat pour l'installation des magistrats à Bouaké, ont essuyé l'attentat. Et aujourd'hui, ces journalistes ont été oubliés alors que ceux proches du 1er ministre l'ont été. C'est une aberration qui nous choque et qui nous attriste. Du fait qu'aujourd'hui, le journaliste en Côte d'Ivoire est celui-là qui n'est pas protégé. Cela est d'autant plus dramatique que ces journalistes sont aussi des Ivoiriens qui aiment leur pays et il n'y a pas meilleure occasion de leur rendre hommage que pendant la célébration de la fête nationale. Alors, pour la CNDPCI, nous qui sommes les garants moraux et juridiques des lignes éditoriales, nous qui sommes les patrons de ces journalistes, nous nous insurgeons contre cette façon de nous mettre à l'écart de ce qui concerne la vie de la nation. On ne peut pas nous demander d'accompagner le processus de paix, on ne peut pas nous demander à la place des politiciens qui ont mis le feu à la paille, de récolter les morceaux, de mettre à la disposition de l'Etat de Côte d'Ivoire nos outils de travail et que les principaux animateurs que sont les journalistes et les reporters photographes qui ont essuyé cet attentat soient oubliés. Alors nous protestons vigoureusement contre cet oubli. Pour rappel, il faut dire que la CNDP avait été informée depuis plus d'une semaine que des dispositions avaient été prises par le 1er ministre pour recevoir les journalistes victimes de l'attentat de Bouaké. La CNDPCI est convaincue que le chef du gouvernement tiendra parole pour réparer cet oubli.
Propos recueillis par Diarrassouba Sory et François Konan

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