mercredi 8 août 2007 par Nord-Sud

Le Président Directeur général de la Banque nationale d'investissement n'est pas content du sort réservé aux matières premières. Au cours d'un déjeuner de presse organisé par son institution, lundi, à l'hôtel Tiama, Nembelessini Victor Silué a plaidé pour la création d'une bourse des matières premières. Pour lui, ce serait le gage d'une bonne transparence dans les filières du café-cacao, du coton, de l'hévéa, du palmier à huile et de la noix de cajou. Il faut une bourse physique. Le chef de l'Etat a été saisi, a-t-il plaidé. Il a appelé à la bonne gouvernance et interpellé les autorités sur la nécessité de privilégier le secteur bancaire dans les axes prioritaires de développement. Sans démocratie, il n'y a pas de développement, dit-on. C'est faux (). Il faut plutôt dire sans établissements bancaires, il n' y a pas de développement, rectifie-t-il.

Nembelessini a, à c?ur, de faire découvrir la Bni, victime de la mauvaise publicité et méconnue du grand public malgré son rôle important dans l'économie nationale. Avec 467,6 milliards de Fcfa de financement de l'économie depuis sa création jusqu'à 2006, la Banque nationale d'investissement reste un outil indispensable pour la reconstruction post-crise. Née sur les cendres de l'ex-Caisse autonome d'amortissement (Caa), sortie de compensation fin décembre 1999 et cela pendant 3 jours (ne pouvant honorer ses engagements, faute de trésorerie), la Bni a respecté ses axes stratégiques. Elle s'est investie dans les secteurs agricoles, de l'hydrocarbure, du transport, des Bâtiments et travaux publics (Btp), dans le secteur public et parapublic. Elle a également multiplié ses relations avec les banques et institutions financières internationales dont la banque Sud -Africaine Absa, la Standard bank Plc Londres, l'Afreximbank.

La présentation faite en diapositive par M. Kassi N'Da Eugène, Directeur des affaires administratives et financières, sur les activités de la banque permet de mieux appréhender les missions de soutien et de conseil dont la Bni a fait montre auprès des entreprises et du trésor public. Singulièrement, au cours de l'année 2002, et surtout après le déclenchement de la crise sociopolitique. Pour aider l'Etat à assurer ses urgences, les concours octroyés au trésor public s'élevaient à 67 milliards Fcfa

Dans le secteur agricole par exemple, en cinq ans la Bni a soutenu la filière café-cacao en y injectant 167,9 milliards FCFA pour plus de 235.000 tonnes.

Nous avons eu des résultats très encourageants. Ce financement a permis aux Coopex et Comex de subsister et même de se développer. La Bni a, non seulement fortement, contribué au soutien de la filière, mais aussi, a relancé la reprise des financements par les autres banques grâce au succès connu par le financement structuré , a confié M. Victor Nembelessini.

Au niveau du transport, en 2 ans (entre 2005 et 2006) la banque a financé au profit de la Sotra pour 23,2 milliards Fcfa qui lui ont permis de se doter d'environ 482 bus.

Concernant les bâtiments travaux publics, la société Lev-Côte d'Ivoire créée sur proposition de la banque (qui est actionnaire à 25%), a obtenu d'elle des concours pour 6 milliards de Fcfa pour le développement de ses activités à travers la location d'engins de Btp. Selon le Dg de Lev-ci, Assi Léandre, des travaux de voirie ont été réalisés à San-Pédro et Abidjan (l'exemple de la Corniche). Par ailleurs, dans le cadre de l'exploitation de la mine de manganèse à Grand-Lahou, Lev-ci a réalisé en moins de deux ans 109.180 tonnes pour 2,4 milliards Fcfa.

Au niveau des hydrocarbures, la Sir, qui s'est retrouvée au lendemain de la guerre sans le soutien financier de ses banques habituelles, s'est tournée vers la Bni pour solliciter un financement de 5 milliards Fcfa en septembre 2002. La banque a répondu favorablement. Depuis, les relations se sont étendues aux autres sociétés du secteur (Smb, Petroci, etc.).





Assoumane Bamba

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