mercredi 8 août 2007 par Le Patriote

Les journalistes ivoiriens, du moins ceux qui étaient dans l'avion du Premier Ministre Soro Kigbafori Guillaume, le 29 juin dernier, lors de l'attentat qui a failli lui coûter la vie. Royalement ignorés par les différents communiqués ayant suivi l'attaque, les dix confrères viennent de subir le revers de trop. A la faveur de la célébration du 47è anniversaire de notre accession à l'Indépendance, tous les passagers du vol de la mort ont été décorés par la République. Tous sauf bien sûr les journalistes. Contrairement au vieux nègre de Ferdinand Oyono, ils n'auront pas de médaille. Ainsi en a décidé la République. Ils ont beau crié leur colère et leur indignation, rien n'y fit. Peu importe s'ils ont subi des traumatismes. Peu importe s'ils continuent de vivre des cauchemars. Les médailles de la nation sont trop précieuses pour eux. Qui a osé dire que la presse est le quatrième pouvoir . C'est certainement trop d'honneur pour ces plumitifs qui ne valent pas un clou et qui ne pèsent pratiquement pas le poids d'un duvet. Le regard des politiques n'est vraiment pas tendre pour les journalistes. S'ils ne nous accusent pas de mettre en péril la paix et la concorde nationale, ils nous font porter le chapeau de leurs inconséquences. La preuve a été fournie encore hier. Les politiques font la paix et les journalistes sont jetés aux mouches. Ceux des journalistes qui ont fait le déplacement périlleux de Bouaké, ne sont sans doute pas des rescapés. S'ils sont sortis vivants de l'attaque criminelle, ils doivent s'estimer heureux. C'est à croire que la décoration se fait à la tête du client. Le sentiment est net. Nos dix infortunés de Bouaké n'ont pas eu la même chance que leurs confrères qui étaient du dernier voyage avec le Chef de l'Etat, au Liberia, lors de l'attentat manqué contre Ellen Johnson sherliff. Eux, ont eu droit à la reconnaissance de la nation. Pour avoir assisté en spectateurs, selon les dires d'un d'entre eux, à la consumation de l'immeuble, depuis une distance bien rassurante. Ceux qui étaient dans l'avion du Premier Ministre qui a essuyé des tirs de roquettes, faisant quatre morts parmi les collaborateurs du patron des Forces Nouvelles, peuvent bien attendre. On ne le dira jamais assez. L'injustice est flagrante. Un tort est à réparer. Au nom de l'égalité de tous les citoyens, en droits et en devoirs.

Bakary Nimaga

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